L'Algérie de plus près

Kafka, Beckett et Kateb Yacine : les écrivains de la langue de « l’autre »

A la première lecture du titre de cette chronique, le lecteur se demandera quelle relation y a-t-il entre ces trois écrivains de pays différents ? Mais avant de rechercher ce qui est caché derrière le titre, voyons voir qui sont ces hommes de lettres. Commençons par le premier, Kafka. Il s’appelle Franz Kafka, né en 1883 à Prague, capitale de la Hongrie. Il est aussi de nationalité autrichienne. Il est connu pour ses romans sinistres, comme « Le procès » ou « Le château ». Son œuvre est considéré par les critiques comme un symbole de l’homme déraciné des temps modernes. Sa stylistique est compliquée comme le sont les idées de l’écrivain. Il est à noter que Kafka écrivait en Allemand, qui n’est pas sa langue maternelle. Quand on lui demanda pourquoi qu’il avait choisi d’écrire en Allemand, il répondit « qu’il était l’invité de la langue Allemande ».

Samuel Beckett, lui, est un écrivain Irlandais, né à Dublin en 1906. Lui aussi est un auteur au style plus ou moins « kafkaïen ». Beckett est aussi connu par son œuvre théâtrale. Sa pièce la plus célèbre est « En attendant Godot », vrai chef-d’œuvre de l’idée de « l’absurde ». Comme Kafka, Beckett n’écrivait pas dans sa langue maternelle, mais il écrivait en français. Et voici la réponse qu’il donna à ce choix : « J’écris avec une langue que j’ai volée ».

Kateb Yacine, comme on le sait est un écrivain Algérien, né à Constantine en 1929. Il était un romancier, dramaturge et poète. Son style est des plus compliqué par rapport aux écrivains Algériens. Comme Kafka et Beckett, il n’écrivait pas dans sa langue maternelle, mais en français. Nous connaissons tous la réponse qu’il donna à ce choix. « Le français je l’ai arraché de haute lutte ». Et à cet effet, la langue française avec laquelle il écrit devient un butin de guerre. Et les butins de guerre deviennent propriété à part entière.  

Comme vous venez de le constater, les trois écrivains, sans se connaitre, ont choisi d’écrire dans une autre langue que la leur. Et chacun d’eux avait trouvé le motif qu’il faut pour s’approprier une autre langue. Ils se ressemblent aussi (plus ou moins) dans leur style difficile qui déconcerte les lecteurs. Pour bien assimiler ces trois écrivains, il faut avoir de la patience littéraire et des bagages en linguistique. Même s’ils viennent de mondes différents, ils auraient pu faire un trio de feu si le temps et le destin auraient pu les réunir. Mais pour avoir une idée bien précise de cette ressemblance, il faut lire les œuvres de ces trois grands écrivains qui ont laissé des empreintes dans la littérature universelle. Il suffit de relire « Le procès », « En attendant Godot » et « Nedjma » pour en avoir une idée sur ces génies…

R. E.

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