L'Algérie de plus près

Pompeo à Pompéi

Par Rachid Ezziane

Il y a quelques jours, alors que le monde comptait ses morts et les pays obligeaient leurs citoyens au confinement à cause du coronavirus, en catimini, presque sur la pointe des pieds, le sieur chef de la diplomatie américaine fit un voyage éclair en Israël. Il s’appelle Mike Pompeo. «Zaama» le Kissinger de Trump. Inconnu au bataillon, il n’a pas trouvé mieux pour se faire un nom que d’aller faire peur aux pauvres Palestiniens soumis depuis plus de 70 ans à un embargo et une répression sans relâche. Comme si l’Amérique n’avait pas à faire avec le coronavirus qui est en train de «tronçonner» la société américaine avec plus de 90 000 morts et 1,5 millions de contaminés. Mais non, le pays de l’oncle Sam, ne veut point déroger à ses habitudes de gendarme du monde. Mais, à dire vrai, il ne reste au gendarme cowboy que quelques pays faibles à avoir à l’œil. Le reste du monde, comme la Chine, la Corée du Nord, la Russie et même l’Iran ou Cuba ne l’entendent plus de cette oreille. Alors, il ne reste à l’Amérique de Pompeo que les «Pompéi». Pays presque ensevelis sous les décombres où les habitants sont pétrifiés et «momifiés» des pieds à la tête. D’ailleurs, et l’Histoire le prouve, là où est passé l’oncle Sam, il a pris une raclée, du Vietnam à la Somalie.  

Le sieur Mike Pompeo savait qu’en Palestine, il pouvait prendre toutes ses aises. Car que peut faire un mort entre les mains de son laveur ? Et le «laveur» Pompeo, inconnu du bataillon comme je l’avais dit, sait bien laver les morts sans défense. Quel honneur a-t-il dans ce voyage au pays où l’on bombarde et emprisonne des enfants ? Heureusement que l’auguste ONU, au lieu d’exiger ou au moins condamner, vient d’appeler Israël à libérer ces enfants. Depuis 70 ans que l’ONU appelle… dans le vent. Et, comme on le sait, le vent souffle et fait éparpiller les choses sans destination précise. Alors, j’ai imaginé ce voyage de Pompeo, le secrétaire d’Etat américain aux Affaires Etrangères, à la ville de Pompéi. Cette ville Italienne qui a été ensevelie sous la cendre du volcan Le Vésuve dans l’antiquité. Ses habitants ont été pétrifiés et «moulus» là où ils étaient. Prenant des formes et des attitudes des plus «extravagantes». Qu’auraient pu faire ces pauvres pétrifiés devant les mains des archéologues lors des fouilles ? Rien. Il en est ainsi des Palestiniens. Que peuvent-ils faire contre tout un arsenal d’oppresseurs et de frères ennemis ?

Les Israéliens veulent profiter de cette aubaine «trumpienne» et doublent les bouchées car d’ici à Novembre, date des prochaines élections présidentielles aux Etats-Unis, tout peut changer. Mais ils ont beau, les uns et les autres, pervertir l’Histoire en l’écrivant sous la dictée des bruits des bottes et des balles, comme au temps du Far West, un droit restera un droit et une occupation une occupation. Jusqu’à quand et pour combien de temps (encore) travestiront-ils la vérité ? C’est comme dans la fable de l’hôte qui, petit-à-petit, profitant de l’hospitalité s’installe sans ménagement chez ceux qui le reçoivent. Et puis, quelques temps après, il chasse les propriétaires de la maison et s’y installe pour de bon. N’est-ce pas le cas des Palestiniens ? Malheureusement, les premiers qui doivent dénoncer cette injustice qui n’a que trop duré (suivez mon regard) sont ceux-là mêmes qui les poignardent dans le dos.

On aura beau faire croire que toute cette mascarade est de la diplomatie politique, mais ces «va-t-en-guerre», en vérité, joue plus avec le feu de l’embrasement qu’ils n’agissent pour la paix. De toute évidence, ce n’est pas ce Pompeo, sorti on ne sait d’où, qui va changer l’histoire de la Palestine, mille fois millénaire… 

R. E.

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