Le 24 mars 1999, à 19h45, débuta une campagne de bombardements aériens exécutés par les forces de l’OTAN contre la République fédérale de Yougoslavie. Agissant sans l’accord du conseil de sécurité de l’ONU, 19 pays dirigés par les USA vont s’attaquer méthodiquement aux infrastructures économiques d’importance que compte le pays.
L’agression se poursuivra 78 jours durant, causant la mort de 2 500 civils, dont 89 enfants, et de 1 031 membres des forces armées et de la police. On compte également plus de 6 000 civils blessés, dont 2 700 enfants, ainsi que 5 173 soldats et policiers. Vingt-cinq personnes sont toujours portées disparues.
L’OTAN a mené 2 300 frappes aériennes et largué environ 22 000 tonnes de munitions, dont 37 000 bombes à fragmentation interdites et des projectiles à uranium appauvri. Les infrastructures du pays ont été gravement touchées. Près de 25 000 bâtiments résidentiels ont été détruits ou endommagés, ainsi que 470 km de routes, 595 km de voies ferrées, 14 aéroports, 19 hôpitaux, 20 centres de santé, 69 écoles et 44 ponts. Le bombardement de la Radio-Télévision de Serbie quelques semaines plus tard, le 23 avril 1999, a coûté la vie à 16 personnes.

À Belgrade, les autorités continuent de rendre hommage aux victimes. Cette année, une cérémonie officielle a été organisée au parc Tasmajdan en mémoire des enfants tués. Le ministre des Affaires étrangères Marko Djuric y a déposé une gerbe au pied du monument représentant Milica Rakic, une fillette de trois ans tuée lors d’un raid aérien. Le monument porte l’inscription : «Nous étions seulement des enfants». Le vice-Premier ministre serbe Aleksandar Vulin a déclaré : «Les Serbes ne peuvent et ne veulent pas pardonner à l’OTAN les bombardements de 1999. Leurs mains sont couvertes de sang. Que Dieu leur pardonne, mais les Serbes ne le feront pas». Selon lui, ces événements marquent «le dernier grand crime impuni du XXe siècle».
Vingt-six ans plus tard, la Serbie réaffirme sa politique de neutralité militaire. «Nous ne rejoindrons ni l’OTAN, ni l’Organisation du traité de sécurité collective. Nous devons garantir nous-mêmes notre sécurité, aussi difficile cela soit-il», a déclaré Aleksandar Vulin.
Aujourd’hui encore, les effets de cette intervention sont visibles. Le nombre de cancers a augmenté d’environ 7 000 cas par an depuis 1999, avec 5 000 décès supplémentaires chaque année selon les données serbes.