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Guerre au Soudan : la trêve va-t-elle tenir ?

La situation demeure tendue au Soudan malgré l’annonce d’un cessez-le-feu entre les factions militaires rivales qui se battent depuis plus de deux mois pour le contrôle du pays. Les civils pris entre deux feux ne savent plus à quels saints se vouer.

L’arrêt des hostilités a été convenu entre Les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide avec la médiation de l’Arabie saoudite. Il débute en principe ce dimanche à partir de 6h du matin et durera 72 h. Le ministère saoudien des Affaires étrangères a rendu public un communiqué dans lequel il indique ce qui suit : « Le royaume d’Arabie saoudite et les États-Unis annoncent l’accord des représentants des Forces armées soudanaises et des Forces de soutien rapide (FSR) pour un cessez-le-feu dans tout le Soudan pour une période de 72 heures à partir de dimanche. »

« Les deux parties ont convenu que pendant la période de cessez-le-feu elles s’abstiendront de mouvements et d’attaques, d’utilisation d’avions de guerre ou de drones, de bombardements d’artillerie, de renforcement de positions ». Elles s’abstiendront également de « tenter d’obtenir des gains militaires pendant le cessez-le-feu ». Elles ont également convenu d’autoriser la liberté de mouvement et l’acheminement de l’aide humanitaire dans tout le Soudan.

« À la lumière de la conférence des donateurs humanitaires du 19 juin, les facilitateurs ont appelé les deux parties à tenir compte de la grande souffrance du peuple soudanais et de la nécessité d’adhérer pleinement au cessez-le-feu et d’arrêter la violence ».

« Dans le cas où les parties ne respecteraient pas le cessez-le-feu de 72 heures, les facilitateurs seront contraints d’envisager de reporter les pourparlers de Djeddah », a indiqué le communiqué.

Lutte pour le leadership

A Sudanese protester draped with the national flag flashes the victory sign next to burning tyres during a demonstration in the capital Khartoum, on October 25, 2021, to denounce overnight detentions by the army of members of Sudan’s government. – Armed forces detained Sudan’s Prime Minister over his refusal to support their « coup », the information ministry said, after weeks of tensions between military and civilian figures who shared power since the ouster of autocrat Omar al-Bashir. (Photo by AFP)

Les combats qui opposent depuis le 15 avril l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane aux paramilitaires des FSR, dirigés par le général Mohamed Hamdane Daglo, ont provoqué un véritable désastre social et économique, plongeant le Soudan dans une crise quasi-inextricable. Ce pays d’Afrique de l’Est, considéré comme l’un des plus pauvres au monde, se débat dans une crise sans fin conséquente à une succession de coups d’État depuis le dernier quart du siècle dernier.

Aux luttes de leadership se sont greffés des conflits communautaires et religieux qui ont fini par l’éclatement du Soudan en deux pays distincts.

L’ONU prévient que plus le conflit va durer, plus ses conséquences seront désastreuses pour la population, craignant notamment le déplacement forcé de plus d’un million d’enfants dont près de 300 000 au Darfour. Cette région, coupée du reste du monde, est au bord « d’un désastre humain », ajoute l’ONU.

Au milieu des combats qui se sont poursuivis jusqu’à hier, samedi, la situation humanitaire ne fait qu’empirer : les hôpitaux dans les zones d’affrontements ne fonctionnent que partiellement, quand ils ne sont pas fermés. Les deux mois de guerre ont provoqué la mort de 330 enfants et fait plus de 1 900 ont été blessés », a déclaré le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) jeudi dans un communiqué.

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