L'Algérie de plus près

Vague de chaleur à Chlef : quand la nature met à nu les défaillances

La canicule sévit ces derniers jours sur Chlef et ses environs avec des températures anormalement élevées. Une moyenne de 45 à 49° est enregistrée avec des pics dépassant les 50°. Forcément, la population subit les affres de ce phénomène naturel en raison du sous-équipement de la région en matière de lieux de détente et de loisirs.

Premières victimes de cet excès de chaleur, les personnes souffrant de maladies chroniques, les personnes âgées et les nourrissons. Les médecins ne cessent de recommander à ces catégories de ne pas trop s’exposer au soleil, de porter des vêtements amples et de s’hydrater de façon abondante.

La température très élevée que connait le pays ces derniers temps, pourrait aussi avoir des conséquences sur les gens en bonne santé. Ces derniers ressentent eux aussi les effets de la hausse importante des températures. Comme parade, certains font un usage abusif de boissons et mets glacés ou passent des heures entières dans des lieux climatisés.

Lors d’une virée qui nous a conduits au centre-ville de Chlef, vers les coups de 19h en ce jour du 10 juillet 2023, la température du sol variait de 44° C à 45° C. Nous avons remarqué des oiseaux tombés par terre, assommés surement par la chaleur. La ville était vide en ce moment de la journée, tous les magasins étaient fermés et les rues étaient désertes.

La canicule qui s’est abattue cette semaine sur la région a contraint beaucoup d’habitants à rester calfeutrés chez eux ; les climatiseurs fonctionnant jour et nuit. Elle met en difficulté les employés des chantiers de bâtiments qui travaillent des heures durant sous des températures très élevées.

Des huttes en bord de rivière

Du côté d’Ouled Ben Abdelkader, l’oued Sly est devenu une destination préférée pour de nombreux habitants de la région, on y vient même de Souk El Had, Larbaa et El Hadjadj. Une famille bien connue d’Ouled Ben Abdelkader s’est confectionné un abri avec des branches de tamaris et un toit de chaume sur les berges de la rivière où elle passe toute la journée pour ne rentrer chez elle que tard dans l’après-midi. Pas loin de cette famille, des bandes d’enfants venant de tous les douars alentour se regroupent sur les berges pour se rafraichir.

Il n’est pas rare de voir des enfants se baigner dans les séguias

A Oued Sly, hormis les travailleurs des différents chantiers, les administrations et quelques commerces, tous les habitants du village se confinent dans leurs domiciles à partir de 10h du matin et ne sortent de chez eux que pour des achats pressants. Vers les coups de 14h, le village donne l’impression qu’il n’est pas habité.

À Boukadir, la situation est vécue à l’identique par la population. Néanmoins, pour les habitants de cette commune, les enfants peuvent profiter de la piscine municipale. Mais le rush est tel qu’elle ne peut satisfaire tout le monde. Les enfants viennent en nombre des différents quartiers de la ville et aussi des villages et douars environnants.

Pour la région d’El Karimia, l’oued Fodda « satisfait » un grand nombre d’enfants qui profitent des lâchers d’eau depuis le barrage. Les plus hardis se rendent à vélo, à moto ou en taxis clandestins au barrage, situé plus au sud, où ils passent pratiquement des journées entières dans l’eau malgré l’interdiction de la baignade dans ce lieu.

L’oued Fodda attire tous les enfants de la région d’El Karimia, Harchoun et Oued Fodda

La mise à nu

Pour fuir l’enfer de la vallée du Chélif, les citoyens qui peuvent se le permettre louent des appartements dans des villes et villages en bord de mer, ils y emménagent dès les premiers jours des vacances scolaires pour ne rentrer au bercail que la veille de la rentrée scolaire.

Les familles moins nanties arrivent difficilement à faire le déplacement sur la côte, se contentant d’une virée avec leur progéniture une ou deux fois par mois. Parfois, juste pour contempler quelques heures la mer.

Les pics caniculaires qui sévissent, ces derniers jours, dans la wilaya de Chlef ont mis à nu les défaillances des responsables pour qui les problèmes de la jeunesse sont marginaux. D’où leur refus -ou incapacité- de se battre pour inscrire des piscines et bassins de natation dans leurs communes.

Il est de leur responsabilité de penser au bien-être de tous les citoyens en programmant la réalisation de tous les équipements qui participent à la stabilité et la quiétude des habitants, les jeunes en particulier qui se sentent exclus et marginalisés par leurs élus.

Abdelkader Ham                

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *