Le 9 septembre 1954, la terre trembla violemment à Orléanvislle, le nom de Chlef à l’époque. survenu dans la nuit, le séisme provoqua la mort de plus de 1300 personnes et détruisit des milliers d’habitations, notamment dans les campagnes où survivaient tant bien que mal les Algériens de souche.
C’est la faille d’Oued Fodda, évaluée à un peu plus de 45 km de long, qui a bougé, provoquant une catastrophe dont les répercussions psychologiques et sociales demeurent vives à ce jour. C’est ce qu’a expliqué en substance la professeure Bouteraa, enseignante au département de génie civil de l’université Hassiba Ben Bouali lors de la journée commémorative de ce triste événement le 23 septembre dernier au Centre Culturel Islamique de Chlef.
L’enseignante a signalé à l’assistance que le séisme de 1954 reste très peu connu par les nouvelles générations alors que ses enseignements devraient être de notoriété publique.
Elle a fait aussi savoir que la wilaya de Chlef est traversée par plusieurs failles. Parmi elles, celle se trouvant au large de Ténès qui peut être à l’origine d’un tsunami destructeur, prévient-elle.
Sans être alarmiste, la conférencière a indiqué que la gestion du risque sismique est une responsabilité à ne pas négliger, en particulier lors de la conception des programmes de développement. Selon elle, le schéma d’aménagement du territoire intègre ce risque, ce qui induit la conception et la réalisation d’équipements selon les normes édictées par le règlement antisismique actuellement appliqué en Algérie. Plus important, il doit être soutenu par un plan ORGANISATION DES SECOURS ou ORSEC constamment mis à jour et associant toutes les institutions.
Dans la mémoire collective, il reste très de souvenirs, la plupart de ceux qui ont vécu la dramatique nuit du 9 septembre 1954 ne sont plus de ce monde, ceux qui sont en vie en gardent quelques bribes.
Cette « perte » de mémoire, des étudiants tentent de la récupérer. En effet, un groupe constitué de plusieurs étudiants de l’université de Chlef dirigés par deux enseignants s’attèlent à ramasser les matériaux (témoignages oraux, témoignages écrits, études et travaux de recherche effectués sur le séisme de 1954, chants et complaintes dédiées à cet événement…) afin de publier un ouvrage collectif en collaboration avec la maison d’édition Les Presses du Chélif, qui a édité un ouvrage de même nature en 2021 intitulé : « Zenzla, témoignages sur le 10 octobre 1980 ».
Le débat qui s’en est suivi a montré toute l’importance à consigner pour l’histoire la terrible épreuve vécue par les habitants de la vallée du Chélif au lendemain de la secousse tellurique du 9 septembre 1954.