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Le numérique et la recherche universitaire post-Covid-19 en Algérie : quels défis pour quelles perspectives ?

La journée d’étude nationale sur « Le numérique et la recherche universitaire post-covid 19 en Algérie » qui s’est tenue en mois de mai dernier, à l’université de Chlef, a eu le mérite d’aborder des questions essentielles qui font toujours débat dans les cercles savants. Organisée en ligne à la faculté des langues étrangères de l’université Hassiba Benbouali de Chlef via l’application Google Meet, elle avait pour but de promouvoir la recherche scientifique et de renforcer l’échange intellectuel au sein de la communauté universitaire. 

Les intervenants ont tenté de répondre aux questions qui traitent les usages possibles des ressources numériques dans la recherche universitaire, la manière dont les enseignants chercheurs ; les doctorants et les étudiants, traitent, créent, intègrent et valorisent ces ressources aussi sur la manière d’incorporer les outils technologiques (logiciels, plateformes, collecte de données) dans la recherche universitaire. 

En Algérie, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la recherche scientifique adapte sa démarche dans l’organisation des activités pédagogiques en ligne en mettant en place une conception de méthodes et de nouvelles pratiques pédagogiques en rapport avec les usages de ressources numériques (plateformes numériques, visio-conférences,). Cependant ce passage brusque à l’usage des outils numériques a fait subir un choc au système d’enseignement sans précédent dans l’histoire de l’université algérienne. L’évènement co-organisé par les scientifiques Dr. MOKHTAR SAIDIA Nawal et Dr. DEMBRI Kawthar a pour objectif de constituer une véritable occasion de traiter de la question de la recherche universitaire après le Corona Virus en Algérie et plus précisément des nouvelles méthodes utilisées par les chercheurs via le numérique après ladite période de la crise sanitaire mondiale mettant ainsi en acte ce que rappelaient les auteurs du Métier de sociologue il y a cinquante ans : il n’y a pas de bonne ni de mauvaise méthode, il y a des méthodes plus ou moins bien appropriées à l’objet de la recherche (Bourdieu, Chamboredon et Passeron, 1968).

Le recours au domaine du numérique en recherche universitaire a engendré et engendre une prolifération de dispositifs qui offrent de multiples sources de données et possibilités de représentation de la réalité sociale. Selon Vitali-Rosati (2014), « le numérique modifie nos pratiques et leur sens » (p. 70). Pour ce qui est de la recherche universitaire, ceci se traduit par des préoccupations liées à la transformation des cadres méthodologiques existants, à l’émergence de nouveaux objets et modes de connaissance, aux techniques de recueil et d’analyse des données, et aux formes et pratiques de (re)présentation dans des espace-temps en constante redéfinition (Hand et Hillyard, 2014). La recherche menée en contexte numérique a donné naissance à des méthodes à caractère inédit, original et innovant (Baya-Laffite et Benbouzid, 20C17).

A ce propos, il a été proposé aux participants de se questionner sur les usages possibles des ressources numériques dans la recherche universitaire, la manière dont les enseignants chercheurs ; les doctorants et les étudiants, traitent, créent, intègrent et valorisent ces ressources aussi sur la manière d’incorporer les outils technologiques (logiciels, plateformes, collecte de données) dans la recherche universitaire.  L’organisation d’un tel événement scientifique nous a permis indubitablement de répondre à nos interrogations à travers six axes de réflexion non exhaustifs :

  • Nouvelles pratiques documentaires numériques à l’université Post-Covid.
  • Le numérique et la recherche scientifique Post-Covid.
  • Les nouvelles méthodes d’enseignement/apprentissage à l’université Post-Covid 19.
  • L’impact de la Covid sur la recherche universitaire et sur les opportunités d’amélioration de l’enseignement/apprentissage en matière de numérisation.
  • Apparition de nouvelles plates-formes et leurs accessibilités aux apprenants.
  • Les besoins en matière de numérisation dans la recherche scientifique universitaire Post-Covid en Algérie.
  • Comment la pandémie de la Covid 19 a-t-elle accéléré les usages numériques dans le secteur de l’enseignement supérieur et la recherche scientifique.

L’événement sur le numérique et la recherche universitaire post-pandémique a connu la participation de 21 intervenants venus de 10 universités algérienne à l’instar de l’université de Mostaganem, Blida, Saïda,   Ain Temouchent, Mascara,  Khemis-Miliana, Relizane,…

Cette journée d’étude, à laquelle ont assisté des enseignants, des doctorants et des chercheurs universitaires, a été riche en communications et interventions scientifiques en relation avec la thématique en question. On dénombre deux conférences plénières et trois ateliers dans lesquels les chercheurs sont intervenus devant les spécialistes et les étudiants.

Dans son allocution d’ouverture, la docteure MOKHTAR SAIDIA Nawal, en tant que co-présidente de la journée d’étude, a mis en valeur l’importance de cette manifestation scientifique qui permet, aussi bien aux enseignants-chercheurs qu’aux étudiants de mettre à jour leurs connaissances et débattre des sujets d’actualité autour de la recherche scientifique et les plateformes numériques dans l’université algérienne. Elle a présenté une communication prolifique portant sur les « Méthodes d’enseignement et outils numériques innovants dans le contexte post-pandémique ». Dans la même veine, la co-présidente Dre Kawthar DEMBRI, a traité  le sujet de l’apparition des nouvelles plateformes dans l’enseignement supérieur en Algérie, en présentant une communication intitulée « L’après pandémie dans l’enseignement supérieur : Apparition de nouvelles plates-formes d’enseignement ».

Nouvelles pratiques d’enseignement de l’oral à l’université post-covid,

Dans cet atelier, les docteurs Moussa MOUAZER de l’université de Saïda et Sidi Mohamed TALBI de l’université de Chlef, ont abordé la question de la culture de la pédagogie numérique chez les étudiants de la Licence de langue française. Ainsi, la Docteure Hachimiya ABDESADOK de l’université de Relizane a respectivement choisi de travailler surl’enseignement de l’oral à l’ère du numérique. Dans le même ordre d’idées, la Docteure Nourelhouda BENDERDOUCHE de l’université de Chlef, a traité le sujet de la lecture littéraire au prisme des innovations pédagogiques : pour une réflexion empirique à l’ère de la Post-Covid.

L’impact de la Covid 19 sur la recherche universitaire en matière de numérisation

Il convient de préciser que la caractéristique principale de cet évènement réside dans la transdisciplinarité et la multidisciplinarité des intervenants et des contenus de leurs interventions. Le Dr. Redouane KERROUZI, Vice Doyen chargé des études et des questions liées aux étudiants et le Dr. Bachir HOUCINI, Vice Doyen chargé de la post-graduation, et la recherche scientifique et des relations extérieurs de l’université de Chlef, ont explicité pertinemment  l’apport du numérique sur l’enseignement universitaire en Algérie en période Post- Covid. La docteure Tata BENGUERMAZE de la faculté des lettres et des arts de l’université de Chlef, dans son intervention enrichissante, a présenté une communication intitulée «  صحوة الرقمنة في الجزائر بعد الجائحة ». La même problématique a été disséquée intelligemment par les doctorantesMme. Ahlem SAMADI et Mme Chabi de l’université de Blida, qui ont présenté l’essor du numérique dans la recherche universitaire. De même pour la doctorante Nesrine KHALDI de l’université de Ain Temouchent, qui a traité la question des défis de la numérisation dans l’enseignement supérieur post-covid.

Apparition de nouvelles plateformes et leurs accessibilités aux apprenants

Dans cet atelier, le chef de département de langue française, Dr. Abdelkader KASSOUL et le Dr. Hadj BOURIDENE de l’université de Chlef, ont repensé activement, dans une intervention intitulée «  L’enseignement en ligne pour la recherche universitaire et la formation professionnelle, le FOS interpellé? », l’apport des technologies de l’information et de la communication dans la formation professionnelle. Les docteures Leila AZDIA de l’université de Mostaganem  et Khadidja El-Bachir de l’université de Saïda, ont examiné activement, l’utilisation des plateformes numériques dans l’enseignement à distance et les défis contextuels des étudiants plurilingues. Dans ce même cadre, la docteure Samira KHOUATMI-BOUKHATEM de l’université de Khemis-Miliana, a choisi d’aborder l’impact de l’utilisation des plateformes numériques sur la qualité des enseignements durant et après la Covid 19.

La problématique de l’usage des outils numériques pendant et post-Covid dans le contexte universitaire algérien n’a pas manqué d’ébranler les avis et les positions des intervenants grâce aux communications fructueuses des deux doctorantes Zahra AZZOUZ et Asma Leila SASSI de l’université de Mascara, qui ont présenté une communication surl’accompagnement professionnel des enseignants du FLE en TICE pendant et post- COVID 19 à l’université algérienne.

Ces différentes interventions de très haute qualité feront l’objet d’un ouvrage collectif qui sera sans doute considéré comme une référence incontournable sur les nouvelles pratiques pédagogiques et l’usage des ressources numériques dans l’enseignement supérieur pos-pandémique. Vu la complexité de ce rapport, les chercheurs ne cessent donc de redonner de l’actualité au sujet de l’enseignement mixte et l’utilisation des plateformes pour une meilleure formation au sein de l’université algérienne.

                                                                                          Dr. MOKHTAR SAIDIA Nawal

                                                                      Enseignante à l’université Hassiba BenBouali de Chlef

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