L'Algérie de plus près

« Comme un coup de massue » ou la bravoure triomphante

Par F. z Slimani-Douadi

Cette lecture ne date pas d’hier… ni de la semaine dernière. J’ai fermé cet ouvrage comme on garde une confidence, l’histoire appartenant à une amie que Ouarda Baziz Chérifi m’a confiée, non pas sous le sceau du secret mais comme une lecture précieuse relatant un combat. Et je l’ai conservée.

J’ai longtemps hésité à écrire ce retour de lecture, culpabilisant du fait que je n’ai pas, outre mesure, le droit de taire ce que je considère comme un combat de haute lutte, d’une valeur extrême, un acte d’héroïsme où le personnage principal est confronté à une puissance dont la force hantera ses nuits et ses jours, un long chemin tourmenté et sinueux qui mérite, plus que tout autre d’être partagé !

Cette douloureuse épreuve avait commencé par un examen de routine, celui que toutes les femmes redoutent.

Lorsque la pénible aventure commença Nora ne savait pas encore s’il fallait taire ses appréhensions ou les dévoiler à sa famille inquiète, et remplacer l’attachement familial par la compassion de circonstance. Un lexique nouveau s’imposa très vite : biopsie, scintigraphie, oncologie…

 » Mamie souffre » s’inquiètent les petites-filles. Et pourtant, elle est grande !

La découverte macabre, l’écroulement dû aux premiers instants de panique, font place à un élan de bravoure et « Mère courage » se lance, énergique, dans sa cuisine  » allez, on fait des crêpes… »

Un interlude illumine les moments tragiques, dramatiques que Nora repousse, munie d’espoir et de questions , désirant fuir l’évidence : « Docteur, est-ce que la biopsie est un examen fiable… certain…? »

Tu l’as, ta réponse : « La chirurgie est inévitable « 

Le long cheminement dévoilera les dédales de l’hôpital, le côté mystérieux du mal, ses secrets cachés, souvent cruels, bien des parcours inévitables que Nora empruntera bravement.

L’autrice décrit le drame familial et son impuissance face au monstre qui la ronge…

Le parallèle est vite établi : de la psychose, c’est ça ! cela ressemble étrangement à un film d’Alfred Itchcok.

Cette course contre le temps ne l’empêchera pas de solliciter son chirurgien afin qu’il repousse la date de son intervention. Et la sacrée maman doublée d’une grand-mère généreuse, est présente lors de la venue du bébé. Elle sera la reine du repas familial.

L’opération se déroule bien et le mal est profond.. .mais Allah lui offre des raisons de dire : » Il y a pire que moi ! Mon cas n’est pas unique. »

La patiente endosse un habit de thérapeute et se voit prodiguer conseils et recommandations..une autre douleur lui fait oublier la sienne pour un temps.

D’autres questions s’imposent et Nora veut des réponses …

« C’est quoi l’ ANAPATH, Docteur ? »

Son cerveau bouillonne…Elle veut tout savoir !

Appréciée dans le milieu médical pour sa patience, son sourire à travers ses larmes et sa bienveillance, Nora est inquiète.

Deux puissances étrangères s’étaient emparées de son âme en détresse.

Son cerveau qui réfléchissait à plein temps, analysait, décidait et son corps qu’elle traînait comme un boulet. Elle ne se reconnaissait plus.

Des chapitres de détresse présentent au lecteur des forces émiettées, se ramassant pour se battre dans une solidarité légendaire. Et Nora déterminée, lutta jusqu’au bout.

Ses filles la voulaient heureuse et craignaient le pire pour leur maman.

Une femme pleine de vie fait jaillir les mots tels des jets d’eau fraîche, et des étoiles fusent par intermittence, des éclats de bonheur. Ses filles que Nora aime par dessus tout, scintillent, lumineuses d’espoir. Elle échappa au coup de massue et poursuivit sa route de guerrière battante, repoussant tous les démons.

Armée d’une force peu commune, Nora ne s’avoue jamais vaincue et continue à déployer des efforts incroyables afin de cultiver le bonheur auprès des siens.

Ouarda Baaziz Cherif nous offre chaque jour une belle poésie spontanée…qui fait tant d’admirateurs et admiratrices.

Merci Grande Poétesse et romancière.

F.Z S-D.

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