La ligue des sports scolaires de la wilaya de Chlef compte, au total, pas moins de 12 000 élèves licenciés dans de différentes disciplines sportives réparties à travers 200 établissements (écoles primaires, collèges et lycées). Malgré un manque flagrant de moyens, les résultats obtenus ces deux dernières années sont plus qu’encourageants. Le président de la ligue nous en dit davantage.
« Le sport scolaire est l’une des plus importantes activités qui permettent à l’élève pratiquant d’atteindre de nombreux objectifs non seulement dans le domaine de la pratique sportive, mais également en ce qui concerne les résultats scolaires ». C’est en ces termes que M. Djillali Ameur, président de la ligue des sports scolaires de la wilaya de Chlef a décrit les missions de l’institution qu’il dirige. Membre de l’instance nationale qui gère actuellement les affaires de la Fédération algérienne du sport scolaire jusqu’à 2025 après le départ de l’ancien bureau fédéral, notre interlocuteur ajoute : « L’élève que nous suivons attentivement en tant que sportif dans tel ou tel établissement scolaire, doit impérativement briller aussi bien sur le terrain de sport que dans la classe où il étudie ». Et d’affirmer que « cela fait partie intégrante des multiples missions que nous menons avec sérieux, discipline et abnégation. »
Pour M. Ameur, « l’évolution du niveau scolaire et de l’éducation de l’élève sont primordiales pour chacun de nous, tout à fait comme le résultat technique que nous cherchons à obtenir sur le terrain de la compétition sportive. »
Des résultats « très encourageants »
Dans le minuscule bureau dont elle dispose, trop exigu et où sont entassés pêle-mêle archives, documents, mobiliers de bureau et autres matériels sportifs utilisés dans le cadre de ses activités, les membres de ladite ligue suffoquent. Plusieurs membres de la ligue ont fait savoir à ce sujet que malgré cette exigüité, le climat qui règne entre eux est, en revanche, plus que familial voire serein. «Il est vrai que nous manquons cruellement d’espace comme vous êtes en train de le constater, mais ce qui nous rassemble le plus et nous donne le courage et la volonté pour travailler davantage et d’évoluer ici en harmonie, c’est cette solidarité, cette ambiance et cette ambition de vouloir faire du sport scolaire chélifien un tremplin par lequel seront alimentées nos différentes associations sportives et pourquoi pas, nos multiples équipes nationales », indique le président de la ligue.
Tout en soulignant qu’il reste beaucoup à faire, il demeure « grandement satisfait » des résultats techniques enregistrés jusque-là dans de nombreuses disciplines sportives depuis son élection à la tête de l’institution sportive en 2021. Il explique à ce propos que la ligue a pu récolter, durant les récentes compétitions sportives, particulièrement celles organisées au niveau national après plusieurs rencontres éliminatoires locales et régionales, un total de 54 médailles en sport individuel (athlétisme et compétitions destinées aux personnes à besoin spécifique) et 6 coupes en sports collectifs (volley-ball et football).
Vers d’autres titres et consécrations
Outre ces résultats techniques que d’aucuns considèrent comme encourageants, la ligue compte se distinguer lors des prochains championnats nationaux scolaires. Entre autres, aux olympiades scolaires en athlétisme et en sport pour handicapés. Ces derniers auront lieu à Béjaïa en septembre et verront la participation de 32 élèves chélifiens qui se sont largement imposés lors des différentes étapes qualificatives.
« Quant au tournoi final (national) de kits pour lequel nos élèves qualifiés se sont très bien préparés et dans de bonnes conditions grâce aux moyens matériels que la direction de l’Éducation a mis à notre disposition, il se déroulera le mois de juillet prochain à Alger », tient à préciser Djillali Ameur. Notre interlocuteur a également exprimé sa satisfaction à l’égard de la décision prise récemment par le président de la République Abdelmadjid Teboune et qui concerne le recrutement de 12 000 professeurs d’EPS. Pour lui, ces derniers apporteront, sans aucun doute, beaucoup au sport scolaire qui a tant besoin de ce genre de cadres « dont les connaissances techniques et théoriques aussi nouvelles que modernes, contribueront au développement du sport scolaire à travers le territoire national ».
Une coordination exemplaire
Évoquant la relation de travail qui existe entre la ligue qu’il préside et l’ensemble des autres structures administratives et différents partenaires, Djillali Ameur annonce qu’elle est « parfaite et excellente tous les niveaux ». Il précise aussi qu’elle entretient « de bonnes relations avec toutes les associations et ligues sportives spécialisées qui évoluent dans notre wilaya ».
C’est aussi le cas avec la direction de l’Éducation de la wilaya et celle de la Jeunesse et des sports, dit-il : « Cette dernière a toujours répondu favorablement à chaque fois que nous lui faisons appel. Non seulement nous ne trouvons aucune difficulté à utiliser les infrastructures sportives qui relèvent de cette administration, mais encore nous sommes à chaque fois assistés par ses cadres techniques sur le terrain lors de nos différentes compétitions sportives, à l’exemple du cross national scolaire que nous avons organisé dernièrement, ici à Chlef, où le nombre de participants avait dépassé, rappelons-le, les 5 000 crossmen venus de toutes les wilaya du pays ».
Le transport, ce véritable casse-tête !
Notre interlocuteur a également fait part des nombreuses difficultés que la ligue ne cesse de rencontrer à plusieurs niveaux durant chaque saison sportive. Selon lui, celles-ci constituent de sérieux obstacles qui peuvent facilement entraver la bonne marche et la bonne volonté non seulement des enseignants d’éducation physique et sportive dans les établissements scolaires, mais aussi la détermination et l’assiduité des joueurs.
Parmi les difficultés évoquées, Djillali Ameur a beaucoup parlé du problème relatif au transport des sportifs scolarisés que la ligue doit impérativement prendre en charge à chaque fois qu’un déplacement est prévu. Ce problème se pose, d’après lui, de plus en plus avec acuité : « Nos moyens financiers sont limités et ne nous permettent, en aucun cas, de financer les nombreux et coûteux déplacements que nous effectuons périodiquement à travers le pays afin de prendre part aux compétitions sportives organisées dans le cadre de notre calendrier fédéral. »
Plus précis, il ajoute : « Il nous est arrivé, par le passé, de payer annuellement plus de 100 millions de centimes comme frais de déplacements afin de disputer différentes rencontres dans plusieurs disciplines sportives. Le transport est devenu un véritable casse-tête pour nous.
Et de lancer un appel en direction des autorités : « Les pouvoirs publics au niveau central doivent prendre sérieusement en charge ce volet et trouver les solutions à cet épineux problème qui prend une ampleur inquiétante d’année en année. »
Djillali Ameur souhaite, enfin, que le sport scolaire a Chlef doit faire l’objet d’une attention particulière de la part des autorités locales concernées « afin que nos sportifs scolarisés continuent de briller et de réaliser exploits et performances aussi au niveau local que national ».
Ahmed Chenaoui