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Arrêter de fumer après avoir reçu un diagnostic de cancer du rein réduit les risques de mortalité

Une nouvelle étude portant sur plus de 200 adultes qui fumaient lorsqu’on leur a diagnostiqué un cancer du rein, apporte des preuves solides sur une forte corrélation entre l’arrêt de fumer et la réduction de la progression du cancer du rein, a annoncé mercredi l’agence spécialisée dans le cancer de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Publiée dans le « Journal of Clinical Oncology », l’étude a montré que l’arrêt du tabac après un diagnostic de cancer du rein améliore significativement la survie et réduit le risque de progression de la maladie.

« Cette étude confirme qu’il n’est jamais trop tard pour arrêter de fumer, même si un cancer a déjà été diagnostiqué », a déclaré le professeur David Zaridze, chef du département d’épidémiologie clinique du Centre national de recherche médicale en oncologie N.N. Blokhin, président de la Société russe du cancer et principal auteur de l’étude.

Selon le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), les chercheurs ont évalué si les effets bénéfiques de l’arrêt du tabac pouvaient varier en fonction de l’intensité du tabagisme au cours de la vie et du stade de la tumeur au moment du diagnostic. Ils ont constaté que l’effet bénéfique du sevrage tabagique sur la survie au cancer était évident dans tous les sous-groupes de patients, y compris ceux dont les tumeurs sont à un stade précoce ou avancé, et parmi les fumeurs légers et les fumeurs modérés à lourds.

« Ces résultats renforcent l’importance du sevrage tabagique en tant qu’élément crucial des soins prodigués aux patients atteints de cancer, qui pourrait améliorer leurs résultats et leur état de santé général », a ajouté le professeur David Zaridze.

Un risque de décès inférieur de 50% selon que les patients fument ou pas

La cigarette ne provoque pas uniquement des cancers du poumon. Elle est aussi de loin le principal facteur de risque des cancers du rein et de la vessie, selon des urologues.

Selon la nouvelle étude, environ 40% des patients (84 participants) de cette étude ont arrêté de fumer, principalement dans les trois premiers mois suivant le diagnostic, et sont restés non-fumeurs jusqu’à la fin de la période de suivi.

« Nous avons observé que les patients vivaient significativement plus longtemps et présentaient des risques plus faibles de progression de la maladie lorsqu’ils arrêtaient de fumer que lorsqu’ils continuaient à fumer », a expliqué le Dr Mahdi Sheikh, scientifique au sein de la branche épidémiologie génomique du CIRC et auteur principal de l’étude.

Après avoir pris en compte les différences dans les caractéristiques des patients, le moment où ils ont arrêté de fumer, les caractéristiques de la tumeur et les traitements reçus, les chercheurs ont constaté que les patients avaient un risque de décès inférieur de 50% et un risque de progression de la maladie inférieur de 56% pendant la période où ils ne fumaient plus, par rapport à la période où ils fumaient.

Ce rapport est basé sur une étude collaborative de 15 ans entre l’agence spécialisée dans le cancer de l’OMS et le ministère de la santé de la Fédération de Russie. Cette étude a recruté 212 patients atteints d’un carcinome à cellules rénales nouvellement diagnostiqué et fumeurs, dans le département d’urologie du Centre national de recherche médicale en oncologie N.N. Blokhin à Moscou.

15 à 20 % des patients atteints d’un cancer du rein sont des fumeurs actifs au moment du diagnostic

Pendant 8 ans, ces patients ont été suivis en moyenne chaque année pour enregistrer tout changement dans leur comportement tabagique et dans l’état de leur maladie.

L’OMS estime que 15 à 20% des patients atteints d’un cancer du rein sont des fumeurs actifs au moment du diagnostic. Pour l’agence basée à Lyon (France), les résultats de cette étude soulignent la nécessité de collaborer à différents niveaux de décision politique et de soins de santé pour promouvoir et mettre en œuvre des programmes de sevrage tabagique dans les centres de soins du cancer.

Les chercheurs espèrent que leurs résultats inciteront les cliniciens à discuter des avantages du sevrage tabagique avec leurs patients, à soutenir ces derniers dans leurs efforts pour arrêter de fumer et à les motiver à arrêter de fumer après un diagnostic de cancer.

À l’origine de près de 10 millions de décès en 2020, soit presque un décès sur six, le cancer est l’une des principales causes de mortalité dans le monde. Selon l’OMS, les cancers les plus courants sont le cancer du sein, le cancer du poumon, le cancer colorectal et le cancer de la prostate.

Selon l’ONG britannique, le Fonds mondial de recherche sur le cancer, le cancer du rein (également appelé cancer rénal ou adénocarcinome à cellules rénales) est le 14e cancer le plus fréquent dans le monde. Il s’agit du 9e cancer le plus fréquent chez l’homme et du 14e cancer le plus fréquent chez la femme. Plus de 430.000 nouveaux cas de cancer du rein ont été recensés en 2020.

Source : ONU

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