C’est donc à Tinerkouk, à une soixantaine de km de Timimoun, que verra le jour la première ville de production cinématographique dans le Sud du pays. La ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, qui a fait cette annonce samedi, lors de la cérémonie de transfert du site de Bordj-Khan El Kaouafel, au centre national du cinéma, sous tutelle du ministère des Arts et de la Culture.
La décision s’inscrit, a rappelé la ministre, dans le cadre des directives des hautes autorités du pays portant relance et promotion des produits et de l’industrie cinématographiques en Algérie, notamment dans le Sud du pays qui recèle d’importants atouts naturels, culturels, touristiques et d’installations d’accueil.
Sur le site de Bordj-Khan El Kaouafel, il est prévu de réaliser un complexe de production cinématographique doté de studios aménagés et d’équipements nécessaires aux tournages. En plus des structures de production, « la ville du cinéma » assurera l’accompagnement des producteurs pour le choix des sites externes pour les tournages ainsi que le transport, l’hébergement et la restauration aux artistes et techniciens.
Dans le sillage de ce projet, il est question de poursuivre l’opération de restitution des salles de cinémas détenues par certaines collectivités pour renforcer le parc existant et permettre leur exploitation par des opérateurs privés.
Le ministère entend par ailleurs émettre une série de suggestions fiscales et douanières lors de l’élaboration de la nouvelle loi de finance pour encourager l’acquisition des équipements de projection et le soutien des billets d’accès aux salles de cinémas. De même qu’il sera question de faciliter l’accès des entreprises cinématographiques aux prêts bancaires et l’augmentation des valeurs à exonérer des impôts, notamment le financement publicitaire destiné à la production des films.
La ministre a indiqué aussi que « le soutien public du cinéma existe encore, mais loin des anciennes formes de financement par souci d’assurer la transparence en matière d’octroi des aides à la production cinématographique ».
Pour ce qui est de la promotion de la formation, il a été fait état du lancement d’un projet de réalisation d’un institut des études cinématographiques, en coordination avec le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, de sa carte pédagogique. Implantée à Koléa (Tipasa), cette structure sera opérationnelle en prévision de la prochaine rentrée universitaire, a-t-on expliqué. En outre, une convention a été paraphée entre les secteurs de la culture et de l’enseignement et la formation professionnels de la wilaya de Timimoun portant formation d’une main-d’œuvre spécialisée et qualifiée en activités cinématographiques et audiovisuelles. Une autre convention a été signée par le CADC et des structures hôtelières de la région.
Pour rappel, la réalisation d’une ville du cinéma a de temps préoccupé les cinéastes algériens. Dans les années 1960, déjà, le réalisateur Mohamed Lakhdar Hamina avait proposé l’édification d’une cité cinématographique dans la région de Boussaâda, un projet qui n’a malheureusement pas eu l’aval des autorités supérieures de l’État. Seuls quelques films algériens et étrangers, italiens notamment, ont été réalisées dans les magnifiques décors naturels de la cité du bonheur.
L. C.