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Lutte contre l’épidémie de coronavirus : La situation maîtrisée à Chlef ?

Selon le Dr Mohamed Zakaria Nouis, porte-parole de la DSP de Chlef, la lutte contre la pandémie de coronavirus Covid-19 se poursuit à un rythme soutenu, mobilisant des dizaines de médecins généralistes et spécialistes et un grand nombre de paramédicaux et de travailleurs de soutien.

Interrogé dimanche dernier sur la situation épidémiologique conséquente à l’épidémie de coronavirus, le porte-parole de la direction de la Santé et de la Population de la wilaya de Chlef rappelle que, depuis l’apparition du virus, des dispositions ont été prises au niveau de la wilaya. Cette dernière a mis en place une cellule de crise qui a élaboré de son côté un plan d’action pour la prise en charge des malades testés positifs au Covid-19. Décision a été prise aussi pour transformer l’hôpital des Frères Khelif, à Chorfa, et Mohamed Bouras, à Ténès, en centres de référence pour accueillir les patients. La cellule a également décidé de l’ouverture d’un second centre à l’hôpital des Soeurs Bedj de Chlef pour parer à toute éventualité de propagation du virus et prendre en charge nos malades.

Le Dr Nouis a indiqué qu’un nombre important de personnes a été mobilisé à l’effet de prendre en charge les patients et le suivi de l’épidémie, à savoir une trentaine de médecins généralistes, 13 médecins spécialistes, plus de 100 infirmiers, sans oublier les servants de salles, les opérateurs radio, les agents de sécurité, les laborantins, le personnel d’accueil, les ambulanciers et les agents d’administration.

Afin d’éviter aux personnels en contact quasi-permanent avec les malades de contaminer leurs proches, quelque 171 personnes du corps médical avaient été hébergés à l’hôtel Les Orangers de Chlef. Par la suite, ils ont été réorientés vers le centre régional de préparation de l’élite et talents sportifs (ex- CNFD). Aujourd’hui, précise le Dr Nouis, il ne reste qu’une cinquantaine entre médecins et agents médicaux et paramédicaux encore hébergés dans ce centre.

C’est la wilaya de Chlef qui prend en charge leurs frais d’hébergement et de restauration. Quelques opérateurs économiques et bienfaiteurs de la région participent également aux frais.

Reprise des tests au laboratoire de l’université

Le porte-parole de la direction de la Santé et de la Population de la wilaya de Chlef a par ailleurs indiqué que le centre de dépistage du laboratoire de biologie moléculaire de l’université Hassiba Benbouali dirigé par le Pr Mohamed est effectivement fonctionnel. L’arrêt dont tout le monde a parlé n’était que momentané et ce, en raison du manque de kits de dépistage. «Normalement, nous a-t-il assuré, ces kits seront reçus aujourd’hui (dimanche 10 mai, ndlr) et le centre va reprendre ses travaux pour procéder à des tests sur les prélèvements effectués sur des malades au niveau de Chlef et même de la wilaya de Tissemsilt, voire ceux d’Ain Defla».

Au début, a rappelé notre interlocuteur, le laboratoire disposait d’un kit pour de 96 tests d’extraction. Par la suite, il a obtenu un autre lot de 50 kits, ce qui est un chiffre très important parce que, selon M. Nouis, «l’objectif de ce laboratoire n’est n’est pas uniquement le diagnostic mais le dépistage et c’est ce qu’on faire les prochains jours avec l’acquisition des kits d’extraction».

Répondant à une question sur l’hystérie qui règne à Ténès suite à d’informations contradictoires et de rumeurs faisant état de «nombreuses victimes», le Dr Nouis a été on ne peut plus clair : «Il y a des problèmes partout, et pas seulement à travers la wilaya de Chlef, mais je ne pense pas qu’il y ait des problèmes particuliers à Ténès ; l’hôpital Bouras est un centre de référence contre le coronavirus qui a bénéficié de l’aide et du soutien de la direction de la Santé depuis le début de la crise, je ne vois pas d’autre problème en dehors du travail difficile qu’effectue notre personnel avec le peu de moyens dont il dispose, nous avons géré ensemble la situation et maintenant les moyens de protection sont disponibles pour chaque hôpital».

Concernant le nombre de malade, notre interlocuteur confirme que l’épidémie n’est pas encore jugulée : «On prend toujours nos précautions pour gérer la situation, on ne peut dire qu’elle est totalement maîtrisée et il ne faut pas non plus la banaliser, raison pour laquelle nous demeurons vigilants et mobilisés pour être prêts à recevoir tous les cas qui se présentent et les prendre en charge comme si au début de la crise».

Pour le moment, affirme le Dr Nousi, il n’y a aucun malade qui est mis sous respirateur. Selon lui,  c’est une bonne chose qui explique que les personnels travaillent correctement en appliquant le protocole décidé par les hautes autorités médicales du pays, à savoir l’usage de la chloroquine et de l’azithromycine, un traitement qui donne ses fruits car cette médication évite la dégradation de l’état des malades. «A ce jour, el hamdoullah, il y a aucun cas sous réanimation», ajoute-t-il.

Une seconde vague de contamination ?

«Les gens continuent de déambuler dans les rues, les gestes barrières ne sont pas aussi respectés, doit-on redouter  une seconde vague de contamination ?» A cette question, la réponse du Dr Nouis a été la suivante : «Certes, nous avons remarqué comme tout le monde que les citoyens ne suivent pas les consignes, ils ne prennent pas leur responsabilité au sérieux et ne prennent pas les précautions nécessaires pour lutter contre la propagation du virus… Mais pour dire vrai, on a reçu récemment de nouveaux cas suspects et même des cas positifs parce que les gens n’ont pas respecté le confinement à domicile». Il poursuit : «D’après les études des spécialistes, ce virus a perdu un petit peu de sa virulence et de sa contagiosité, c’est pour cela que nous n’avons pas beaucoup de cas positifs durant cette période. Est-ce parce que réellement la contagiosité de ce virus a diminué ? En tout cas, c’est un bon signe en espérant que notre wilaya soit la première à connaitre une situation avec zéro cas de coronavirus».

Un souhait qui ne peut se réaliser, d’après ses dires, qu’avec la collaboration des citoyens qui sont tenus plus que jamais de respecter les consignes et les moyens de protection pour lutter contre ce virus. «C’est vrai que le coronavirus n’est plus contagieux comme avant mais il y aura toujours des risques et des nouveaux cas, il faut que tout le monde doit être uni et lutter avec un objectif en tête, lutter contre le coronavirus.

Et de réitérer les consignes : «Je dis à nos citoyens d’être vigilants, de rester dans leurs maisons et de respecter le confinement à domicile pour leur bien, le bien de leurs proches et le bien de notre wilaya, surtout qu’il y a une disponibilité de moyens de protection au niveau des pharmacies».

Et de conclure sur une note d’optimisme : «Normalement, on ne va pas retourner à la case départ à la seule condition de respecter les règles de protection et les gestes barrières, d’utiliser les moyens de protection et, surtout, de rester chez soi».

Hocine Boughari

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