Stop à la recherche du gaz de schiste !
Par Mohammed Boudia
«Nous pouvons avancer sans conteste que la recherche du gaz est nocive pour la santé de la population et l’environnement. C’est un processus irréversible qui annihilerait notre pays et nous enfouirait encore plus dans les méandres de la pauvreté en nous engloutissant dans une sorte de pandémie à laquelle nous ne sommes point préparés»
Qu’est-ce que le gaz de schiste ? Avant d’aborder le problème de la recherche dans ce domaine, il est louable de se pencher un peu sur la façon et les éléments qui permettent l’extraction de ce gaz combien nocif à l’écologie. En effet, nos dirigeants ne se sont pas posé de questions car la marche à suivre leur est dictée par les instances financières internationales et par les grandes multinationales en charge de la recherche d’éléments nouveaux en matière d’énergie. Il est à noter que la recherche de gaz de schiste est en elle-même une calamité pour l’environnement qui serait pollué à cent pour cent de par les adjuvants associés à l’eau (radium 226 et 228) pour la fracturation de la roche (schiste). En effet, d’après des spécialistes dans ce domaine, il faudrait pomper 10 m3 d’eau additionnée au radium pour pouvoir extraire un m3 de gaz de schiste, sans compter la contamination des réserves souterraines en eau et, ajoutant à cela, la création de poches souterraines qui pourraient s’affaisser suite à un tremblement de magnitude 3 sur l’échelle de Richter. Nous avons des exemples frappants sur ce phénomène en Arizona, au Guatemala et dans plusieurs contrées du monde. Et c’est pour cela que beaucoup de pays ont arrêté la recherche de gaz de schiste tels les USA, le Mexique, l’Allemagne, la France, la Suisse, l’Angleterre, etc….
Il ne faut pas être sorti de St-Cyr pour comprendre le processus de la fracturation de la roche. Au Guatemala, suite à la recherche du gaz de schiste, des quartiers entiers ont été ensevelis à jamais avec corps et biens de même qu’en Arizona (USA) dont photos. Il est regrettable que nos stratèges financiers puissent recourir à ce mode pour renflouer les caisses de l’Etat qui ont été vidées par un manque de civisme et par méconnaissance des systèmes de fonctionnement financiers qui sont utilisés dans le monde pour pouvoir balancer leur budget sans pour autant recourir à la perte de leur territoire et de leur environnement.
Je crois qu’il est temps d’appeler un chat un chat et prendre le taureau par les cornes pour s’éloigner le plus possible de ces décisions rocambolesques qui ne feraient que plonger le pays dans l’hécatombe et dans un processus sans retour. Nous pouvons avancer sans conteste que la recherche du gaz est nocive pour la santé de la population et l’environnement. C’est un processus irréversible qui annihilerait notre pays et nous enfouirait encore plus dans les méandres de la pauvreté en nous engloutissant dans une sorte de pandémie à laquelle nous ne sommes point préparés et qui pourrait nous valoir notre extermination à courte ou moyenne échéance.
Je sais que certains ne seraient pas d’accord avec ce que j’avance mais les faits et les experts en la matière sont là pour prouver la véracité de mes dires et pourront justifier par leur recherche scientifique que j’ai parfaitement raison. Nos stratèges financiers recourent aux solutions faciles qui mettent en danger le pays et ses habitants. C’est la fuite en avant. Ce sont des solutions de raccommodage qu’ils sont en train d’observer. Ils ne mesurent pas les conséquences liées à cette voie qu’est la recherche du gaz de schiste.
Quand les Européens et les Américains cessent leurs recherches en matière de gaz de schiste, nous, on appelle les sociétés comme Esso qui a été renvoyée d’Allemagne et de France pour avoir débuté des puits de recherche du gaz de schiste, on lui donne des concessions dans notre Sahara où elle s’est implanté pour son profit personnel et pour le profit de certains de nos dirigeants qui ne voient que le bout de leur nez, faisant fi de ce que peut penser le peuple algérien. C’est son avenir qui est en jeu. Que certains de nos dirigeants aient le courage de dire la vérité intrinsèque au peuple et lui demander son avis pour les problèmes qui touchent à sa santé, à sa survie et à sa longévité dans le temps et l’espace. Ils ont en train d’appliquer un adage négativiste qui dit : «H’yini el youm wa q’toulni ghadwa», c’est-à-dire, vivre au jour le jour et ne point penser à demain même si le déluge vient après cette décision.
Je cite :
«Une réforme présentée durant le premier semestre
« Il n’y aura plus de permis pour rechercher les gaz de schiste et le nouveau code minier, qui est en cours de réforme, intègrera cette interdiction », a assuré Ségolène Royal dans le « 12/13 dimanche » sur France 3. « Cette disposition s’appliquera à tous les permis de recherche d’hydrocarbures en cours de validité et aux demandes de permis en cours d’instruction », a précisé la ministre dans son communiqué.
Alors que les sociétés civiles en Belgique et en France manifestent contre la recherche du gaz de schiste, en Algérie, que font nos élus ? Par ignorance, peut-être ! Par méconnaissance des effets nuisibles à l’écologie ! Ou tout simplement par laisser-aller du béni-oui-ouisme séculaire, on n’en sait rien ! Mais toujours est-il que ces messieurs, forts de leur situation politique, vont voter «OUI» pour la recherche du gaz de schiste dans notre pays. Nous n’avons pas d’associations écologistes qui puissent leur tenir tête et ces messieurs ont l’immunité parlementaire pour faire ce que bon leur semble. Ne savent-ils pas qu’ils vont porter atteinte à toute l’écologie du pays et en particulier, l’empoisonnement des nappes d’eau souterraines sans lesquelles toute vie est impossible sur terre ? Ne savent-ils pas que pour extraire un m3 de gaz de schiste, il faut 10 m3 d’eau sans oublier les adjuvants nocifs qu’il faudra ajouter à l’eau pour que la réaction puisse être parfaite à la gazéification de cette roche ?
Je lance un appel pressant à ces messieurs en leur disant : «Halte à la recherche du gaz de schiste en Algérie» comme l’ont dit avant moi les sociétés civiles en Belgique et en France. Je leur dirais de revoir l’histoire et de voir pourquoi les USA ont arrêté la recherche du gaz de schiste dans leur pays. Mais parce que l’évaporation du gaz de schiste et son extraction entraîne le vidange des nappes souterraines qui deviennent des galeries et peut-être, au moindre séisme de petite magnitude, l’effondrement risque d’être catastrophique. En effet, ce que nous constatons en Amérique, ces effondrements sont légion où des quartiers entiers sont engloutis dans les zones où il y a eu, à un certain moment, l’extraction du gaz de schiste surtout dans l’Arizona, en Floride et au Guatemala.
Vu du ciel, l’impressionnant trou formé dans la ville de Guatemala City. L’eau souterraine a un peu trop creusé le calcaire.
Je cite :
« Deux cavités brutalement apparues à Guatemala City. A gauche, celui de février 2007, profond d’une centaine de mètres. A droite, celui de mardi premier juin.
A Mexico, une telle catastrophe est déjà arrivée et en 2007, un trou de ce genre s’est formé à Guatemala City, d’une centaine de mètres de profondeur, il a englouti un immeuble entier et fait trois victimes. Il avait alors fallu évacuer un millier de personnes. Aujourd’hui, trois cents habitants ont dû évacuer leurs habitations ».
«Un habitant de Floride (Etats-Unis) a disparu, vendredi 1er mars, après avoir été aspiré par un trou géant qui s’est ouvert juste sous l’emplacement de sa chambre à coucher. L’incident, peu commun, et largement commenté par de nombreuses chaînes de télévision américaines, s’est déroulé dans la nuit de jeudi à vendredi à Brandon, dans la banlieue de Tampa.»
Regardez ce qui se passe à Guatemala City et en Floride ! Des trous géants (emportant maisons et habitants) sont constatés. Pourquoi ? C’est à cause de poches remplies d’eau qui ont été vidées et c’est pour cela qu’il y a eu affaissement du sol car la roche calcaire s’effrite lorsque la cavité se vide de sa substance. Le même phénomène pourrait immanquablement et irrémédiablement se produire en cas de recherche de gaz de schiste.
De grâce, messieurs ! Ne concourrez pas à la destruction de notre pays par vos prises de position irresponsables ! Soyez algériens et patriotes au sens propre du terme. En votant pour l’extraction du gaz de schiste, vous tuerez l’Algérie à petit feu et Dieu vous en tiendra responsables. Nous avons notre pétrole et notre gaz naturel. Ils dureront ce qu’ils dureront, alors soyons logiques, n’importons pas les idées destructrices des autres pays qui n’attendent que notre disparition.
D’un autre côté, nous avons un potentiel immense en matière d’énergie solaire, alors, essayons d’en profiter au maximum. En effet, la photovoltaïque est notre issue et pourrait nous rapporter plus de cent fois (100) les rentrées de devises du pétrole, du gaz naturel et du gaz de schiste, sans danger pour l’écologie et l’environnement, et pourrait nous donner l’espoir de voir une deuxième Californie dans le Sud Algérien et qui pourrait aussi absorber tout le chômage et nous demanderait à solliciter une demande de main-d’œuvre dans les plantations qui verront le jour dans le Sahara Algérien. Nous pourrions, avec une petite parcelle de quelques kilomètres carrés, créer la plus grande station d’énergie solaire du monde, et ainsi pouvoir alimenter le monde entier en énergie renouvelable. A bon entendeur, Salut !
Vive l’Algérie – Gloire à nos Chouhada qui seront toujours là pour nous demander des comptes dans l’au- delà et Dieu reconnaîtra les siens (ses sujets)
M. B.
*Ecrivain, auteur, membre fondateur de l’Association Nationale Héritage Algérie, ex-président du Café Littéraire de Chlef.