Contre toute attente, le mois de ramadhan n’a pas été une occasion pour renforcer les mesures de confinement à Breira. De coutume, les gens de ce village ne bougent pas beaucoup durant ce mois. En temps ordinaire déjà, la localité connait une léthargie et une torpeur générales.
En effet, d’habitude, le mois de ramadan se caractérise par une diminution palpable des activités et des mouvements de la population, surtout durant la matinée. C’est dans l’après-midi que les gens commencent à sortir pour faire leurs emplettes. Cette année, il coïncide avec une situation pandémique, caractérisée par le gel d’un certain nombre d’activés et le confinement des citoyens dans leur domicile. Cependant, malgré les appels répétés des autorités sanitaires quant au respect de certaines consignes destinées à freiner la propagation du virus, beaucoup d’habitants de la commune de Breira font exactement l’inverse. Ils continuent à sortir et à s’attrouper, exposant leur vie et celle de leur famille et de leurs concitoyens au danger de mort. Si, au début de l’épidémie, le confinement a plus ou moins été respecté, ce n’est plus le cas avec l’arrivée du mois de ramadan où nous avons constaté le retour du mouvement des citoyens qui semblent ne pas mesurer la portée du danger auquel ils s’exposent. Ce sont les aides financière destinées aux familles démunies dont le nombre est estimé à 1 720 dossiers et celles ayant subi des dommages suite à l’arrêt des activités libérales et commerciale dont le nombre s’élève 1 400 dossiers ainsi que les aides offertes par les autorités locales sous forme de colis alimentaires qui ont attiré des centaines de citoyens vers le chef-lieu de la commune. Ainsi, des files indiennes interminables sont constatées devant le parc de la commune et devant le bureau de poste dès les premiers jours du mois de carême.
Inconscience collective
Ces citoyens inconscients bravent le danger sans prendre aucune mesure de précaution comme l’observation d’une distance entre les uns et les autres ainsi que le port des gants et des bavettes.
A ce rythme, le confinement risque de durer plus longtemps. Continuer à prendre les choses avec cette légèreté déconcertante n’augure rien de bon. Les gens continuent de vaquer à leurs activités le plus normalement du monde comme si de rien n’était.
Dans l’après-midi c’est carrément le rush devant les étals des vendeurs de zlabia, kelb ellouz et autres sucreries. Le gel des activités commerciales au niveau du village de Souk Lethnine relevant de la commune de Tacheta, dans le cadre mesures de précautions contre la propagation du Covid-19, a fait que les habitants de Leksour, Baouriache et Boumazel qui, d’habitude faisaient leurs courses à Souk Lethnine, convergent vers le chef-lieu de la commune de Breira. La décision de fixer à 17 h le début du couvre feu sur le territoire de la wilaya d’Ain Defla a énormément impacté le mouvement commercial au niveau du village Souk Lethnine qui représente la Mecque des chefs de famille durant chaque ramadan parce qu’ils trouvent tout ce dont ils ont besoin. Beaucoup de citoyens de la commune de Breira, y compris ceux du chef-lieu de la commune, y faisaient leurs emplettes. Les quelques commerçant qui continuent à exercer dans ce lieu nt leurs étals bien avant 17 h de crainte de voir leurs marchandises saisies par la brigade de gendarmerie de Tacheta dont une patrouille est dépêchée chaque soir afin de vérifier si la population respecte les mesures de confinement.
Toutefois, à Breira, même après la rupture du jeûne, les gens sortent et s’attroupent pour faire causette pendant que les enfants errent dans la rue.
Hassane Boukhalfa