L'Algérie de plus près

Que nous reste-t-il à faire ?

Par Rachid Ezziane*

Maintenant que les incendies se sont éteints, que nous avons enterré nos martyrs et donné de nos mains et nos cœurs pour apaiser un tant soit peu la douleur de nos compatriotes, que nous avons pleuré l’ange Jimmy et remercié la sagesse de son père, que nous avons fait passer, par la force de notre conscience, l’occasion à nos ennemis de nous voir s’entretuer ; maintenant que la lie a commencé à se déposer au fond des âmes meurtries, et que les femmes et les hommes ont repris leur esprits, que nous reste-t-il à faire ?

Il nous reste, en premier, à faire notre bilan. Enumérer objectivement les causes et les effets. Puis, passer au peigne fin les tenants et les aboutissants pour une Algérie sans aucune haine ni ressentiment.

Après cela, je crois, et sans le moindre doute, il nous reste à croire en l’essentiel… le pays. Car notre pays est notre arche de Noé. On doit le garder toujours grand et intact. Toujours uni dans la diversité. Toujours prêt à redorer son blason.

Il nous reste l’Algérie, fière et fraternelle, avec son soleil et ses lumières. Il nous reste l’histoire. Il nous reste l’avenir commun à faire valoir. Le plus tôt possible.

Il nous reste aussi à replanter, reboiser et reconstruire. Panser les blessures et réécrire une nouvelle page pour l’unité du pays et dire au monde que les Algériens, où qu’ils soient, vivent sur une seule terre pour le meilleur et pour le pire.

Il y a lieu, aussi, d’étudier les causes de nos malheurs. Bien les situer. Revoir nos relations avec quelques pays qui, depuis des décennies, n’arrêtent pas à chercher à nous nuire. Notre voisin de l’Ouest en est un. S’il n’en est pas le plus engagé dans cette guerre qui ne dit pas son nom. Alors, n’est-il pas venu le temps de remettre les pendules à l’heure ? Et d’appeler les choses par leur nom ! Celui-là est un ami, cet autre est un ennemi acharné qu’il faut maîtriser… voire lui faire la riposte qu’il faut, sans peur et sans reproche.  

Je sais, il reste beaucoup à faire. Mais quand le labeur est partagé entre des mains sincères, entre gouvernants et gouvernés, il donnera ses fruits quoiqu’il advienne. Et les cœurs sincères ne manquent pas en Algérie. Cette solidarité, agissante et désintéressée, que les algériens portent à bras le corps, a démontré avec force conviction qu’il n’y a rien à craindre pour l’Algérie. Il faut dire que le peuple Algérien recèle le génie de sa sauvegarde. Et il l’a de tout temps prouvé. Les malheurs passent, le peuple demeure…   

Relevons nos manches et donnons le coup d’envoi dès aujourd’hui pour une Algérie nouvelle… où vivront tous ses enfants libres et égaux.

R. E.

*Ecrivain

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