L'Algérie de plus près

Tourisme en Algérie : IV/ Authenticité et ouverture sur autrui

La politique censée améliorer le secteur du tourisme doit se référer au Schéma Directeur De L’aménagement Touristique (SDAT), cadre de référence qui a le mérite de poser un certain nombre d’objectifs prioritaires en coordonnant et en orientant les programmes de développement du tourisme à l’horizon 2030.

Le SDAT a le mérite de dégager des objectifs liés à l’augmentation des capacités d’hébergement du pays, à la diversification de l’offre touristique, à l’amélioration de l’image de l’Algérie, à la création et à l’augmentation de l’emploi. Aussi, un appui technique et environnemental pour renforcer l’attrait naturel des wilayas touristiques s’impose. Beaucoup de choses ont été faites depuis sa mise en route, d’autres restent à faire et à compléter. Il faut libérer l’investissement de la bureaucratie et des freins, libérer les mentalités qui s’opposent à la dynamique ainsi que le foncier qui ne doit plus être tributaire de procédures lourdes et lassantes. Il faut aller vers des cahiers des charges dans le cadre de la concrétisation réelle des projets.

Il est du devoir des pouvoirs publics de concevoir des politiques visant à maximiser les bénéfices économiques environnementaux et sociaux du tourisme, tout en réduisant les tensions qui apparaissent quand sa croissance n’est ni planifiée ni gérée.

Pour étendre les bénéfices économiques et autres, pour créer de nouveaux produits visant à prolonger la saison touristique et pour favoriser la productivité, une meilleure utilisation des ressources et une plus grande stabilité de l’emploi sont nécessaires.

Afin que ces initiatives aient les effets escomptés, le pays doit renforcer les mécanismes de coordination et de mise en œuvre, corriger les pratiques de gestion des destinations, garantir la mise en œuvre de politiques touristiques durables, moderniser les textes applicables, adopter des solutions numériques mettant à profit les avantages de la transformation numérique, puisque la technologie continue d’avancer à grands pas, et elle change la donne tant pour les entreprises touristiques que pour les responsables publics.

Les décideurs doivent renforcer le dialogue avec la société civile et associent surtout le secteur privé à l’action publique.

Au niveau des administrations centrales et locales, le bricolage, l’activisme et le laxisme doivent disparaître et laisser la place à une réflexion saine et sereine pour l’élaboration et l’exécution des plans de développement touristique. Des stratégies qui doivent obéir à une vision lointaine de l’Algérie, en prenant impérativement en considération son histoire, sa culture et ses traditions. Une histoire passée, récente reconnue, une culture profonde, des cultures variées, des paysages divers et de rêve sont une bénédiction pour l’Algérie touristique d’aujourd’hui. Cela peut-être une malédiction, demain, pour nos enfants si l’avidité du gain gros l’emporte sur l’amour du pays, l’amour du métier et l’amour de l’être humain.

Il s’agit surtout de sortir des dogmes politiques et régionalistes et d’en finir avec l’assistanat, les contraintes sociologiques, les divisions entre les wilayas et les calculs politiques

Industrie touristique et pôles d’attraction

L’industrie du tourisme est devenue de nos jours, dans de nombreux pays, un secteur fondamental et de premier plan dans le développement économique et social. L’Algérie est aujourd’hui une destination touristique quasiment vierge qui n’a malheureusement pas été encore suffisamment exploitée contrairement aux autres pays du pourtour méditerranéen. En effet, elle possède un potentiel touristique énorme qui peut donner naissance à une industrie touristique étendue et prospère. L’Algérie est mise en valeur par ses cotes littorales, ses montagnes, ses plaines, ses forêts et ses hauts plateaux et aussi par son désert et ses paysages multiples. Elle regorge de richesses historiques et archéologiques qui méritent d’être découvertes. Ces atouts lui permettent de devenir une destination primordiale de tourisme littoral, de tourisme vert ou encore de tourisme culturel et historique. Actuellement, le tourisme pour l’Algérie n’est plus un choix, mais plutôt une réelle opportunité. Elle devrait donner plus de considération à ce secteur tout en s’inspirant des expériences des pays voisins et tirant parti de leurs succès et de leurs échecs.

À commencer par le tourisme saharien algérien qui devrait représenter l’un des points forts de l’offre touristique du pays à même de faire du Grand Sud algérien un véritable pôle d’attraction. Cependant, en dépit des trésors géographiques et culturelles d’une rare beauté et uniques dans le monde dont dispose ce Sahara, le tourisme ne s’y développe pas vraiment et le moins qu’on puisse dire est que les touristes ne se bousculent pas pour le visiter en dépit de son exceptionnelle richesse. En effet, force est de constater que malgré son importance et ses spécificités naturelles, le Sahara algérien est soumis à plusieurs contraintes de différentes natures ainsi que de nombreuses menaces plus importantes et plus complexes que celles des pays voisins, ce qui a pour conséquence d’entraver deux des principaux objectifs de l’orientation touristique de l’Algérie, à savoir : la diversification des sources de revenus hors hydrocarbures et la création d’emplois permanents, notamment dans la région saharienne aux ressources limitées.

Le tourisme saharien qui est un tourisme de « recherche de sens », fondé en particulier sur les valeurs du nomadisme que le voyageur occidental tente de retrouver le temps d’une randonnée chamelière ou d’une visite d’un campement. Ces aspects essentiellement symboliques peuvent constituer un levier pour le développement durable du tourisme dans le Sahara.

Cela dit, l’Algérie est un des rares pays qui disposent d’un vaste désert, de surcroît considéré comme l’un des plus beaux de la planète, de par sa diversité géomorphologique. Les territoires sahariens sont vus comme des espaces désertiques arides, vastes et fragiles dont les contraintes de développement et de l’aménagement sont multiples.

Mais contrairement à ce que l’on croit, cet espace « hostile » par son climat n’est pas déserté. Bien au contraire, il est occupé par un dixième de la population algérienne qui ne cesse de s’accroître dans des villes importantes autant par leurs racines millénaires que par leurs échelles et influence territoriale. Ces villes sahariennes regorgent de magnifiques paysages variant d’une région à une autre, ainsi que des pratiques et traditions aussi riches que diverses.

Le Sahara dispose donc de nombreuses richesses matérielles et immatérielles pouvant promouvoir le secteur du tourisme qui est un secteur très porteur en termes d’économie et de développement local et territorial. Les ksour, forme d’occupation vernaculaire caractéristique de la ville saharienne, représentent un patrimoine matériel architectural identitaire désigné, conformément à la législation algérienne, comme « monument et sites archéologique et historique ». Cela vu son ingéniosité urbaine et architecturale, son système social particulier et son paysage naturel, dont les palmeraies qui représentent une composante essentielle du paysage visuel et identitaire du Sahara.

Bien que ces composantes présentent l’attractivité principale dans les destinations sahariennes, elles restent marginalisées et mal entretenues.

Le secteur du tourisme doit avoir une place de choix dans la stratégie d’un pays dont les opportunités du tourisme ont de larges perspectives, car c’est un moteur de croissance rapide et efficace. En effet, le tourisme joue un rôle important dans le développement et la valorisation de toute destination, surtout le Sahara. Il participe également à la création de nouvelles opportunités économiques et l’amélioration du cadre de vie de la population locale.

La politique que doit adopter le secteur, vise à encourager ce tourisme saharien en mettant sur place toutes les dispositions au profit des touristes afin d’explorer le potentiel touristique dans les villes sahariennes et sa culture locale. Dès lors on peut dire que le tourisme au Sahara figure parmi les grands pôles économiques que le gouvernement algérien tend à développer.

Avec des potentialités touristiques naturelles extraordinaires exposées à ciel ouvert dans un vaste désert formé de pierres, gravures et peintures rupestres, témoins d’une richesse des temps et des peuples, l’Algérie peut par conséquence de posséder un pôle touristique les plus importants dans le monde.

Si les paysages désertiques sont multiples, tous n’offrent pas le même intérêt touristique. La qualité des paysages, la richesse des patrimoines naturels et culturels ainsi que l’accessibilité des zones sont des critères déterminants dans la création de produits touristiques.

D’autant plus le désert algérien dispose de sites incontournables de notre pays, dont des villes merveilleuses du Sahara. (Tamanrasset, le Hoggar, le Tassili, Djanet et les oasis de Timimoune)

Le tourisme dans le désert algérien s’adresse à des clientèles en quête de solitude, d’authenticité, de cultures et de traditions, de rencontres avec les populations et de découverte de paysages vierges.

Les manières de découvrir le désert sont nombreuses : en tourisme autonome ou en voyage organisé, dans le cadre de voyages culturels ou d’aventure, pour se dépasser physiquement, se détendre et se « retrouver », pour découvrir et apprendre, pour un jour ou pour plusieurs semaines.

Dans le périmètre des lieux de villégiature, il est proposé des balades de quelques heures en véhicule ou à dos de chameau.

Ces circuits sont souvent proposés comme extension à un séjour résidentiel, ou dans le cadre d’un voyage de découverte d’un pays. Ils s’adressent à une clientèle peu expérimentée, qui réalise ainsi une première approche des déserts.

Un désert qui est devenu un produit touristique porteur de fantasmes et médiatisé, notamment en raison des rallyes automobiles ; voyages organisés ….

Le tourisme dans les déserts est en plein essor. Pourtant, le seuil de tolérance du nombre de visiteurs est peu élevé dans ces écosystèmes. De la maîtrise du développement touristique (modes de déplacement, tailles des groupes, rapport qualité/prix équitable, etc.) dépend la pérennité de son attrait pour les voyageurs.

M. M.

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