En arrière-plan, les élections…
Comme constaté à chaque saison estivale, une pénurie d’eau potable sévit gravement à Breira, obligeant les habitants à recourir aux services des colporteurs d’eau ou à s’approvisionner à partir de puits appartenant à des particuliers. La commune a mobilisé plusieurs camions citernes et citernes tractées pour approvisionner les habitants en eau. Mais les défaillances sont grandes.
Pour les gens de cette commune pauvre et isolée de la wilaya de Chlef, l’été qui passe est plus clément que celui qui arrive. En effet, chaque été, la sécheresse et son corollaire, le manque d’eau potable, s’accentuent un peu plus, détériorant lourdement la qualité de vie de la population locale, déjà en bute à de nombreux autres problèmes sociaux.
En attendant la concrétisation du projet du transfert des eaux du barrage de Kef Eddir vers la commune de Breira dont la cadence des travaux ne prête pas à l’optimisme, les populations doivent donc prendre leur mal en patience.
Il faut signaler que, suite aux instructions des autorités centrales du pays, les collectivités ont été sommées de mobiliser tous les moyens en leur possession pour alimenter la population en eau potable. La commune de Breira n’a pas été en reste. Mais nombreux sont les habitants qui semblent être oubliés ou non concernés par cette opération pourtant financée par l’État et ce, bien qu’une dizaine d’engins, entre camions et tracteurs, aient été affectés au transport et à la distribution de l’eau potable aux habitants.
À ce propos, signalons que de nombreux citoyens de la commune affirment qu’ils évitent de boire cette eau et qu’ils préfèrent la réserver à d’autres usages.
Le pire, c’est que malgré la qualité douteuse de ces eaux, beaucoup de citoyens en sont privés pour des raisons qui restent floues. « Durant trois mois, j’ai eu ma part d’eau trois fois uniquement », nous a confié un habitant du chef-lieu de la commune. « Ça fait 18 jours que nous n’avons pas aperçu le camion qui distribue l’eau », dénonce un autre citoyen de Tibridia. Un autre jeune de Zehraoua nous raconte ceci : « Qu’avons-nous fait de si grave pour nous priver d’eau, ai-je dit au responsable chargé de la distribution de l’eau. Sa réponse a été on ne peut plus provoquante : restez chez vous en dormant et attendant qu’on vous ramène de l’eau, m’a-t-il répondu. Le message du pseudo-responsable est clair : venez nous suppliez pour avoir quelque chose qui pourtant revient de droit aux citoyens ».
Alors que la majorité des citoyens débourse entre 1 500 et 2 000 DA chaque quinze ou dix jours pour louer les services des colporteurs d’eau, certains responsables et chauffeurs des engins mobilisés à la distribution de l’eau réserve des citernes de 2 000, 3 000 litres voire davantage aux copains et aux amis !
Ces derniers jours, il a été constaté la prolongation des heures de travail au-delà de 16h et même le vendredi pour distribuer l’eau, ce qui n’était pas le cas ordinairement. Il s’agit d’une campagne électorale anticipée accusent des citoyens. Pourtant, la loi est on ne peut plus clair : il est interdit d’employer les moyens de l’Etat dans les campagnes électorales.
Hassane Boukhalfa