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Journée nationale des SMA : Chlef rend hommage au martyr Mohamed Bouras

Les autorités de la wilaya de Chlef ont commémoré ce samedi 25 mai la journée nationale des scouts musulmans algériens. Une cérémonie à très forte charge symbolique qui a commencé par la lecture de la sourate « El Fatiha » et le dépôt d’une gerbe de fleurs au cimetière des martyrs de la révolution de Hay Bensouna, sis à la sortie ouest de la ville.

Conduite par le wali de Chlef, la délégation officielle qui était composée des représentants des autorités civiles et militaires, de la famille révolutionnaire et de l’organisation nationale des scouts musulmans algériens (SMA), s’est ensuite dirigée vers le centre culturel islamique, au centre-ville, pour assister à la projection d’un film documentaire sur le parcours révolutionnaire des scouts musulmans algériens.

À cette occasion, le wali a honoré des éléments des SMA de la wilaya de Chlef en reconnaissance aux efforts qu’ils ont consentis pour la préservation et la promotion des idées révolutionnaires et de progrès dont s’est paré le mouvement depuis sa création, en 1935, par le martyr Mohamed Bouras.

Pour rappel, c’est en hommage à cet infatigable militant qui a su fédérer, à la veille de la seconde guerre mondiale, l’ensemble des mouvements scouts algériens en une puissante organisation nationale dénommée Scouts Musulmans Algériens, que la journée nationale des SMA a été décrété par le président de la république. Cette date correspondant à la mort, le 27 mai 1941, de Mohamed Bouras et de plusieurs de ses compagnons, exécutés au Caroubier, à Alger, par un peloton militaire après avoir été condamnés à la peine capitale à l’issue d’une parodie de justice.

Mohamed Bouras a été exécuté en compagnie de jeunes scouts pour « atteinte à la sûreté extérieure de l’État » et, surtout, « collaboration avec l’ennemi » (l’Allemagne nazie, ndlr).

Une commémoration et sa symbolique : le devoir de mémoire
Au centre, l’ancien coureur cycliste Abed Djerah, membre du CRA et des SMA

Selon des chercheurs Il n’y avait pas d’accusations précises qui justifient l’arrestation de Bouras et des jeunes scouts, observant que la raison pour laquelle ils ont été condamnés réside dans le fait que le fondateur des SMA et ses amis étaient de jeunes nationalistes. Lors du procès, les accusés n’ont pas eu la possibilité de choisir leurs avocats.

Des historiens algériens spécialistes du mouvement national rappellent que l’atteinte à la sûreté extérieure de l’État est un motif courant, qui servait à poursuivre n’importe qui pour n’importe quoi, dès qu’il contestait la politique française par la parole ou par l’écrit.

Selon l’historien Abderrahmane Tounsi, qui s’est référé à de nombreux témoignages, la police n’a pas découvert d’armes chez Bouras ni chez ses compagnons », observant que suite à cela, les autorités françaises l’ont accusé d’avoir remis des documents secrets aux Allemands. Selon le spécialiste, les rapports de police qui ont servi de base à cette justice expéditive sont l’œuvre d’André Achiary, un policier ayant surveillé Mohamed Bouras pendant près de deux ans et qui sera, 4 ans plus tard, l’auteur des crimes perpétrés à Guelma.

Menouer Aït Sada

 

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