L'Algérie de plus près

Le confinement en a fait des chômeurs

Les habitants des régions enclavées

tirent la sonnette d’alarme

Rien ne va plus pour les habitants des «zones d’ombre» de la wilaya de Chlef qui sont pris au piège de l’isolement et de l’enclavement. Les déplacements sont devenus problématiques à un moment où l’angoisse se fait grande de contracter le nouveau coronavirus. A Ouled Ben Abdelkader, on a commencé à ressentir de plus en plus les effets d’un confinement dont on ne sait quand est-ce qu’il sera levé.

Les répercussions de l’arrêt des transports en commun sont terribles sur les habitants de cette daïra qui trouvent de grande difficulté à effectuer le moindre déplacement. Nombreux en effet sont ceux qui ne disposent pas de leur propre moyen de locomotion qui sont dans l’obligation de se déplacer pour regagner leurs postes de travail. Parmi eux, les gens qui habitent la ville d’Ouled Ben Abdelkader et qui doivent se rendre à Oued Sly, Boukadir ou Chlef. Il y a ceux qui habitent les nombreux hameaux qui n’ont même pas la possibilité de rejoindre le chef-lieu de daïra.

Depuis l’entrée en vigueur de cette interdiction, les journaliers recrutés à la journée ou à la tâche dans les métiers du bâtiment, à l’exemple des maçons, coffreurs, ferrailleurs, plâtriers et autres, ne peuvent plus rejoindre les chantiers. Cette catégorie de gens n’a pas d’autres alternatives que travailler pour subvenir aux besoins de leurs familles.

«Certes, le confinement est une bonne mesure préventive», nous dit un habitant d’El Abais, une bourgade distante de 20 km d’Ouled Ben Abdelkader. «Préserver notre santé est primordial,  néanmoins, nous avons des familles à faire vivre, je travaille à la journée, j’effectuais le déplacement sur une distance de plus de 100 km en aller-retour pour travailler à Chlef et ce, en contrepartie d’un maigre salaire qui me permet quand même de faire vivre mes enfants. Actuellement, je suis sans boulot, et je n’ai aucun autre revenu, je me trouve sans aucun sou».

Les journaliers ne sont pas les seuls à décrier cette situation. Les commerçants contraints à la fermeture ne sont pas en reste. M’hamed, coiffeur, s’est retrouvé subitement oisif : «Depuis la décision des autorités de fermer certains commerces, je ne gagne plus rien. Comme on dit chez nous : «si on ne travaille pas, on ne mange pas».

Que faire ? Au centre-ville d’Ouled Ben Abdelkader, les cafés, les salons de coiffure, les magasins d’effets vestimentaires, de vaisselle et autres sont fermés. Des commerçants contraints au chômage déplorent cette situation. Les marchands de vêtements en particulier expliquent que, d’habitude, c’est le moment où la marchandise s’écoule le plus d’autant que la bonne saison est aux portes, de même que l’aïd et les fêtes de mariage. «Notre commerce, ajoute un autre commerçant de prêt-à-porter, n’attire pas les foules et ne donne pas lieu à des attroupements, pourquoi est-ce qu’on nous contraignent à fermer ? Nous sommes prêts d’appliquer les précautions telles que prescrites par l’Etat en obligeant les clients à se distancier».

A travers ces propos, nous déduisons que les gens manifestent un certain mécontentement vis-à-vis de certaines décisions qui ne tiennent pas compte de la gravité de la situation.

La ville compte pourtant 26 000 habitants

Sonelgaz, Algérie Télécom et l’ADE absentes

Le secteur de transport est au cœur du développement économique. Le manque de transports en commun pénalise lourdement les citoyens ces derniers temps. Des villes et des régions sont complètement enclavées, ce qui n’est pas sans causer des problèmes divers.

A Ouled Ben Abdelkader, il est devenu quasiment impossible pour les habitants de cette contrée de se déplacer pour se rendre au travail et, surtout, pour régler une facture. Car, ici à Ouled Ben Abdelkader, et depuis toujours, nombreux sont les citoyens qui se déplacent ailleurs uniquement pour retirer un document administratif ou payer des factures d’électricité, de gaz, d’eau et d’Internet. Ils voient s’entasser et leurs redevances s’accumuler sans pouvoir se rendre à Oued Sly, Boukadir ou Chlef.

Pour les responsables d’Ouled Ben Abdelkader, c’est le moment ou jamais de penser à leurs concitoyens en imposant l’ouverture d’agence (ou de guichets) pour les services sus cités au niveau local. Il est en effet incompréhensible pour qu’il n’ait pas d’antennes de la Sonelgaz, de l’ADE ou d’Algérie Télécom qui épargneraient à une population d’environ 26 000 habitants le déplacement à Oued Sly pour s’acquitter d’une simple facture. Comment espérer se projeter vers un avenir prospère si les services les plus rudimentaires ne sont pas assurés ? Le confinement à Ouled Ben Abdelkader a fait découvrir beaucoup de lacunes qu’il faudrait dorénavant pallier.

Abdelkader Ham

2 thoughts on “Le confinement en a fait des chômeurs”
  1. Juste une petite remarque pour l’auteur, ces deux petits ânes ne servent pas à faire un bon battage.

  2. Posséder des simples guichets pour régler nos factures est une de nos revendications depuis longtemps, espérons que ces problèmes seront réglés après la fin du COVID19.

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