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Pourquoi pas le tourisme et l’agriculture de montagne à Breira ?

«Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la construction du barrage de Kef Eddir a donné le coup de grâce aux activités agricoles qui nourrissaient des centaines de familles»

La crise économique que traverse le pays a eu un impact immédiat sur les communes déshéritées comme celle de Breira où le budget de l’Etat est le seul moyen de financement des différents projets de développement local. Les reliefs accidentés de cette commune rurale et le manque de terres accessibles pour pratiquer leur activité de prédilection, l’agriculture en l’occurrence, est l’une des principales raisons qui a poussé un nombre non négligeable de jeunes à quitter leurs familles pour chercher du travail ailleurs dans les différentes wilayas du pays, notamment Mostaganem, Oran, Ain Témouchent, Alger et Tipasa. La plupart d’entre eux travaillent dans le secteur agricole. Les petits lopins de terre exploités en y semant le blé et l’orge par leurs pères et leurs grands-pères n’arrivent plus à satisfaire les besoins de plus en plus croissants. Le manque de moyens, l’eau surtout, rend la culture des arbres fruitiers peu rentables. Le manque d’idée et d’initiative aussi y est pour beaucoup, reconnaissent nombre de citoyens de Breira.

Les choses se sont aggravées davantage après la construction du barrage Kef Eddir qui a englouti des centaines d’hectares de terres agricoles. Aujourd’hui, il est plus qu’urgent de réfléchir à des solutions à même de permettre la création de postes d’emploi au profit de la population active. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la construction du barrage de Kef Eddir a donné le coup de grâce aux activités agricoles qui nourrissaient des centaines de familles. Certains fellahs ont alors été obligés de quitter les lieux pour s’établir dans destination d’autres régions et wilaya alors que d’autres ont carrément abandonné leur activité. Cette situation  a privé par conséquent des centaines de journaliers de leur gagne-pain en les jetant dans la gueule du chômage. L’étau ne cesse de se resserrer sur de nombreuses familles qui restent sans aucune ressource pour vivre dignement. La précarité et l’incertitude s’emparent de ces familles qui ne savent à quel saint se vouer en l’absence de perspective.

Produits du terroir et tourisme vert

Cependant, au lieu de désespérer, il faudrait se tourner vers d’autres horizons. En effet, l’agriculture de montagne pourrait être l’alternative pour peu que l’on s’y intéresse. Les produits du terroir tels que les amandes, les olives, les figues, la figue de barbarie, les glands, le caroubier et tant d’autres produits qui peuvent être cultivés dans les zone montagneuses de la commune de Breira seront d’un apport non négligeable pour le développement local. L’investissement dans ces produits est susceptible de sortir la commune de sa léthargie économique et son sous-développement. Pour ce faire, les collectivités locales devront s’y impliquer. Ainsi, des mesures d’accompagnent qui doivent se décliner en aides sous toutes les formes de la part de l’assemblée populaire communale peuvent faciliter la tâche au paysans qui désirent investir dans ce domaine. Cet accompagnement ne doit pas se limiter à la phase de production mais doit aller jusqu’à celle de l’écoulement des produits. La création de petite unités de transformation des différents produits pour la production, entre autres, de l’huile d’olive, des confitures et jus, le conditionnement de figues sèches, amandes et autres produits du terroir compte parmi les mesures qui encourageront les paysans à produire davantage. Même si ce genre d’investissement n’est pas du ressort de l’assemblée populaire communale d’une manière directe, il est de son devoir cependant d’y contribuer indirectement en apportant les facilités nécessaire aux citoyens qui veulent les créer.

Par ailleurs, de nombreux agriculteurs dont le capital s’élève à des centaines de milliards de centimes qui investissent dans les autres régions et autres wilayas sont appelés à contribuer au développement de leur commune en créant de petites unités de transformation pour encourager les paysans à développer leurs activités.

En plus du domaine agricole, la commune de Breira dispose d’un autre atout non moins important. Il s’agit du tourisme vert. Le potentiel existe : forêt d’Ighzer Oughalim (la rivière des roseaux) et de Bouyala etc. Les berges du barrage Kef Eddir peuvent également être exploitées dans le domaine du tourisme en y aménageant des pistes et autres commodités.

Hassane Boukhalfa

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