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Abdeslam El Wahed, directeur de l’hôpital Mère-enfant de Chorfa : «Nous avons besoin de pédiatres et d’une ambulance médicalisée»

Le directeur de l’hôpital «Mère et enfant» de Chorfa, dans la commune de Chlef, M. Abdeslam El Wahed, a indiqué que son établissement connaît ces derniers jours une forte affluence, notamment au niveau des services de gynécologie et de pédiatrie.

L’hôpital Mère-enfant de Chorfa  fait face ces jours-ci à un rush sans précédent de malades en même temps qu’il voit ses effectifs médicaux et paramédicaux se réduire suite à leur contamination par la Covid-19. La maladie provoquée par le nouveau coronavirus a touché en effet une grande partie du personnel médical, paramédical, administratif et de service de l’établissement.

M. El Wahed avoue que, malgré la grande mobilisation du personnel pour assurer les consultations, les hospitalisations, les gardes et le suivi des patientes et de leurs bébés, l’administration de l’établissement trouve beaucoup de difficultés à assurer la bonne marche des services. Et pour cause : la grande affluence des patientes fait que l’hôpital assure jusqu’à 300 consultations par jour. Ce qui n’est pas une mince affaire. Fort heureusement, souligne le cadre gestionnaire, la direction de la santé et de la Population de la wilaya de Chlef a pu combler un vide avec l’affectation de quatre gynécologues pour augmenter le nombre à 7 gynécologues qui assurent la consultation et la garde en même temps.

«En principe, nous sommes dans les normes pour nous acquitter de notre mission dans cette spécialité», nous dit M. El Wahed, ajoutant qu’il y a certes un problème de pédiatres qui font grandement défaut à l’hôpital. Fait à relever : l’absence totale de pédiatres au niveau de l’établissement ! Les deux pédiatres sont en congé-maladie et la plupart des sages-femmes, qui sont au nombre de 22, ont été touchées par le Covid-19. Le directeur assure que la plupart d’entre-elles et sont en train suivent un traitement contre le Covid-19.

Que faire alors ? M. El Wahed est très clair à ce sujet : «Nous sommes dans l’obligation de renforcer les services et les équipes par des sages-femmes et accoucheuses d’autres établissements, ce qui n’est pas acquis car certaines ne veulent pas rejoindre notre établissement à cause des contaminations et la forte activité par rapport à leur lieu de travail».

Aucun pédiatre pour l’instant

Et de préciser : «Nous allons aussi renforcer les services par des infirmiers et infirmières où nous avons relevé des problèmes au niveau des accouchements normaux à cause du manque d’accoucheuses par rapport à la situation épidémiologique. Il y a des médecins généralistes expérimentés dans le domaine qui font dans la pédiatrie pour combler ce manque de spécialistes sauf pour les grandes décisions qui demandent un avis autorisé. Pour la plupart des cas, on arrive à gérer la situation des malades et leur admission. Mais il nous faut des pédiatres, au moins cinq pour être dans les normes afin de pouvoir gérer la situation convenablement. Je signale toutefois que nous n’avons pas de problème avec les réanimateurs, dieu merci».

Last but not the least, le problème crucial et le plus important que rencontre l’établissement depuis des années reste l’absence d’ambulance médicalisée, pourtant promise par les autorités locales et sanitaires, qui fait défaut à cet établissement référence. M. El Wahed souligne ce qui suit : «Nous avons une seule ambulance simple depuis 2007 diminuée de commodités sanitaires, souvent en pannes répétitives, pour l’évacuation des malades, surtout les bébés qui doivent être évacués sur Alger où Oran pour avis spécialisé ou hospitalisation ; leur transport nécessite une ambulance médicalisée pour qu’ils soient sous oxygène».

Aussi, lance-t-il un message aux autorités concernées, à leur tête M. le wali de Chlef, et le ministère de la Santé, d’octroyer en urgence une ambulance médicalisée qui, par ses prestations de confort, de climatisation et d’oxygénation peut rendre et rendre d’énormes services aux différents malades que ce soient les mères ou les enfants qui doivent être évacués hors-wilaya.

«L’appel est lancé pour cette ambulance médicalisée qui est une nécessité absolue et une obligation pour l’intérêt des malades, notamment les femmes enceintes, les mères et les enfants et la bonne marche de cet établissement hospitalier référence de la wilaya qui pratique plus de 1000 accouchements ordinaires et à haut risque chaque mois», conclut M. El Wahed.

Hocine Boughari

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