Depuis la fin du mois de juin, les plages sont prises d’assaut par les estivants qui tentent d’échapper à la chaleur infernale sévissant dans les villes intérieures. C’est une véritable migration vers la côte qui s’opère depuis les villes et agglomérations de Chlef.
Plusieurs routes mènent au littoral à partir de Chlef. Il y a la RN 19 qui débouche directement sur Ténès, traversant Chettia, Ouled Fares, Bouzghaia et Sid Akkacha pour aboutir à l’antique Cartena. On peut aussi s’y rendre depuis la ville de Boukadir en empruntant le chemin de wilaya (CW) 73, rejoindre le CW 101 puis le 102, passer par Taougrit ensuite Dahra pour rallier les plages de Guelta, Decheria ou Bahara, dans la wilaya de Mostaganem. Ceux qui préfèrent les plages de Taghzout, Dattier ou El Marsa prennent le CW 44 passant par Abou El Hassan. Peu importe le moyen de transport utilisé (voitures touristiques, camionnettes, minibus, motos), l’important est d’y arriver.
Face à cet afflux très important qui génère un trafic routier monstre, plusieurs mesures sécuritaires et organisationnelles sont prises par la gendarmerie nationale et la Protection civile. Mais les citoyens sont parfois inconscients, négligeant les règles élémentaires de sécurité. Des jeunes et moins jeunes, le corps à moitié nu, s’agglutinent dans des camionnettes, certains assis sur les ridelles.
Des groupes de motocyclistes filent à toute allure, souvent sans casque ni autre protection. Et les accidents peuvent être très graves.
À l’arrivée, les « parkings » sont saturés et les plages sont bondées de monde. Tous les espaces sont par ailleurs squattés par les « plagistes ».

À peine ont-ils eu le temps de faire trempette, beaucoup de visiteurs s’empressent de rebrousser chemin de peur qu’ils ne soient bloqués sur la route. Effectivement, à la tombée de la nuit, routes et chemins sont engorgés, beaucoup d’estivants mettent des heures pour rentrer chez eux. Pire, se rendre à la plage par les jours de fin de semaine est devenu quasiment infernal.
Pour revenir sur l’aspect organisationnel, il faut faire le point sur le comportement des «parkingueurs». Ces derniers ne se soucient que d’encaisser les 100 DA, tarif d’accès à la plage, sans s’inquiéter du sort des véhicules, ni de l’aménagement du parking.
Il y a aussi les bandes de plagistes qui agissent comme bon leur semble, usant de la force et de la menace pour contraindre les estivants à payer une place sur la plage.
Enfin, il n’existe pratiquement pas de commodités (toilettes inexistantes dans la majorité des plages, pas de vestiaires ni de douches. Quelques commerces proposent des boissons gazeuses, biscuits, chips, œufs durs, boites de thon, fromage et sandwiches de frites-omelette. Mais l’hygiène y est des plus précaires.
Des vacances en bord de mer dans des conditions pareilles ? La copie est à revoir et les instances compétentes sont plus que jamais interpellées pour faire montre de leur volonté de promouvoir le tourisme balnéaire. Surtout que la côte chélifienne est l’une des plus sous-équipées du pays.
A. H.