Le département de psychologie et des sciences de l’éducation de la faculté des sciences humaines et sociales de l’université de Relizane a organisé un forum national sur la santé mentale au travail, avec la participation d’enseignants venant de plusieurs universités du pays.
Après la cérémonie d’ouverture, le président du forum, le Dr Morchedi a pris la parole pour aborder le thème de la rencontre en expliquant, d’emblée, que les psychologues sont interpellés, aujourd’hui plus que jamais, par les problèmes de stress au travail et ses conséquences sur la santé mentale des travailleurs. Selon lui, il échoit donc aux psychologues de s’impliquer davantage dans la prise en charge de la santé mentale des travailleurs.
L’orateur a souligné par ailleurs qu’il y a nécessité pour l’entreprise de mettre en œuvre une politique de prévention des maladies mentales, en faisant appel aux préventeurs et autres professionnels concernés, entre autres les psychologues.
Les participants à la rencontre, entre autres les enseignants et les étudiants, outre les nombreux invités, ont axé leurs interventions sur différents thèmes, à l’exemple des « défis professionnels » des psychologues ou du rôle du psychologue clinicien dans le traitement des effets du stress subi par les salariés. Des cas ont été rapportés sur les effets pervers du stress ressenti par les employés des hôpitaux durant l’épidémie de coronavirus et ceux travaillant dans une institution dédiée aux activités de jeunesse. Une étude s’est penchée quant à elle sur le burn-out provoqué par le phénomène de la violence rencontré par des enseignants du cycle moyen dans la ville d’Oran.
Des communications très édifiantes sur le thème de la rencontre ont été présentées telles celles intitulées «Éléments de santé mentale au travail », « Bien-être dans l’environnement de travail « Le travail posté et son impact sur la santé mentale des travailleurs », « Le niveau de satisfaction au travail des médecins spécialistes travaillant dans les hôpitaux publics à la lumière de facteurs organisationnels et fonctionnels », « La santé mentale et ses relation avec la performance professionnelle », « L’importance de la santé mentale du travailleur et le rôle de l’organisation dans sa promotion », « Types de risques et de maladies professionnelles en établissement et les effets psychologiques et sociaux qui en découlent », « Effets de la pression professionnelle sur la santé physique », « Discussion sur les pressions du travail et leurs effets sur le santé psychologique du travailleur en milieu de travail »…
Une action pluridisciplinaire
Il a été question aussi de définition de la santé mentale au travail, de classification de la maladie mentale, des sources d’épuisement psychologique chez les médecins…
Les effets du stress psychologique sur l’organisation du travail et sur les employés, l’anxiété, la dépression, les troubles du comportement ainsi que les problèmes relationnels en milieu hospitalier ont accaparé l’essentiel des débats.
Il a été question par ailleurs de problèmes de santé mentale vécus par les enseignants de l’éducation nationale. Dans ce cadre, une enquête a été réalisée auprès des enseignants d’une école primaire de Oued Sly dans la wilaya de Chlef. Ce travail d’investigation a porté sur la qualité de vie au travail comme facteur de préservation de la santé mentale.
Les participants ont suivi une intervention sur « l’établissement d’une culture de la santé et la sécurité au travail pour la promotion du travailleur » et une communication sur les moyens de prévention sur le lieu de travail ».
La communication intitulée « La qualité de vie au travail comme stratégie efficace pour atteindre la compatibilité professionnelle et la santé mentale » a captivé l’auditoire de même que celle relative aux causes générales et subjectives du stress psychologique au travail.
Il y a lieu de signaler que les débats ont tourné pour l’essentiel sur les problèmes de santé mentale vécus par les enseignants qui font face, également, à d’autres soucis de santé dont l’enrouement vocal fonctionnel ou carrément l’extinction de voix.
D’autres sujets ont été à l’ordre du jour, à savoir les « Méthodes et stratégies pour faire face à la pression du travail », « les troubles psychologiques résultant du travail posté de nuit », « Maladies psychiques provoquées par le bruit », « la pression professionnelle chez les médecins travaillant dans l’institution hospitalière »…
Des propositions intéressantes ont été émises pour la prise en charge de tous les troubles psychologiques constatés dans certains milieux professionnels en collaboration avec les travailleurs concernés et l’apport des médecins spécialistes, notamment les médecins du travail.
N. Ouadah