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Vente de poissons frais à Chlef : Dans la poussière et la puanteur de la Cité

Après plusieurs années d’attente et malgré leurs requêtes répétées pour disposer d’un lieu approprié où vendre leurs produits, les poissonniers de Chlef ont dû se résigner à accepter leur triste condition.

Tenus de vendre leurs produits à même le trottoir, dans un coin qui leur est réservé à la Cité Bensouna, ils tentent du mieux qu’ils peuvent protéger le poisson de la poussière… et de décomposition surtout en cette période de chaleur. En effet, le poisson se gâte très vite, ce qui cause sa mévente auprès d’une clientèle extrêmement exigeante.

Mohamed, qui exerce ce métier depuis plusieurs années, se dit excédé par l’attitude des autorités communales et de wilaya qui, selon lui, ont été à ce jour incapables de proposer un endroit adéquat pour l’ouverture d’une poissonnerie ou, à tout le moins, un endroit adéquat répondant à quelques normes élémentaires. Comme la présence d’étals en béton, d’eau courante et d’électricité pour alimenter frigo et chambres froides.

Très remonté contre les élus qui, d’après ses dires, ne font que gagner du temps, il nous parle de l’ex-marché couvert situé à quelques dizaines de mètres, qui demeure toujours fermé pour on ne sait quelles raisons. C’est dans ce lieu, en effet, que devait être transférés tous les poissonniers ambulants de la ville et ce, après une opération de réfection de réhabilitation des locaux. Opération qui a commencé un moment mais qui s’est arrêtée brusquement pour des raisons obscures.

Mohamed accuse les autorités «qui ne pensent qu’à elles et à leurs proches et amis» et qui se moquent éperdument de l’avenir des autres citoyens. «Il y a un monsieur qui est venu me proposer pour 2 millions de dinars un local commercial qu’il loue à la commune. Est-ce logique qu’on joue ainsi avec les biens de l’Etat ?», s’interroge-t-il. «Jusqu’à quand l’Etat va-t-il tolérer ce genre de trafic ?», poursuit-il.

Ses compagnons d’infortune sont dans le même état d’esprit. «Est-il concevable que le poisson reste exposé à l’air libre des heures durant sous la chaleur torride de Chlef ?», se demande Djilali, un autre marchand ambulant de poissons. «Si le marché était ouvert, on n’aurait pas cette puanteur alentour et le citoyen peut acheter son poisson en toute confiance», dit-il. Mohamed reprend : «On évitera aussi les grosses pertes que nous subissons aujourd’hui si nous disposions de lieux réfrigérés où mettre nos produits. Aujourd’hui, il nous arrive de jeter des caisses entières car le poisson pourrit très vite à cause de la chaluer».

Nous interlocuteurs regrettent par ailleurs que la glacière du port de Ténès demeure toujours fermée, ce qui les oblige à acheter de la glace «au noir» chez un particulier, toujours à Ténès.

Alors, à quand la réouverture de cette fameuse poissonnerie tant de fois promise par les autorités locales ?

L. C.

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