La multiplication de contaminations de coronavirus enregistrée à Chlef depuis ces deux dernières semaines est due au non-respect des mesures préventives par les citoyens, a estimé Hacen Dliher , président de l’APC de Chlef que nous avons rencontré samedi passé dans son bureau au siège de l’APC.
Le maire de Chlef a attribué la cause de la montée de l’épidémie de coronavirus à Chlef et son expansion depuis plus de deux semaines au laisser-aller de la majorité des citoyens et au mépris qu’ils affichent envers les mesures de prévention sanitaire. «Ce que nous voyons dans la rue est frustrant du fait que de nombreux citoyens sous-estiment la gravité du virus et ne respectent pas les mesures préventives telles que la distanciation sociale et le port de masques de protection», a-t-il déclaré, soulignant qu’il est nécessaire d’intensifier les campagnes de sensibilisation pour faire prendre conscience au citoyen du danger du coronavirus. «Il faut également appliquer les lois de la République qui obligent les citoyens à adhérer à des mesures préventives, que ce soit dans des espaces fermés ou ouverts», a-t-il ajouté.
Notre interlocuteur a, en outre, estimé que les efforts importants du corps médical ne sont pas perçus à leur juste valeur par le citoyen. «Ce qu’on voit dans la rue n’est pas rassurant, mais très inquiétant», a-t-il répété.
«Le citoyen ne nous aide pas, dit-il, pour décrire les comportements de nombreux individus qui ne respectent pas les mesures sanitaires pour lutter contre la propagation de cette épidémie», fait-il remarquer tout en proposant que l’on fixe la conduite à tenir des citoyens. «Nous voyons des comportements frustrants dans la rue, dans les commerces, les transports publics et les administrations, on se demande où allons-nous avec ces comportements», s’emporte-t-il, indiquant que la situation épidémiologique dans la commune de Chlef a de quoi inquiéter les autorités en charge de la santé de la population.
D’après M. Dliher, le nombre de contaminations est en augmentation constante qui exige une réaction appropriée des autorités publiques : «Vu la recrudescence des cas positifs depuis deux semaines, il faut appliquer scrupuleusement le confinement car, malgré son durcissement, il n’esy pas respecté par les gens, les jeunes surtout qui, dès 18h, et ce, jusqu’à une heure tardive de la nuit, se regroupent dans leurs ilots de quartiers, certains se permettant même d’organiser des parties de football».
Avec ce type d’attitudes aux antipodes de ce que préconisent les préventeurs, la chaîne de contamination ne peut pas être rompue, estime le président de l’APC de Chlef qui trouve que la situation sanitaire est loin d’être optimiste. «Bien au contraire, elle risque de se compliquer si ces comportements perdurent», ajoute M. Dliher.
« Tirer les leçons avant qu’il ne soit trop tard »
Le maire se dit par ailleurs très préoccupé par l’incivisme et l’indiscipline des milliers de citoyens qui continuent à faire fi des consignes et recommandations en matière de protection et prévention, que ce soit au niveau des marchés, de grandes surfaces commerciales où le port du masque et la distanciation physique sont quasi-absents.
Et de s’interroger : «Combien de porteurs-sains positifs au coronavirus sont égarés dans la nature, qui représentent un grand danger dans la propagation du virus ? Le coronavirus ne mérite pas d’être sous-estimé. Sinon, ce sera bien une destruction massive conduisant le pays à sa fin».
«Je profite de cette entrevue pour lancer à travers votre journal un appel aux parents et aux chefs de familles afin qu’ils prennent leurs responsabilités envers leurs enfants et leur interdire les sorties en dehors des heures de confinement pour leur intérêt et l’intérêt de leurs familles et voisins qui risquent d’être contaminées à leur tour. Quand la parole du père est entendue, l’enfant est convaincu du risque de contaminer toute la famille s’il sort à l’extérieur et de l’importance de rester auprès de ses parents», a indiqué le maire.
Pour lui, «rien n’empêche les jeunes de se saluer en respectant une distance d’un mètre et demi, de porter un masque jusqu’au retour à la maison et de laver les mains fréquemment. Ces gestes simples, beaucoup de nos jeunes ne les appliquent malheureusement pas souvent. Ce sont leurs parents et grands-parents qui risquent d’en payer les conséquences».
Effectivement, à Chlef-ville, et pratiquement dans tous les quartiers, on peut observer des scènes de groupes de jeunes s’adonnant à d’interminables parties de dominos ou de cartes ou encore s’échangeant des vidéos et des photos sans aucun moyen de protection ni respect de distanciation physique. «Ce genre d’attitudes est devenu la norme et une pratique quasi-quotidienne au sein des cités d’habitations et quartiers populaires», a ajouté M. Dliher, précisant qu’il n’est pas trop tard pour se ressaisir à condition de sortir de ces comportements négatifs».
Des comportements qui doivent être sanctionnés par des amendes, juge le maire. Dans les transports en commun, le port du masque doit être de mise. Les fêtes de mariage doivent être interdites et les magasins qui ne respectent pas les mesures sanitaires doivent être fermés. Les services administratifs doivent interdire l’accès aux gens qui ne portent pas de masques.
Le président d’APC de Chlef a expliqué que la propagation du coronavirus devrait nous inciter à nous organiser sérieusement pour barrer la route à se virus mortel qui risque de détruire tout âme qui vive sur son passage.
En conclusion, il a tenu à remercier les agents de nettoiement qui sont en nombre très réduit et qui bravent le danger chaque jour pour accomplir leur honorable mission à travers les sites et quartiers du chef-lieu de la wilaya, sans oublier les soldats blancs dans les hôpitaux et polycliniques qui, loin de leurs familles, exécutent des tâches très périlleuses pour sauver les vies humaines au détriment de leur santé. « Un nombre important de personnels du corps médical et paramédical a payé de sa vie son engagement au service du citoyen, les citoyens doivent donc faire preuve de sérieux, de discipline et tirer très vite les leçons qui s’imposent avant qu’il ne soit trop tard», a conclu M. Dliher».
Hocine Boughari