A l’occasion de la Journée arabe du manuscrit arabe, célébrée le 4 avril de chaque année, M. Zouhir Bellalou, ministre de la Culture et des Arts, a visité ce dimanche le service des manuscrits et le laboratoire de restauration et de conservation de la Bibliothèque nationale d’Algérie (BNA).
La visite à Bibliothèque nationale a été l’occasion pour le ministre de s’enquérir du déroulement des opérations de restauration et de conservation. M. Bellalou n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction en qualifiant ces opérations d’essentielles pour la protection et la conservation de ces trésors qui font partie intégrante du patrimoine national.
Le ministre a indiqué que lesdites opérations font appel à des techniques de pointe, sous la supervision de techniciens et d’experts qui veillent à assurer une restauration et une numérisation régulières ayant concerné à ce jour le tiers de ces trésors. « La restauration et la numérisation du tiers de ces manuscrits est en lui-même un exploit dont nous sommes fiers », a souligné le ministre en faisant savoir qu’un programme est en cours pour la restauration de 30 000 documents en 2025.
Il a ajouté que la Bibliothèque nationale et centre national des manuscrits (CNM) d’Adrar ont procédé, en 2024, à la restauration de 17 000 documents et l’opération se poursuit toujours.
Protéger les manuscrits du pillage et de la vente illicite
Les opérations de restauration et de numérisation se poursuivent grâce à la conjugaison des efforts du ministère de la Culture et des Arts, du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs et du Centre national des archives, a précisé le ministre, saluant le rôle des responsables des armoires qui « veillent à protéger leurs ouvrages et lutter contre la vente illicite et le pillage de ces manuscrits qui font partie intégrante du patrimoine national ».
Ainsi, la BNA abrite « un trésor d’ouvrages rares dans le monde, qui font partie du patrimoine détenu par les établissements du secteur de la culture, avec 10000 manuscrits répartis entre la BNA et le CNM d’Adrar », a-t-il fait savoir. Il a souligné la « nécessité de soutenir ces efforts en invitant les étudiants de l’Ecole nationale supérieure de conservation et de restauration des biens culturels (ENSCRBC) à travailler avec la BNA pour former des techniciens dans le domaine ».
A cette occasion, il a appelé tous les propriétaires des manuscrits à se rapprocher de la BNA et du CNM d’Adrar afin de protéger et de numériser ce patrimoine, car ce sont des trésors qui reflètent l’histoire de l’Algérie », rappelant que « pendant la période coloniale, il y a eu une hémorragie de manuscrits dont une importante collection a été transférée à l’étranger et se trouve aujourd’hui aux enchères publiques et privées ».
Deux manuscrits au Registre Mémoire du monde de l’UNESCO
M. Ballalou a annoncé, par ailleurs, que l’Algérie avait inscrit deux manuscrits au Registre Mémoire du monde de l’UNESCO, à savoir « Al-Mustamlah min Kitab Al-Takmila » d’Ibn Ahmad Ibn Uthman Ibn Qaymaz Al-Dhahabi, et « Al-Qanun fi Al-Tibb » d’Ibn Sina.
Le service des manuscrits de la BNA « compte 6902 manuscrits, dont le plus ancien remonte au IIe siècle de l’Hégire », a indiqué Mme Benyahia Fatouma, responsable du service des manuscrits et ouvrages rares à la Bibliothèque, précisant que « ce manuscrit comporte quelques versets coraniques écrits sur du peau de gazelle en calligraphie Kufi irakienne », en sus d’autres manuscrits en calligraphie arabe.
Rappelant que l’Algérie avait déposé récemment le dossier d’inscription de « l’art de l’ornementation avec des bijoux en argent émaillé de l’habit féminin de la région de Kabylie : fabrication, conception et port » sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, le ministre a affirmé que cette démarche constitue « un pas important en matière de diplomatie culturelle algérienne ».
Plusieurs dossiers sur la table de l’UNESCO
M. Ballalou a indiqué que l’Algérie a désormais déposé sur la table de l’UNESCO, « deux dossiers relatifs au patrimoine culturel immatériel, à savoir le zellige et l’habit et bijoux kabyles, pour examen lors des prochaines sessions ».
Le ministère compte également « déposer 12 dossiers concernant le patrimoine culturel matériel afin de mettre à jour la liste indicative inscrite au nom de l’Algérie auprès de l’UNESCO », a-t-il ajouté.
Le ministre de la Culture et des Arts a affirmé que cette opération ayant insufflé « une dynamique très importante », s’inscrit dans le cadre de « la sécurité culturelle et de la protection du patrimoine national algérien authentique », ainsi que « la valorisation et l’intégration de ce patrimoine dans la dynamique socioéconomique du pays ».
R. C.