Omar Merabet, vice président du CF Akbou : « Nous sommes déterminés à relever le défi »

Créé le 8 mars 2010 à Akbou, dans la wilaya de Béjaïa, le CF Akbou est un pilier du football féminin en Algérie. En 14 ans, il a remporté 24 titres, un exploit remarquable. La saison 2023-2024 a été historique avec 8 trophées, dont 4 pour l’équipe senior, à savoir le championnat d’Algérie, la coupe d’Algérie, la coupe de la ligue et la super coupe. Omar Merabet, vice-président du club, revient sur cette réussite et les ambitions futures.

Le Chélif : Après une saison 2023-2024 exceptionnelle, comment maintenez-vous la motivation de l’équipe pour cette nouvelle saison ?

Omar Merabet : La saison dernière, nous avons marqué l’histoire avec huit titres remportés, soit quatre dans les catégories jeunes et quatre avec l’équipe senior, une première dans le football algérien, masculin ou féminin. Répéter un tel exploit cette saison sera extrêmement difficile, voire impossible. Cependant, nous avons bien préparé nos équipes, des jeunes aux seniors, pour rester compétitifs. Notre objectif principal est de jouer pour les titres et de maintenir le CF Akbou comme un club de référence, avec une moyenne de trois trophées par an depuis sa création.

Quels sont les objectifs sportifs pour cette saison et vos ambitions à long terme pour le club ?

Notre priorité cette saison est de remporter le championnat senior, condition essentielle pour participer à la Ligue des champions africaine. À long terme, nous restons concentrés sur la formation : notre école compte actuellement une centaine de jeunes joueuses âgées de 6 à 10 ans. L’objectif est de bâtir, dans le futur, un effectif composé entièrement de talents locaux. Sur la scène internationale, nous espérons obtenir de meilleurs résultats en compétitions africaines, où nous commençons à nous faire une place.

Comment vos joueuses ont-elles vécu leur première participation au tour préliminaire de la Ligue des champions d’Afrique ?

Participer au tournoi UNAF en août dernier a été une expérience enrichissante malgré notre élimination en phase de groupe. Nos joueuses ont donné le meilleur d’elles-mêmes, mais le manque d’expérience s’est fait sentir. Cela reste une fierté pour le club, venant d’une petite ville avec des moyens limités, d’avoir rivalisé avec des équipes marocaines, égyptiennes et tunisiennes. Nous espérons revivre cette expérience et aller encore plus loin à l’avenir.

Le club fait-il face à des défis financiers ou logistiques cette saison ?

Oui, les défis financiers sont constants, surtout avec notre participation aux compétitions continentales. Heureusement, nous bénéficions du soutien des autorités locales et nationales, notamment l’APC d’Akbou, l’APW de Béjaïa, le ministère de la Jeunesse et des Sports ainsi que la FAF. Leur appui nous a permis de surmonter les difficultés, comme lors de notre déplacement en Tunisie avec les U20 pour le tournoi UNAF.

Les récents succès du CF Akbou ont-ils attiré davantage de sponsors ou de soutiens ?

Effectivement, nos performances ont été saluées jusqu’au plus haut niveau, notamment par le Président de la République M. Abdelmadjid Tebboune et le secrétaire général de la FIFA, M. Gianni Infantino. En termes de sponsors, la laiterie Soummam nous soutient déjà, et nous espérons bientôt conclure un partenariat avec Générale Emballage. Ces collaborations, combinées au soutien des autorités, sont cruciales pour le développement du club.

Quelles équipes rivales considérez-vous comme les plus redoutables cette saison ?

Afak Relizane reste un concurrent majeur, que ce soit en seniors ou dans les catégories jeunes. Ils ont recruté des joueuses expérimentées comme Bouhani, Kandoussi et Fareh. Leur qualité sera un véritable défi, mais nous sommes déterminés à relever le défi.

Comment évaluez-vous le niveau actuel du championnat féminin en Algérie ?

Le niveau s’améliore, avec trois à quatre clubs capables de jouer le titre cette saison. Cependant, pour atteindre un haut niveau, il faut des investissements conséquents, similaires à ceux dont bénéficient les clubs masculins comme le MC Alger ou la JS Kabylie. Les pays voisins, comme la Tunisie et l’Égypte, montrent l’exemple avec des moyens équitables pour le football masculin et féminin.

Quel message adresseriez-vous aux jeunes filles algériennes souhaitant devenir footballeuses professionnelles ?

Travaillez dur, adoptez une bonne hygiène de vie et soyez régulières aux entraînements. Ce sont les clés pour réussir. Le football féminin progresse dans le monde, et de nombreuses joueuses algériennes évoluent déjà à l’étranger. Pour suivre leur exemple, il faut respecter ces fondamentaux.

Propos recueillis par Sofiane Idiri