L'Algérie de plus près

Qui se sent morveux se mouche !

Par Hamid Dahmani

Il existe une expression proverbiale vieille comme l’arbitraire qui règne sur ce territoire souffre-douleur à la recherche d’une justice équitable qui dit ceci : « Qui se sent morveux se mouche » et ce, pour viser des personnes malveillantes qui ont tort et qui ont causé des injustices. Ah, si jeunesse pouvait et si vieillesse voulait bien faire la paix, le pays se porterait mieux dans l’intérêt de tous. Dans cet épilogue vieillissant, les jeunes ne peuvent pas sentir les vieux aïeuls, et ces derniers ne supportent pas non plus dans le cœur ces jeunots trop pétillants. Entre la jeunesse de demain et les machins du passé, toujours debout mais raides dans leurs godasses : « Il n y a pas photo  Ya ness ! » Messieurs, revenez à la raison, Il faut laisser vivre les autres et que chacun profite de son époque. Il ne faut pas chicaner avec le temps parce que c’est ignoble.

Quel destin ! pour ce « chabab el ghad » (l’avant-garde). Depuis le temps, les jeunes hitistes (désœuvrés) d’hier sont devenus de vieux hitistes sans pouvoir réaliser leurs rêves d’émancipation. Et les vieux de jadis sont toujours là, en train de scruter leur nombril. « Li fatou l’wakt maandou tmaa ! » (Celui qui est hors du temps n’a pas à espérer profiter du temps des autres).

Entre le passé figé et l’avenir hasardeux, l’époque est cruciale, le temps et la vie ont été kidnappés… Quel gâchis avec ce « ghachi » (populace), aucun sentiment pour les vaincus.

Les chiens aboient, les gens aussi sont aux abois, mais la caravane passe quoiqu’on fasse et quoiqu’on dise. Les cheveux blancs sont des durs à cuire. Tous les voyants sont au rouge et les issues sont fermées. Chut, ferme-là ! On ne désobéit pas aux grands parents. Le blabla et les blagues sont mal vus et surveillés de près. La paix, ce n’est pas pour demain. Que faire alors devant cet imbroglio, qui nous bouche tous les coins ?

Dans ce pays, on ne peut pas dire que l’avenir est aux jeunes héritiés. Les chibanis (vieux), au lieu de profiter de leurs vieux jours dans des Ehpad, sont toujours accrochés aux commandes du pays. Avec eux, il ne faut pas trop rêver. Quelle poisse, ces carriéristes ! Les êtres vintages devraient au contraire passer leurs temps à chiner dans des brocantes et les vides greniers pour goûter au plaisir de l’histoire, au lieu de vouloir concurrencer la fraîcheur de cette époque.

À vrai dire, les « benimensongeurs » provoquent le haut-le-cœur. Physiquement, ces mecs nous ressemblent mais ils raisonnent comme des flibustiers. Ils sont en chair et en os et ils trichent comme ils respirent. Ils prêchent la fausse parole et font couler des larmes de crocodiles pour leurrer les plus crédules. Avec eux, le temps est toujours mélancolique et sans couleurs. Avec eux, ça sent le renfermé avec un air vicié. Avec eux, on est malade et pas heureux du tout…

H. D.

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