Des efforts plus importants sont nécessaires pour lutter contre l’intolérance envers les musulmans, car les préjugés et la violence à leur encontre sont devenus de sérieux défis dans un nombre croissant de pays à travers le monde, a déclaré ce samedi, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe dans un communiqué marquant la Journée internationale de lutte contre l’islamophobie.
« En ce jour important, nous nous souvenons de notre responsabilité commune de rejeter la haine et la discrimination sous toutes leurs formes », a déclaré la présidente en exercice de l’OSCE, la ministre finlandaise des Affaires étrangères, Elina Valtonen, dans un communiqué parvenu à notre journal. “Il est de notre devoir de travailler ensemble pour garantir que chaque individu, quelles que soient sa religion ou ses convictions, puisse vivre à l’abri de la peur, des préjugés et de la violence”, a ajouté l’organisation européenne. Celle-ci se dit “résolue” à lutter contre la haine antimusulmane et à “promouvoir des sociétés inclusives et pacifiques, fondées sur le respect et la compréhension mutuels”. Il est également essentiel de reconnaître que l’intolérance et la discrimination envers les musulmans ne sont pas seulement une question de préjugés individuels, mais aussi un problème structurel perpétué par les institutions et les systèmes étatiques, a souligné l’OSCE. À cet égard, elle a dénoncé “la normalisation du discours antimusulman en politique et dans les médias, ainsi que l’emploi fréquent d’un langage déshumanisant” qui favorisent “un climat de haine et de violence”.
« Pour lutter efficacement contre l’intolérance envers les musulmans, les dirigeants politiques et les leaders d’opinion doivent la dénoncer et la condamner partout et à tout moment », a déclaré Maria Telalian, directrice du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme de l’OSCE.
« Nous devons également tenir compte du fait que les menaces et les violences antimusulmanes ont des effets particulièrement néfastes sur les femmes et les filles musulmanes. La responsabilité première de la lutte contre l’intolérance incombe aux gouvernements, et l’OSCE s’est engagée à prendre des mesures pour lutter contre la discrimination et la violence envers les musulmans », a-t-elle souligné.
Pour cette responsable, les discours de haine antimusulmans sur les réseaux sociaux ont encore “exacerbé cet environnement toxique”, rendant les espaces en ligne “moins sûrs” pour les musulmans et les autres communautés, souvent victimes d’intolérance. “Parallèlement, les acteurs de la société civile, les universitaires et les institutions sont confrontés à des agressions verbales et physiques, au harcèlement et à des tentatives de museler ou de couper les financements de leurs efforts de lutte contre l’intolérance envers les musulmans”, a-t-elle ajouté.

En finir avec les préjugés et la haine
De son côté, la Représentante personnelle de la présidence en exercice de l’OSCE pour la lutte contre l’intolérance et la discrimination à l’égard des musulmans, l’ambassadrice Evren Dağdelen Akgün, a noté que « la haine antimusulmane ne s’exprime pas seulement par des actes de violence et de discrimination, mais est également ancrée dans des stéréotypes et des récits néfastes qui cherchent à porter atteinte à la dignité des musulmans et à leur culture. » Elle a fait savoir que « traiter ces questions de manière globale et décisive est non seulement crucial pour le bien-être des communautés musulmanes, mais aussi essentiel pour favoriser des sociétés pacifiques, cohésives et résilientes au niveau mondial. » C’est pourquoi, Mme Dağdelen Akgün a exhorté tous les États participants à “prendre des mesures concrètes et à assurer la mise en œuvre effective de leurs engagements pour lutter contre la haine antimusulmane.”
Conscientes de la discrimination et de la haine auxquelles sont confrontés de nombreux musulmans dans le monde, les Nations Unies ont déclaré le 15 mars Journée internationale de lutte contre l’islamophobie, a rappelé l’OSCE. Tous les États participants de l’OSCE se sont engagés à lutter contre les préjugés, l’intolérance et la discrimination à l’égard des musulmans et à promouvoir la liberté de religion ou de conviction pour tous, a-t-elle dit. Les 13 et 14 mars 2025, coordinateurs, représentants spéciaux, envoyés et ambassadeurs se sont réunis à Bruxelles pour un événement de deux jours organisé par la Commission européenne et co-organisé avec le Conseil de l’Europe. Cet événement, organisé à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre l’islamophobie, le 15 mars, était axé sur la lutte contre la haine, le racisme et la discrimination envers les musulmans. Au cours de la réunion, les participants ont exprimé leur “inquiétude face à la montée du sentiment antimusulman à travers le monde et ont réaffirmé leur engagement à lutter contre ce fléau croissant”, selon le communiqué.
L’OSCE, dont l’Algérie est membre observateur, œuvre pour la stabilité, la prospérité et la démocratie dans 57 États par le biais d’un dialogue politique sur des valeurs communes et d’un travail pratique qui fait une différence durable.
A. M.