Par Hamid Dahmani
Durant la belle époque de notre enfance, on se rappelle de ce que nous enseignaient nos parents lors des longues soirées en famille. Profitant de ces moments de convivialité nocturnes, pour nous divertir après le dîner, nos mères ou nos grand-mères prenaient nos petites mains entre les leurs bien ouvertes et nous expliquaient le rôle de chaque doigt en parodiant leur fonction avec humour l’un après l’autre : « Hadha issemouh debouze el gmal, hadha lahass el gass’aa, hadha touil bla khassla we hadha sghair mesquine » (Celui-là on le nomme le Pouce pour tuer les poux, l’Index pour gratter le fond du plat de couscous, le Majeur élancé mais futile, l’Annulaire ? L’Auriculaire, petit doigt innocent). Et petit à petit, nous avons appris que la main est un membre essentiel et indissociable du corps humain pour notre survie dans cette existence pleine de dangers.
Dans la vie, il y a des gens qui ont des mains très généreuses pour aider ceux qui sont dans le besoin. À l’inverse, il y a aussi des mains très cupides avec un poil dans la main et qui n’ont jamais donné aux pauvres quoi que ce soit pour les soutenir. Ces gens-là sont surnommés les « parasites oisifs » qui évoluent négativement au milieu de la société. À Contrario, il y a des gens très utiles à la société parce qu’ils ont des bras et des mains laborieuses qui travaillent honnêtement pour l’intérêt général. Tandis qu’en face il y a beaucoup de flatteurs malhonnêtes qui ont les bras longs, et qui se la coulent douce juste en caressant la bête dans le sens du poil à chaque occasion qui se présente.
Dans notre terroir, la main a toujours était symbolisée par une « Khamsa », dite aussi « main de Fatma », qui protège contre le mauvais œil. Notre main est constituée de doigts au bout du bras pour fonctionner utilement pour nos besoins de vie. Nos parents étaient très attentifs quand ils prenaient nos petites mains dans les leurs avec soin, ils nous initiaient à la connaissance des fonctions de nos doigts et leurs utilités avec humour et faintaisie. Nos parents nous mettaient aussi en garde contre les jeux de mains qui étaient des jeux vilains.
Sans les membres corporels, le corps humain reste diminué et ne peut pas agir et fonctionner aisément pour nos besoins quotidiens. Avec la main, le travailleur essuie la sueur de son front. Toujours avec la main, on serre les mains chaleureuses. Main dans la main les peuples du travail ont érigé des villes fantastiques, des cités inimaginables et ont construit des usines intelligentes d’où sont sortis des moyens de transports tels que les avions, les bateaux, les trains et les voitures qui nous ont facilité les déplacements à travers cette planète. Avec la main, on se salue en se serrant la main chaleureusement.
Dans un autre volet, « Kayen » aussi des compères-filous qui ont fait main basse sur le patrimoine populaire en le pillant traîtreusement.
Pour conclure, quand on demande la main d’une femme, ses parents disent souvent que chacun de ses doigts a une qualité :« Koul sbaa b’khasla ! », On dit aussi que telle femme a des doigts de fées. Une vieille expression qui valorise les doigts habiles de la femme qui sait tout faire…
H. D.