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Interdiction des ONG pro-palestiniennes en France : Macron et Darmanin au service d’Israël

Le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin va demander la dissolution du Collectif Palestine vaincra et du Comité action Palestine, accusés d’« appel à la haine » et de « provocation à des actes terroristes ». La procédure de dissolution de ces deux associations pro-palestiniennes, enclenchée à la demande du président Emmanuel Macron, sera lancée « dans les jours prochains », a précisé le ministère de l’Intérieur.

Le Collectif Palestine vaincra, basé à Toulouse, est accusé par le ministère français de l’Intérieur d’« appel à la haine, à la discrimination, à la violence ». Il ajoute que ce groupe « sous couvert de défendre la cause palestinienne », « cultive le sentiment d’oppression des ‘’peuples musulmans’’ […] dans l’objectif de diffuser l’idée d’une islamophobie à l’échelle internationale ».

Parmi les dernières actions du collectif, une campagne « #Palestine2022 » qui vise à « dénoncer la collaboration des gouvernements français avec l’apartheid israélien » et à « inviter le sujet de la cause palestinienne dans les débats de l’élection présidentielle ».

En réaction, le Collectif Palestine vaincra a dénonce fermement cette annonce qui, selon son porte-parole Tom Martin, est « une attaque contre le mouvement de solidarité avec la Palestine ». L’organisation se définit comme « antiraciste et anticolonialiste ».

« Cette décision scandaleuse est le résultat d’un acharnement et d’une campagne de diffamation menée par l’extrême droite israélienne et ses relais en France contre le collectif alors que nous menons un travail de solidarité avec le peuple palestinien contre le colonialisme, le racisme et l’apartheid », soutient le Collectif Palestine vaincra dans un communiqué.

« Cette annonce est une nouvelle étape dans l’escalade autoritaire du gouvernement français qui a déjà dissous, ou menacé de le faire, plusieurs organisations musulmanes, antiracistes ou média de la gauche radicale [Nantes révoltée] », poursuit le collectif.

Le Comité action Palestine se voit, quant à lui, reprocher de « relayer les communiqués » et de « rendre compte de l’activité d’organisations terroristes palestiniennes, notamment le Hamas, le Mouvement du djihad islamique en Palestine et le Hezbollah ».

Il affirme dans sa charte « son soutien à toutes les organisations en lutte contre Israël, y compris quand elles font usage de la violence ou de méthodes terroristes », pointe le ministère.

Le Comité action Palestine, basé à Bordeaux, selon son site, se présente comme une association œuvrant « pour la réalisation des droits nationaux du peuple palestinien », notamment « le droit au retour des réfugiés, c’est-à-dire la libération de la terre arabe de Palestine ». L’association dit également dénoncer « le sionisme en tant que mouvement colonialiste et raciste ».

« Contrairement aux mensonges grossiers du ministre, la charte engage ‘’à ne pas se prononcer en faveur de telle ou telle forme de lutte’’ conformément au principe de souveraineté du peuple palestinien », a réagi le Comité action Palestine.

« Le principe de souveraineté est valable en tout lieu et en tout temps, mais le gouvernement le manipule au gré des circonstances. En Afrique ou en Palestine, la France fait fi de ce principe, mais en Ukraine, il serait sacré. En Afrique ou en Palestine, les peuples n’ont pas le droit de résister comme ils le souhaitent, mais en Ukraine, le gouvernement français légitime le recours à la violence armée. Position à géométrie variable déterminée par les intérêts immédiats et stratégiques français », s’indigne le Comité action Palestine.

Ce dernier rappelle également que « le CRIF [Conseil représentatif des institutions juives de France] souhaite depuis longtemps une loi criminalisant la solidarité avec la lutte du peuple palestinien. Avec la dissolution du Comité action Palestine, le gouvernement criminalise de fait la lutte antisioniste et offre sur un plateau à cette officine israélienne la tête des associations de soutien au peuple palestinien ».

Pour sa part, l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) a dénoncé, dans un communiqué, les velléités du gouvernement français, considérant que ce dernier « s’entête et persiste à entraver la liberté d’expression des citoyennes et citoyens qui utilisent l’appel au boycott pour dénoncer les violations permanentes du droit par le régime israélien ».

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