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La prohibition et ses conséquences

La consommation de boissons alcoolisées augmente en flèche à Chlef

Si la consommation de stupéfiants, particulièrement le cannabis et les substances psychotropes, a connu une ascension fulgurante dans la wilaya de Chlef, celle des boissons alcoolisées a, elle aussi, suivi la même tendance. En effet, il suffit de faire un tour au niveau des quartiers, des jardins publics, des espaces verts retirés et des campagnes autour des villes pour s’apercevoir de l’ampleur du phénomène. Des centaines de milliers  de cannettes de bière et de bouteilles de vin vides essaiment les espaces et sont jetées un peu partout, jusqu’à polluer le milieu naturel.

Il faut noter que les prises de drogue et d’alcool effectuées régulièrement par les différents services de sécurité ne représentent qu’une infime partie des quantités mises sur le marché par le biais de trafiquants aguerris et rompus à cette pratique. Au niveau de la wilaya de Chlef, il n’existe aucun débit de boisson alcoolisée autorisé. L’ex-entrepôt légal existant au niveau de la zone industrielle d’Oued-Sly, qui écoulait la marchandise en gros, a été fermée puis démoli par l’ex-wali de Chlef. Ainsi, à défaut de bars autorisés, les adeptes de Bacchus n’ont guère le choix que de se rabattre sur les tripots clandestins qui fleurissent comme des champignons à travers les villes, villages et en rase campagne.

Souvent, les plus téméraires des consommateurs se déplacent carrément dans la wilaya voisine de Relizane pour s’abreuver de bières, de spiritueux et de vins (dont l’un était produit dans leur propre wilaya, le fameux Rabelais, Aïn Merane actuellement, qui était connu mondialement).

Il faut dire que la prohibition de la vente d’alcool dans la wilaya de Chlef a donné naissance à un commerce informel très juteux générant des sommes astronomiques et dont ne profite guère le trésor public. L’activité échappe au fisc, elle est gérée par une pègre très bien organisée, bénéficiant de complicités à tous les niveaux, qui en tire des bénéfices colossaux.

L’interdiction des débits de boissons alcoolisées -et c’est ce qui est redouté par les institutions en charge de la santé publique- a donné la possibilité à certains individus malintentionnés, mus seulement par l’appât du gain, d’écouler des produits frelatés très dangereux pour la santé des personnes. Cela en plus du risque d’augmentation de la criminalité car, dans les débits illicites, tout peut survenir et à n’importe quel moment. D’aucuns pensent qu’il est nécessaire et indispensable pour les pouvoirs publics de se pencher sur le problème pour trouver des solutions adéquates.

L. C.

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