Monica Malsmstöm Lindberg est une ancienne journaliste suédoise qui vit dans la ville de Malmö. Très au fait de ce qui se déroule à travers le monde, elle nous parle de la désinformation à propos du conflit qui se déroule en Ukraine.
D’emblée, elle nous fait part de son étonnement quant au départ de ”plusieurs centaines de volontaires suédois” pour l’Ukraine pour combattre aux côtés de l’armée Ukrainienne.
Elle écrit que les médias suédois n’ont évoqué à aucun moment l’affaire des ”400 suédois volontaires en route pour l’Ukraine pour se faire enrôler dans les rangs de l’armé ukranienne”, ”alors que, comme on le sait, les Suédois reçoivent en H 24 des information de ce qui se passe en l’Ukraine”.
Elle affirme aussi avoir cherché sur Internet la page ”svd.se” qui rapporte cette information et à laquelle fait référence le quotidien Le Monde, indiquant que ”Sv d= Svenska Dagbladet, est un journal national très important. « Sur la page Svd.se sur Internet, je n’ai rien trouvé à propos de l’enrôlement des volontaires suédois”.
Et de conclure qu’il faut se rendre compte qu’il y a beaucoup de désinformation, surtout sur Internet et les réseaux sociaux, particulièrement sur tout ce qui concerne l’Ukraine en ce moment.
”En revanche, souligne-t-elle, il n’y a pas mal de suédois qui sont partis volontairement en Ukraine en voiture, en train ou en autobus emportant avec eux des vêtements, de la nourriture, des médicaments etc. Ces sont des initiatives privées”.
Selon Mme Malmström Lindberg, l’ambiance générale en Suède, depuis l’invasion russe en Ukraine, est faite d’inquiétudes car « l’Ukraine et la Russie ne sont pas très éloignées de la Suède ». Et de noter : ”La Russie a montré un ”intérêt” grandissant le long des frontières suédoises qui a obligé les militaires suédois à accroître leur vigilance vis-a-vis de ce pays. La méfiance à l’égard de la Russie a toujours été plus au moins grande pour des raisons historiques”.
L’ancienne journaliste de la radion nationale suédoise ne croît pas que ses compatriotes soient des pacifistes : ”Je ne sais pas si on peux dire cela. Nous avons une armée. Nous ne sommes pas membre de OTAN et restons en quelque sorte neutres même si on est plus proche de l’OTAN et de l’Union Européenne que de la Russie s’agissant d’un pareil conflit”.
Et de préciser : ”Normalement, nous avons de bonnes relations avec la Russie, nous commerçons normalement avec ce pays et avons d’autres intérêts de même que des contacts bilatéraux au niveau culturel et scientifique”.
Plus important, assure-t-elle, ”en plus des relations ordinaires de pays à pays, il y a d’importantes communautés russes et ukraniennes en Suède”.
Cependant, reconnaît Mme Malmstom Lindberg, aprés l’invasion de l’Ukraine, la Suède a décidé de suspendre ses relations commerciales, culturelles et même sportives avec Moscou. ”Cela non pas à cause d’un prétendu sentiment anti-russe en Suède mais parce que tout le monde -et je peux vraiment dire que c’est ce que ressent une grande majorité des suédois- pense que cette invasion est un acte hors du commun, c’est même considéré comme un crime de guerre, une injustice parce que c’est une invasion qui ne se justifie puisque l’Ukraine n’a pas agressé la Russie. L’Ukraine est un pays indépendant qui a le droit d’exister. En même temps, cette agression est perçue comme une menace grave contre la démocratie en Ukraine. On pense ici que cela pourrait être une menace contre la nôtre aussi, à long terme”.
Et de répéter qu’elle pas entendu parler de volontaires suédois en route pour se battre les russes en Ukraine. Ni de volontaires danois. ”Mais comme je n’ai pas suivi de près les médias danois, je ne peux rien dire sur le sujet”, admet-elle non sans insister sur le fait que ”les medias suédois se seraient empressés de rapporter les propos de la première ministre danoise, Mette Fredriksen, quant à la liberté donnée aux citoyens de son pays de rejoindre l’Ukraine et ce, du fait de la proximité des deux pays scandinaves.
Dimanche dernier, la première ministre danoise, Mette Frederiksen, a déclaré que son gouvernement laissera les volontaires rejoindre les brigades internationales qu’entend former l’Ukraine pour combattre l’invasion russe. L’information a été rapportée par le journal français Le Monde.
Selon le média français, Mette Frederiksen a déclaré ceci lors d’une conférence de presse : « C’est un choix que tout un chacun peut faire. Cela vaut bien sûr pour tous les Ukrainiens qui habitent ici, mais aussi pour d’autres qui pensent qu’ils peuvent contribuer directement au conflit ».
« Notre analyse, c’est qu’il n’y a rien à première vue faisant obstacle juridique à ce que quelqu’un se rende en Ukraine pour participer au conflit, bien entendu du côté ukrainien », a affirmé la dirigeante danoise.
L. C.