Par Rachid Ezziane
À la première lecture du titre de cette chronique, rien ne laisse croire qu’il y a une relation entre ses trois noms. Chacun a son histoire. Ses rêves et ses déboires. Mais à bien y regarder et gratter sous la croûte, on y décèle pas mal de ressemblances. Le premier, Trump, 47e président de l’Empire américain, sans peur et sans morale, croit dur comme fer qu’il n’y a pas de vérité que celle de la force et… du « bagou ». Dès son installation à la maison blanche (qui n’est pas aussi blanche que ça), a promis un enfer pour Ghaza, mais surtout une déportation de son peuple vers d’autres pays. Voilà déjà un premier lien. Un président fraîchement élu, qui se croit tout permis, promet à son protégé sioniste de l’aider à vaincre « ses victimes » qu’il n’arrive pas à exterminer. Mais, depuis deux ou trois jours, le peuple de Ghaza, lui aussi, sans peur et avec beaucoup de moralité, envoie une réponse au sieur américain, qui croyait régler ce conflit à la « John Wayne ». Je vais, je tire, et je reviens…
Je disais donc, les Ghazaouis, n’ont pas attendu longtemps pour répondre à Trump. Des centaines de milliers de personnes, adultes, femmes et enfants prennent la route du retour vers leurs maisons, ou ce qu’il en reste. L’empire et son enfant gâté ne comprennent pas qu’il y a chez les peuples d’Orient quelque chose de plus important que la vie, c’est l’ancrage dans la terre des leurs. Si Trump et son complice avaient bien déchiffré l’Histoire, ils auraient compris, comme l’avait dit un général français (premier gouverneur de l’Algérie occupée), parlant des Algériens : « Tels ils sont aujourd’hui, tels ils étaient il y a quatre mille ans et tels, sans doute, ils seront dans plusieurs milliers d’années, ils ne se soumettront jamais… »
Pour ce qui est de Sansal, lui qui est allé se lamenter au Mur des lamentations pour rechercher une identité, c’est kif-kif. Après avoir lâché son « sèmm » et sa rancœur, avec la géographie comme preuve, feignant de ne pas connaître les lois de son pays ou croyant, comme le lui ont chuchoté ses amis de l’extrême-droite, que l’Algérie ce n’est pas aussi costaud que ça, il se présenta à la frontière comme si de rien n’était. Ou comme si son nom lui donnait droit à tout manquement envers ce pays qu’il haïssait tant.
Chacun pour soi et la vérité pour tous. Pour Trump, seule la force est pragmatique, mais l’Histoire le contredit. Pour le peuple de Ghaza, seule la résistance paye, et l’expérience le confirme. Pour Sansal, seule la haine de soi est porteuse de jours meilleurs, la meute de l’Algérophobie lui donne raison. Telle est la morale de cette histoire.
R. E.