« Ce qui vaut la peine d’être fait, il vaut la peine d’être bien fait ». Cette phrase proverbiale convient loyalement à ce qui est en train de se faire à travers les établissements scolaires du moyen et du secondaire en particulier. En effet, des tournées de sensibilisation menées par des gens de culte au milieu des jeunes adolescents les mettant en garde contre l’alcool, la drogue et le tabac susceptibles de conduire à la délinquance. Un phénomène qui commence à s’installer et régner en maître ces derniers temps dans le milieu éducatif. A l’appui, l’agression d’une enseignante à Batna par son propre élève et le meurtre à Sétif d’un jeune collégien de 14 ans par son camarade de classe.
Les initiateurs de ce projet de sensibilisation pensent que par de telles actions pourraient contenir le phénomène. Or, le mal est plus profond car les jeunes sont dans le besoin d’être pris en charge sur le plan socio-économique, ils ont besoin des centres de loisirs, d’aires de jeu, de bibliothèques et d’activités culturelles. Les institutions concernées, à savoir les directions de la Jeunesse et des Sports, de la Culture et des Arts et de l’Éducation, outre la wilaya et la commune sont tenues de lancer un plan d’action pour aider les jeunes à vivre sainement. Une piscine ou un bassin de natation, des aires de jeux, des terrains, des centres culturels doivent nécessairement être réalisés à travers la wilaya et plus particulièrement dans les communes déshéritées ou qui en manquent le plus (Ouled Ben Abdelkader, El Hadjadj, Dahra, Breira, etc.).
Il est aussi utile de préciser que l’intégration des enfants à partir d’un âge précoce dans des associations à caractère sportif ou culturel contribue à les éloigner des fléaux sociaux.
En tous cas, les pédagogues savent que donner des leçons de morale ou prodiguer des cours théoriques de psychologie ou de théologie n’est pas la meilleure solution. La majorité des jeunes est indifférente au discours moralisateur religieux ou civique ; à leur âge, il est indiqué de les orienter sur les activités ludiques, culturelles et sportives.
Et cela se voit quand c’est le vide après l’école. En effet, à la sortie des classes, les élèves sont exposés à tous les dangers. Faute de prise en charge, ils risquent d’être exploités par des gangs, et le cercle de la délinquance ira en s’élargissant davantage. Entre l’éducation reçue à la maison et celle inculquée à l’école, il y a incontestablement, celle que reçoit l’enfant dans la rue, un endroit privilégié qui prend le dessus sur les deux espaces suscités.
Il est temps que les responsables cessent de faire la sourde oreille aux doléances des jeunes, qu’ils sachent que le sujet est très sérieux et qu’il est impossible de le traiter à travers une « journée de sensibilisation ». Il est plus que jamais temps pour voir grand et assumer leur responsabilité complète.
Abdelkader Ham