La situation dans laquelle se trouvent les habitants du douar d’El Houiyat, dans la commune d’El Karimia, au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Chlef, qui souffrent depuis des années du problème de déversement des eaux d’assainissement dans leurs quartiers respectifs, s’annonce grave et dangereuse. Il s’agit, selon des témoignages de plusieurs habitants, d’une véritable catastrophe écologique et environnementale qui ne cesse d’évoluer au fil des jours et qui devient de plus en plus inquiétante. « Ces eaux sales et abondantes sur lesquelles nous avons maintes fois tiré la sonnette d’alarme, proviennent presque de partout pour venir inonder, comme vous le voyez, l’ensemble de notre douar », lancent avec grogne et indignation de nombreux citoyens à El Houiyat. Ils expliquent que le calvaire auquel ils sont toujours confrontés dure depuis des années sans que les responsables locaux compétents n’osent intervenir.
Les mêmes plaignants ne savent toujours pas pourquoi les responsables locaux, pourtant au courant de leur situation, ne veulent pas prendre leur SOS en considération.
Situé à quatre kilomètres seulement du chef-lieu de la commune d’El Karimia et à six km de la ville de Tiberkanine qui relève administrativement de la wilaya d’Aïn Defla, le douar d’El Houiyat manque d’un réseau d’assainissement en mesure de régler une fois pour toutes le problème relatif à ce déversement qui envenime le climat local. « La vie quotidienne de chacun de nous est devenue insupportable, voire odieuse à tous les niveaux. Elle est faite de misère, de lassitude et de dégoût en raison de ce que nous endurons de jour comme de nuit ici. Ces eaux qui stagnent presque partout à l’intérieur de nos quartiers sont rejetées, à quelques dizaines de mètres de chez nous, par l’un des principaux collecteurs d’évacuation des eaux usées qui proviennent des habitations de plusieurs autres quartiers et cités périphériques », ajoutent des habitants à El Houiyate. À propos de la nature de ces eaux indésirables à l’origine de leur inquiétante préoccupation, nos interlocuteurs dévoilent qu’elles sont non seulement polluées mais elle constituent aussi un refuge idéal où prolifèrent plusieurs espèces animales nuisibles et dangereuses pour la santé humaine à l’exemple des serpents, des rats, des cafards, des moustiques et autres bestioles porteurs de différentes maladies dans la plupart des cas graves. Outre la nuisance dangereuse et permanente de ces espèces, les habitants d’El Houiyate parlent également des odeurs fétides, insupportables et éprouvantes qu’ils ne cessent de supporter malgré eux depuis des années. Selon leurs témoignages, les odeurs nauséabondes envahissent non seulement toute l’atmosphère locale mais également l’ensemble de l’intérieur de chacune des habitations du douar. « Même si nous fermons régulièrement portes et volets et que nous utilisons toutes sortes de pesticides, l’intérieur de nos habitations demeure constamment pollué car affecté par des substances malsaines qui nuisent à la santé de chacun de nous étant donné que le déversement de ces mêmes eaux suit toujours son cours. Ce sont surtout les personnes âgées, les bébés et les enfants en bas âge qui sont généralement frappés par des maladies qui deviennent, avec le temps, chroniques et difficilement guérissables. Nous en avons recensé énormément de cas chez nous », révèlent enfin plusieurs des habitants d’El Houiyate qui supplient les autorités locales compétentes afin que leur préoccupation soit définitivement prise en charge, et qu’un réseau d’assainissement qui mettra fin à leur calvaire, ne tarde pas à voir le jour.
Ahmed Chenaoui