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Toulouse : les Mostaganémois font-ils vraiment régner leur loi ?

Le journal français La Dépêche a publié sur son site internet un article qui ne peut laisser indifférent. Il est question en effet de bandes de jeunes originaires de la ville de Mostaganem qui auraient pris le contrôle de la délinquance à Toulouse. Aussi bien dans la rue que dans les prisons.

Selon La Dépêche, la délinquance en matière de stupéfiants, impliquant des Mostaganémois, a explosé en 2021. Le média ajoute qu’elle a plus que doublé en un an. Il signale également que les atteintes aux personnes prêtées à certains membres de cette population épousent la même tendance depuis plusieurs années. « C’est aussi le cas du nombre de procédures judiciaires concernant des personnes originaires de Mostaganem. Il y en avait près de 400 en 2016 pour 800 en 2021. L’an dernier, plus d’un millier de clandestins de cette ville portuaire d’Algérie ont été arrêtés soit pour vol, agression ou vente de drogue », est-il écrit.

Interrogé sur le phénomène, un policier municipal toulousain indique que ces jeunes n’ont « rien à perdre » et sont « capables de tout », précisant qu’il lui arrive d’avoir peur d’être poignardé lorsqu’il s’agit de les interpeller.

Le journal poursuit : « La plupart d’entre eux voient la délinquance comme le seul moyen de survie tant ils vivent dans une extrême précarité ».

Sollicité par l’auteur de l’article, un enquêteur y est allé de ses explications : « Dans les années 80, pour gagner de quoi manger ou s’habiller, ces sans-papiers se tournaient vers la vente à la sauvette de cigarettes. Des cartouches achetées en Espagne ou en Andorre à prix cassés. Mais depuis cinq ans, ils lorgnent aussi le trafic de drogue ou les vols à l’arraché, notamment dans le métro. »

Le même enquêteur fait remarquer que la domination des Mostaganémois sur les autres groupes de délinquants se prolonge jusqu’en prison, où ces ados sans papiers s’organisent et forment un véritable gang. «Les familles les plus anciennes, dit-il, se sont imposées face aux délinquants locaux à Arnaud-Bernard ou dans le quartier Saint-Michel. Elles règnent sur une partie du trafic de drogue. Elles exploitent surtout les derniers arrivés de Mostaganem, sachant que ces petites mains ne déposeront jamais plainte de peur de se faire raccompagner à la frontière.»

Un expert cité par l’auteur de l’article explique : «Des milliers d’Algériens partent chaque année de Mostaganem vers la France et Toulouse en particulier. Si aucune véritable filière n’a été observée par les forces de l’ordre, il semble qu’un réseau d’entraide se soit constitué. Ceux qui ont réussi à passer sous les radars conseillent les suivants, donnent l’itinéraire à emprunter pour entrer discrètement en France. Souvent, ces migrants prennent un bateau jusqu’à Alicante, en Espagne. Puis ils remontent par leurs propres moyens jusqu’à Barcelone ou Lérida. Des villes où ils peuvent commander un taxi clandestin pour passer la frontière… Une fois installés dans la Ville rose, les plus fortunés ont recours à des mariages gris. « Ils se lient avec des Françaises et ne peuvent donc plus être visés par une interdiction de territoire ».

Un autre son de cloche

« Depuis des décennies des dizaines de clandestins Algériens se donnent rendez-vous chaque jour sur la place Arnaud-Bernard. Au fil des ans, leur nombre a diminué », écrit Hocine Zaoui, reporter dans le même journal. Il parle notamment de métamorphose du quartier Arnaud Bernard, « le quartier arabe », qui change progressivement de visage et de population. Les travaux d’aménagement et de réhabilitation du quartier lancés par la municipalité en en sont la cause. Hocine Zaoui fait témoigner un commerçant présent depuis les années 2000 dans le quartier en question : « On sent la métamorphose. Il y a moins de deals qu’il a quelques années. »

Fait que lui confirme le coordinateur du pôle errance du Secours Catholique, ce dernier a souligné qu’avec la présence policière « de moins en moins d’immigrés traînent sur la place ». « On en accueille depuis toujours. Ils ont toujours été respectueux, précise-t-il. Mais leur nombre a baissé. Un jour, il n’y en aura quasiment plus ».

A. L.

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