Journée nationale de la liberté de la presse : des mutations et un long chemin à parcourir

Le 22 octobre a été décrété « journée nationale de la liberté de la presse » en mai 2013. Depuis, les hommes et les femmes de la plume célèbrent cette date dans l’espoir que s’affirme, dans les faits, la lueur de cette liberté. Mais c’est plutôt tout le contraire qu’ils découvrent : interpellation et incarcération de journalistes, fermeture de journaux, entraves à l’exercice de la profession… Dans l’attente de jours meilleurs, les professionnels des médias continuent à travailler la peur au ventre. Certains organes de presse n’ont pu survivre faute de publicité et à cause du manque de ressources, des journaux locaux de haute facture ont jeté l’éponge, d’autres ont été contraints à la fermeture pour moult raisons. Des centaines de plumes se trouvent actuellement au chômage.

Ce samedi 22 octobre 2022, sera célébré le 9^ème anniversaire de sa proclamation dans des conditions le moins que l’on puisse dire très particulières. Selon les directions de quelques organes de presse, leur souffrance réside en le chantage à la publicité et la pratique de la censure. La concurrence déloyale entre les deux secteurs étatique et privé, n’est pas en reste du moment que le secteur de l’État est « gavé » de publicité institutionnelle.

Dans le même sillage, on peut dire que l’instantanéité qui caractérisait l’actualité n’est pas de mise, et la crédibilité s’est complètement effacée. Par ailleurs, le lectorat s’est rétréci davantage car, de nos jours, le lecteur préfère la version numérique. Mais pour vivre, le site d’information doit disposer de ressources pour rétribuer équitablement ses collaborateurs (rédacteurs, reporters, techniciens).

Pour terminer pas sans amertume, je tiens à rendre hommage aux hommes et aux femmes journalistes tout en leur souhaitant une bonne fête.

Abdelkader Ham