L'Algérie de plus près

Cinéma l’Algeria : la lumière de l’inquisition

L’Algeria est sans doute l’une des plus belles salles cinéma d’Alger-Centre. Rouverte au public après des travaux de réhabilitation qui ont quelque peu traîné en longueur, elle n’attire cependant pas grand-monde. Du moins en ce jour de lundi 16 janvier où les spectateurs se comptaient sur les doigts d’une main. Est-ce parce que c’est un jour de semaine ? Nous n’en savons rien. Ce qui est sûr, c’est que la fréquentation de cette salle ne semble pas très importante au vu de ce que nous avons vécu.

En effet, lors de la projection de l’après-midi de la journée évoquée plus haut, nous avons constaté des dysfonctionnements qui ne font pas honneur au gérant de la salle.

Arrivés quelques minutes après le début de la projection du film, qui traite d’une histoire d’exorcisme, nous avons remarqué, une fois nos yeux habitués à la pénombre, que les sièges étaient pratiquement vides. Seuls deux ou trois couples étaient éparpillés dans la salle, se faisant d’ailleurs remarquer par leurs bruyants conciliabules, leurs francs rires et le bruissement caractéristique du paquet de chips qu’on froisse. De quoi évidemment agacer les autres spectateurs. Or, ces derniers, eux aussi, ne semblaient pas du tout intéressés par ce qui est projeté sur l’écran. Ils avaient apparemment d’autres chats à fouetter.

Outre les désagréments sonores, les spectateurs sont agressés par la lumière crue et éblouissante qui se déverse de la cabine de projection, grande ouverte. Ceux qui en souffrent le plus sont ceux installés dans les derniers rangs qui reçoivent les réverbérations directement dans le dos. A tout cela s’ajoute deux rangées de lampes à LED qui projettent leurs halos de lumière sur les bancs latéraux. L’appellation « salle obscure » a vécu !

15 minutes après le début du film, un agent, lampe-torche allumée, commença à dessiner des rais de lumière dans tous les sens. Et même dans le visage des gens. C’est que le monsieur veut contrôler les tickets qui n’ont pas été « déchirés », selon son expression.

20 minutes plus tard, il refit une seconde « inspection », cette fois-ci en posant la question à tous les spectateurs pour savoir où était assis « le jeune homme qui vient d’entrer à l’instant ». Un spectateur fictif que personne n’a vu.

Le calvaire ne s’arrête pas là : après quelques minutes de répit, interrompus par les rires de deux nouvelles arrivantes « convoyées » un autre agent, qui se parlaient comme si elles se chamaillaient, l’agent-lumière refit un troisième tour en compagnie d’un individu portant un sac en bandoulière, certainement l’agent d’entretien que nous avons rencontré dans le hall d’entrée avec plein de lampes posées sur une petite table, que nous avons pris d’ailleurs pour le caissier. Ils se dirigent vers la droite de l’écran de projection et s’introduisent dans un escalier dissimulé par une porte dérobée. Bien sûr, avec grand bruit et force palabres.

Nous avons décidé de quitter les lieux avant la fin du film. Probablement que si nous étions restés, l’agent aurait pu nous demander nos papiers ou, encore, nous questionner longuement sur ce que nous sommes venus faire dans son antre.

L. C.

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