L'Algérie de plus près

Le conte de la chloroquine et le vaccin qui n’existe pas

Par Abdelkader Guerine*

L’OMS ne sait plus où mettre de la tête dans la gestion de la pandémie actuelle. Sa vacillation se remarque dans ses retournements perplexes dans la prise de décisions majeures concernant un sujet aussi essentiel que celui de la lutte contre le Covid-19. En effet, après avoir officiellement interdit l’usage de l’hydroxychloroquine dans le traitement des malades atteints de ce virus, voilà que, neuf jours après cette déclaration, l’organisation revient sur son verdict et permet la persévérance des soins avec cette molécule.  

Rappelons que l’hydroxychloroquine a prouvé son efficacité dans l’éradication du paludisme, elle demeure, en association avec l’azythromicine ou la quinine, un protocole qui a des propriétés anti-inflammatoires reconnues. Ces critères sont propices dans le contexte de la contagion qui frappe le monde actuellement. D’autant plus que c’est l’unique médicament, le plus sûr, qui existe comme moyen curatif d’urgence à l’heure actuelle.  

L’interdiction de l’usage de l’hydroxychloroquine est une ordonnance décrétée par l’OMS suite à la publication d’une étude qui tranche sur cette conclusion dans «The Lancet». The Lancet est une revue médicale britannique prestigieuse active depuis 1823. Un journal hebdomadaire considéré comme la bible des médecins. Très respectée dans les milieux scientifiques, cette revue s’engage dans la lutte pour le bien-être de l’humanité avec ses rapports poignants qui touchent à l’actualité du monde hospitaliers. En effet, les chercheurs de «The Lancet» mettent en cause l’efficacité de la chloroquine dans le traitement du nouveau coronavirus. L’article dévoile qu’un grand pourcentage de décès est causé par l’administration de la chloroquine aux patients, suite à une vaste étude qui s’appuie sur une analyse menée sur 96 000 malades dans plus de 600 hôpitaux dans le monde.

Cette publication a eu une répercussion mondiale, dans le domaine de la santé publique en particulier. Certains pays se sont soumis au règlement de l’OMS en interrompant les essais de médication avec l’hydroxychloroquine. Beaucoup d’autres, dont L’Algérie, n’ont pas obéi à cette directive car ils n’ont pas des solutions cliniques existantes autres que l’emploi de ce médicament. Ces derniers pays justifient leur obstination à poursuivre «la guerre» avec cette molécule par l’amélioration chronologique de la situation par rapport à la panique du début de la pandémie. Le nombre notable des malades qui guérissent de cette contagion et le déclin observé dans les chiffres de la mortalité sont des indices optimistes des effets de la chloroquine. Les effets de cette méthode d’action ont, par ailleurs, un impact direct sur le moral collectif de la population et, plus loin, un rebondissement certain sur l’opinion politique.

Cependant, l’annulation brusque de l’application de l’hydroxychloroquine aux malades atteints de Covid-19 est une décision qui a surpris, choqué même, les médecins du monde qui diligentent cette large compagne sanitaire avec ce seul produit en mains. De nombreux spécialistes dénoncent cette résolution surprenante de l’OMS qu’ils trouvent arbitraire et qualifient l’article de The Lancet de «papier poubelle». Ils trouvent injuste d’arrêter les essais de la chloroquine qui s’avèrent concluants, surtout chez les malades pris en charge dès le début de la contamination. Ils estiment qu’il est précoce d’apporter un jugement sur la fiabilité de ce protocole médical car la maladie est nouvelle et l’épidémie est encore à son début. Ils accusent l’OMS de partialité et de crime contre l’humanité, eu égard des malades abandonnés, privés des soins qui peuvent les sauver. Eliminer la chloroquine, c’est jeter un espoir que nous avons en mains au profit de l’initiative d’un vaccin qui n’a même pas été inventé.    

L’OMS, propriété des Big Pharma ?

L’OMS, fondée en 1948, est une affiliation de l’ONU dont elle dépend directement. C’est une institution mondiale qui s’occupe de la santé publique à laquelle tous les pays du monde adhèrent. Elle a comme objectif d’amener les peuples de ses Etats membres au meilleur niveau sanitaire possible. Avec son slogan «Santé pour tous», l’OMS active pour le bien-être physique, mental et social. Ses interventions ne se limitent pas à la lutte contre les maladies. Toutefois, bien que l’intention de ses perspectives soit noble, l’OMS n’est pas vraiment maîtresse dans la prise des grandes décisions. Elle semble dépendre des parties qui subventionnent ses actions, ceux qui alimentent son trésor et lui garantissent l’existence : des pays puissants comme les Etats-Unis ou La Grande Bretagne, des sociétés multinationales, des fondations internationales, et surtout les grosses firmes du marché juteux de l’industrie pharmaceutique.

A cet effet, le professeur Didier Raoult, un spécialiste émérite en infectiologie et en microbiologie, déclare dans une lettre publiée dans la revue en ligne « Santé Corps Esprit» que l’OMS a complètement manqué à son premier principe qui est la vaillance sur la santé des hommes. Désormais, elle favorise plutôt l’intérêt financier des marchands de médicaments qui la soutiennent. Le professeur Raoult, connu pour sa rébellion contre le système de la santé qui prévaut, décrit l’étude du Lancet comme «un assassinat en règle de la chloroquine». Il explique que les informations de ce constat sont erronées, elles sont fondées sur le traitement des statistiques subjectives et non pas sur des malades sur le terrain. 

«L’étude du Lancet est truquée, le système sanitaire est perverti», écrit le professeur Raoult dans cette même lettre. Les propos avancés dans cette analyse n’ont aucun fondement et l’annonce de la suspension précipitée par l’OMS est loin d’être une initiative louable pour lutter contre la pandémie. L’objectif de cette décision est d’empêcher la poursuite des essais avec la chloroquine et donc de montrer la preuve de son efficacité. Les résultats de cette étude peuvent aussi semer le doute dans la perception des patients pour ce médicament.

Compte tenu des révélations de M. Raoult, il s’agit bien d’un conflit d’intérêt. L’influence de Big pharma, qui est une coalition de plusieurs laboratoires actifs dans l’industrie et la commercialisation des produits pharmaceutiques est énorme ; elle est cruciale pour la stabilité de l’OMS et pour la continuité du système sanitaire actuel. La pandémie est une opportunité exceptionnelle pour ce groupe ultra capitaliste. Ces lobbys d’affairistes influents par leurs grandes fortunes manipulent les organisations et les gouvernements dans le but de s’enrichir encore mieux et de contrôler les peuples et les richesses de la terre comme bon leur semble. «C’est du délire», écrit M. Raoult. 

La chloroquine est un médicament vieux de 50 ans. Pas chère, elle est à la portée de tous. En revanche, les substances anti-virales qu’on invente pour contrer de nouvelles infections sont des produits hors prix. La chloroquine va à l’encontre des ambitions individuelles de l’autorité qui régit les affaires des peuples. Il faut créer de nouvelles molécules pour faire de l’argent. «Cela n’intéresse personne d’utiliser des médicaments anciens pour soigner de nouvelles maladies», raconte Le professeur Raoult. Selon lui, la recherche se concentre sur ce qui rapporte et non ce qui soigne. Les remèdes qui guérissent immédiatement représenteraient un intérêt formidable pour les patients et la société, mais pourraient être un obstacle pour ceux qui cherchent des rentrées financières durables.

Le gain au détriment de la santé

Pour sa part, la médecine traditionnelle qui consiste en l’usage des plantes médicinales, des huiles, des extraits floraux, des produits animaliers ou même de la terre, est un domaine complètement ignoré par l’OMS. Malgré son pouvoir curatif avéré pratique dans plusieurs complications, la médecine naturelle souffre de délaissement dans le champ de la santé publique. Ce qui est naturel est normalement gratuit, donc banni du langage des affaires. C’est l’offre qui modèle la demande, ce qui marche le mieux c’est le marchandage du produit industriel. C’est la course technologique qui garantit la pérennité du profit. La méthode qui guérit est une stratégie indésirable. La médecine assure aux peuples les soins continus mais elle ne leur offre pas la totale guérison.   

La crise du Covid-19 aura révélé un modèle économique sanitaire complètement dépravé. Un système qui repose sur des affaires financières et culturelles, loin de sa vocation humanitaire essentielle. C’est l’argent qui décide pour ces scientifiques qui gravitent autour de ce système détourné de ses vraies prérogatives. L’argent, c’est un moyen et une fin à la fois. Derrière, ce sont les honneurs et le prestige des brevets réservés aux chercheurs qui participent à cette mascarade. «C’est terrible, c’est scandaleux», avoue M. Raoult. «Avec la chloroquine, on coupe l’herbe sous les pieds de plein de gens qui rêvaient de décrocher le prix Nobel pour avoir trouvé un nouveau médicament ou un nouveau vaccin», ironise Le professeur Raoult.

Finalement, plusieurs chercheurs qui ont pris part à l’élaboration de l’étude publiée par The Lancet, se sont rétractés de cette approche, exprimant leurs doutes quant à l’authenticité scientifique de cette analyse. La raison de ce renversement est sans doute la pression exercée par la masse majoritaire du corps médical qui a désapprouvé cet étrange achèvement. L’OMS, à son tour, annule de suite sa première décision, permettant de ce fait le maintien de la chloroquine dans le traitement du Covid-19, sans pour autant renoncer à la recherche  du vaccin parfait.

L’épisode malencontreux de la chloroquine aura, néanmoins, dénudé les mauvaises intentions des tenants du pouvoir financier. Il aura montré leur domination sur les organisations mondiales, sur les chefs des pays, sur les gros médias, sur une bonne partie des scientifiques et sur d’autres beaux mondes inspirés par le gain personnel, totalement indifférent à l’intérêt des autres humains. 

La morale que l’on puisse déduire de cette réflexion au-delà du Covid-19, c’est que l’humanité est sous l’emprise d’une dictature universelle conduite par le clan fermé des patrons du monde. Les maîtres du globe ne se suffisent plus d’être des propriétaires de chaînes industrielles ou immobilières. Etre chefs de grosses sociétés ou présidents d’institutions de marque ne leur suffit plus. Ils veulent posséder des pays et des continents, ils veulent accaparer la terre. Pour arriver à leur fin, le chantage qu’ils exerceront sur les peuples n’adoptera pas des stratégies classiques. Il ne sera ni drastique, ni militaire, ni économique, ni culturel, il sera sanitaire. «C’est du délire», répète M. Raoult, un savant qui pèse bien ses mots.  

A. G.

*Ecrivain 

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