A Ammi Moussa, la vie continue à son rythme habituel. Les gens sortent comme d’habitude, font leurs achats et rentrent chez eux quelques minutes avant le couvre-feu imposé en raison de la pandémie de coronavirus.
Selon des citoyens questionnés à propos de la pandémie de Covid-19, les mesures édictées par les autorités publiques, notamment la distanciation sociale, ne sont pas prises en compte par nombre de citoyens. Pire, il en est qui transgressent les horaires du couvre-feu et même qui sortent après le f’tour, les jeunes notamment qui s’offrent un brin de causette jusque tard dans la soirée.
Toutefois, nous précise Abdelkader, ancien cadre du secteur de l’Agriculture, la majorité se plie aux directives des autorités. Dans l’ensemble, ajoute-t-il, il n’y a pas de dépassements de la part des citoyens. En plus, souligne-t-il, il y a une prise de conscience chez de nombreux habitants qui restent chez eux et qui ne sortent que pour des raisons majeures. Il nous dit aussi que la majorité des commerçants portent des masques, certains n’autorisant pas plus de deux clients dans leurs locaux avec, en plus, une distance de sécurité.
Les acheteurs, de leur côté, sont mitigés quant au port des masques et gants. Beaucoup disent qu’ils aimeraient se protéger avec une bavette, à condition que ce produit soit disponible en pharmacie à des prix étudiés. Certains se sont fait confectionner des masques maison qu’ils utilisent quand ils entrent dans les supérettes ou quand ils font leurs courses chez les marchands de légumes, les boulangers et, généralement, là où il y a beaucoup de monde.
Mohamed, qui tient une épicerie au centre-ville d’Ammi Moussa, reconnaît qu’il est difficile de faire appliquer les consignes qui sont pourtant affichées, en arabe et en français, à l’entrée de son magasin. Toutefois, dit-il, les gens commencent à avoir de nouveaux comportements, indiquant que lorsqu’une file se forme, les clients maintiennent une distance respectable entre eux.
Quant aux rumeurs à propos du confinement total durant l’aïd, les avis restent partagés. Nos interlocuteurs admettent qu’un dé-confinement brusque peut favoriser la transmission du virus. Mais ils n’arrivent pas à se faire à l’idée de se retrancher chez eux le jour de l’Aïd qui est avant tout la fête du pardon, la convivialité et la bonne humeur familiale.
L. C.