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Tunisie : la sécheresse, une menace pour la souveraineté

La sécheresse représente un défi majeur pour les Tunisiens qui assistent à une baisse drastique du niveau des barrages et des nappes d’eau souterraines. Face à ce risque majeur, les restrictions en matière de fourniture d’eau potable et d’irrigation agricole seront de plus en plus sévères.

Dans un article publié par La Presse de Tunisie, notre confrère Karim Ben Said écrit :

« Malgré les précipitations sporadiques du mois de mai, la Tunisie reste pauvre en eau et toujours menacée de sécheresse. Si le spectre d’un été de soif s’éloigne, du moins pour cette année, la parcimonie sera le maitre mot pour gérer les consommations, parfois excessives, en cette saison. La Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (la Sonede) continuera à appliquer un système de quotas et des restrictions sur la consommation d’eau, conformément à la décision du ministère de l’Agriculture… »

« Depuis plusieurs années déjà, dans les différents rapports des ministères, il semble que la Tunisie soit consciente des risques majeurs en termes d’accès à l’eau potable, ajoute le journaliste en citant un extrait d’un rapport du ministère de l’agriculture tunisien publié en 2019 : « La croissance démographique, l’augmentation des besoins en eau généré par le développement économique ainsi que les changements climatiques sont les causes principales de la vulnérabilité des hydrosystèmes. »

Une datte destinée à l’export consomme entre 8 et 12 litres d’eau

Interrogé par l’auteur de l’article, Houssine Rhili, spécialiste du développement et la gestion des ressources hydriques, rappelle que les barrages fournissent près de 65% des besoins d’eau potable de 14 gouvernorats et souligne qu’à la rentrée, « si la sécheresse se poursuit, comme en 2022 et 2023, qu’allons-nous faire ? »

Et l’expert d’expliquer que la véritable problématique réside dans la consommation excessive de l’eau dans l’agriculture car les chiffres montrent que les ménages consomment seulement 12% de l’eau potable produite en Tunisie. « Le reste, entre 77% et 80%, est accaparé par l’agriculture. Cela représente l’équivalent de 2,9 milliards de mètres cubes par an, qui sont concentrés sur une surface qui ne représente que 8% des terres agricoles. »

M. Rhili estime que « ce qui se passe, c’est un épuisement des ressources hydriques à travers une agriculture gourmande en eau par an. À titre d’exemple, nous exportons 8 litres d’eau avec chaque orange vendue à l’étranger et une datte, destinée principalement à l’export, aura consommé entre 8 et 12 litres d’eau ».

En conclusion, Karim Ben Said écrit : « Ainsi, il ne fait aucun doute que la sécheresse menace ni plus ni moins la souveraineté de la Tunisie. Mettre en place des stratégies intelligentes et résilientes de gestion des eaux n’est pas une option, c’est un devoir. »

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