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Ouled Fayet : un village d’Alger … isolé de la capitale !

Il faut vivre à Ouled Fayet pour comprendre le ressentiment des citoyens envers les transporteurs publics. Prendre dans un bus, public ou privé, pour se rendre du village à Cheraga, Douera ou Souidania relève de l’exploit. Quant à se rendre à Alger, il faut se munir d’une bonne dose de patience pour affronter des receveurs et des chauffeurs de tacots, irrespectueux et irresponsables.  

Dans ce bourg rural qui s’est brusquement transformé en une zone résidentielle tentaculaire, passant de moins de 8 000 habitants dans les années 1980 à plus de 15 000 en 1998 pour atteindre les 35 000 âmes dix ans plus tard, le problème du transport public se pose avec acuité. Actuellement, il faut multiplier ce chiffre par cinq en raison de la forte démographie et surtout de la « distribution » de dizaines de milliers de logements, toutes formules confondues, à travers le territoire de la commune au profit des familles recasées des bidonvilles d’Alger, des heureux lauréats des programmes AADL et LSP, sans compter les bénéficiaires des appartements promotionnels étatiques et privés. Des natifs d’Ouled Fayet qui ont vu grandir le village de manière fulgurante dans les années 2000 affirment que le nombre réel de personnes qui y résident dépasse largement les 200 000 !

Ce nombre n’est pas sans effets sur les structures sociales et les services. L’état-civil de la mairie étouffe sous la pression des usagers. Les trois minuscules bureaux de poste sont submergés, la polyclinique essaie tant bien que mal d’assurer les soins de base à la population et les établissements scolaires arrivent tant bien que mal à absorber un nombre de plus en plus important d’apprenants.

À ce sujet, signalons que l’unique lycée de la commune demeure fermé à cause de fissurations apparues sur les murs dans certaines classes ; raison qui a poussé les responsables à transférer les élèves à la nouvelle école coranique construite récemment. Il faut dire que la quasi-totalité des terrains sont glissants car essentiellement composés de terre glaise.  

Transports publics : « Le supplice de la tombe »

Curieusement, il n’existe pas de station de bus à Chlef. Et les abribus manquent dans certains arrêts pourtant situés au centre-ville (en face de la mairie, près de l’unité de soins psychiatriques ou de l’agence de la Société Générale…). Quelques bus privés, en très mauvais état, assurent la desserte vers Cheraga, le chef-lieu de daïra, d’autres poussent jusqu’aux cités « vertes » ou au « Plateau », parfois jusqu’à Souidania et Douera. Quelques-uns monopolisent la ligne Ouled Fayet – Alger, mais leur nombre est ridicule alors que le nombre de voyageurs. Le plus révoltant est que les transporteurs ont imposé la séparation des sexes en exigeant que les hommes montent par la porte arrière et les femmes par la porte de devant. Un challenge que même l’ex-FIS dissout n’a pas imposer du temps où il dirigeait les APC.

Plus grave, ces mêmes transporteurs ont modifié l’intérieur des bus en enlevant des sièges à l’avant et à l’arrière et ce, afin de contenir le plus de gens debout possible. Sur le plan réglementaire, le genre de bus qu’ils exploitent offre une capacité de 27 places assises (chauffeur inclus) et une dizaine d’autres debout. En réalité, les bus circulent avec plus de 28 places debout et 24 autres assises. Les contrôleurs de la direction des Transports, s’il en existe, ne se sont jamais intéressée à cette grave entorse à la réglementation. Même les motards de la police ne semblent pas très regardant sur cette infraction. Peut-être qu’ils réagiront lorsque surviendra une catastrophe routière…

Il existe des lignes assurées timidement par l’entreprise de transport urbain et suburbain d’Alger (ETUSA) à partir des stations du 2 mai, Ben Aknoun et Chevalley mais les horaires de rotation n’arrangent pas la majorité des usagers qui souhaitent l’augmentation du nombre de bus et de dessertes aux horaires de pointe, voir au-delà de 19 heures pour permettre aux ouvriers, étudiants et voyageurs de rejoindre le village à partir d’Alger. Car passé 17h-17h30, il faut recourir aux services des clandestins ou des « Uber » algérois et débourser pas moins de 800 DA pour rejoindre son domicile.

Des solutions existent pourtant …

La solution idéale serait de réaliser une station de bus desservant les quatre points cardinaux, soit Douéra, Ben Aknoun, Cheraga et Souidania – Bouchaoui pour assurer une meilleure mobilité aux habitants. De Douéra, il est possible de rejoindre Boufarik et Blida ; de Cheraga on peut se rendre à Aïn Benian, Staouéli, Dely Brahim et Chevalley ; de Ben Aknoun, on peut rejoindre aisément Hydra, El Biar, Hydra, Alger-centre ou encore Bir Mourad Raïs, Birkhadem et Kouba…

Une réorganisation des transports urbains algérois s’avère nécessaire pour rendre toutes les directions possibles sans pression et tensions sur certaines destinations.

Une proposition largement défendue par les habitants d’Ouled Fayet est d’obliger les bus de l’ETUSA de marquer un arrêt obligatoire au lieudit « El Bahja », sur la portion d’autoroute où se situent les showrooms des concessionnaires automobiles. Un arrêt à cet endroit -et de l’autre côté de l’autoroute près de la station d’essence- contribuera à régler définitivement le problème de transport des voyageurs se déplaçant dans le sens Alger ou vers Zéralda. Pour le moment, seuls les petits bus privés surchargés s’arrêtent à cet endroit, sous le pont menant d’Ouled Fayet – Amara (Cheraga), pour ne prendre que deux à trois passagers, laissant les autres attendre vainement d’autres bus passant par les lieux.

Il faut signaler que les chauffeurs de bus de l’ETUSA s’interdisent ces deux arrêts, sous le fallacieux prétexte que les gendarmes les mettraient à l’amende, alors qu’ils circulent la plupart du temps presque à vide. Au contraire des privés qui ne se gênent nullement de faire transporter les voyageurs serrés comme des sardines en boîte.

Que faut-il encore pour convaincre les responsables de l’ETUSA ? Les gens d’Ouled Fayet attendent leur réponse.

L. C.    

2 thoughts on “Ouled Fayet : un village d’Alger … isolé de la capitale !”
    1. « La solution idéale serait de réaliser une station de bus desservant les quatre points cardinaux, soit Douéra, Ben Aknoun, Cheraga et… »
      Une station de bus est indispensable.
      Au rond-point face de la résidence des étudiantes. Assez d’espace. في
      دون أن ننسى توسعة الطريق الوطني رقم 36 (الرياح الكبرى) الرابطة بين نقطة الدوران العاشور محطة البنزين اولاد فايت لفك الخناق المروري.

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