L'Algérie de plus près

Mais où sont donc passés les partis politiques ?

Par Khaled Ali Elouahed

Curieux, très curieux ! Nous avons une soixantaine de partis politiques qui vocifèrent chaque fois qu’il a un vote. A chaque échéance électorale, ils viennent nous bombarder de critiques contre le pouvoir à l’ombre duquel ils prospèrent et se développent… sans développer le pays.

Tous les chefs de partis politiques veulent passer à la radio et tous veulent passer à la télévision de préférence. Ils ont d’autres préférences également, comme passer juste avant ou après le journal de vingt heures. Les animateurs ? Oui, ils veulent que ce soit un journaliste chevronné et apprécié par le public mais qui ne les dérangerait pas beaucoup. Pas du tout serait mieux. Il faut les laisser parler à leur guise et sans les interrompre, s’il vous plait. Quand c’est une journaliste bien pomponnée, c’est la meilleure solution car cette dernière leur pose les questions du genre «où êtes-vous né», «quel est votre parcours scolaire» et le laisser s’empommader (je viens de l’inventer) pendant que la «pouponna» de journaliste s’active à relever sa mèche de cheveux qui lui tombe sur les yeux, dans un geste plein de grâce de la tête vers l’arrière… comme si Belloumi ou Mahrez avait délivré une passe lumineuse et décisive.

Les partis politiques ont peur du public. Quand ils organisent un rassemblement, c’est toujours selon la loi dans une salle de cinéma pour qu’ils puissent faire leur cinéma. Même dans ces conditions, le casting est de mauvais goût. Les encadreurs sont plus nombreux que les adhérents ou les curieux. Parfois, pour ne pas dire trop souvent, des gens sont amenés par bus et la paie est un casse-croûte limonade. Une Algérie nouvelle ? Ils n’en voient pas les contours mais, malgré cela, il y a toujours ces éternels «glaglia» dont les visages sont maigres (traduits littéralement) et qui retournent leurs vestes sans rougir, sans aucun état d’âme. Maintenant que le coronavirus est dans nos murs, les partis politiques n’ont rien dit. Ils n’ont même pas demandé à cette population de porter les masques ou de respecter la distanciation sociale. Cette population est pourtant leur essence, leur matrice. Quand le pays est menacé, tout le pays doit parler le même langage et de la même voie. Les associations caritatives, culturelles, sportives et j’en passe ont apporté leurs contributions concrètes. Qu’ont fait les partis politiques ? Ils se sont confinés et de la meilleur manière eux qui critiquaient «siadhoum», les personnels de la santé. C’est pour cela que vous, les partis politiques, vous avez dégoûté les jeunes de la politique parce que vous avez participé à cadenasser le jeu politique. Si vous ratez ce virage où la nation joue son va-tout, c’est que vous êtes aussi inconscients que ceux qui disent que le coronavirus «makach menou».

A ce propos, dernièrement mon ami Maamar Lariane me disait, à propos de quelqu’un qui disait et agissait dans ce sens : «Qra aâmah». Si les partis politiques sont dans cette voie, nous n’avons pas besoin d’eux. Qu’ils restent bien cachés. Respectez les consignes de préservation des êtres humains. Respectez les mesures édictées par le ministère de la santé. Plus tard, nous siroterons des cafés sur les terrasses des cafétérias, nous choisirons les menus qui nous conviennent dans les restaurants, nous voyagerons à l’intérieur de notre beau et vaste pays, nous supporterons nos différentes équipes de football, nous vibrerons avec l’équipe nationale, nous goûterons au jeu chatoyant de nos champions d’Afrique. Nous rêverons d’une troisième étoile à accrocher sur le maillot avec cette génération exceptionnelle de joueurs de talent afin d’oublier tous les partis politiques.                                      

K. A. E.

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