Par Rachid Ezziane
Et dire que nous les avons longtemps dénigrés, surtout injustement jugés. Combien de fois nous les avons montrés du doigt. Et même leur avoir dit des mots déplacés. Aujourd’hui, ils nous rendent tout ça en se mettant sur le front du combat. Et quel combat ! Au prix de leurs vies, ils ont accepté de nous soigner sans rien demander en contrepartie. Quand un médecin vous soigne, il ne vous demande jamais d’où vous venez, ni quel est votre religion ; et s’il vous demande quelle langue vous parlez, ce n’est que pour mieux comprendre où vous avez mal. Quand un infirmier ou une infirmière vous assiste ou vous injecte une perfusion, ils ne s’intéressent ni d’où vous venez ni quel est votre métier. Cette «impartialité» n’est pas une inhumanité, mais une règle d’égalité et de professionnalisme pour lequel ils ont juré fidélité. Chez nous, ils ont déjà payé le prix de leur engagement. Deux-cents contaminés parmi le personnel de santé et dix-huit morts entre médecins, infirmiers et ambulanciers. N’est-ce pas un sacrifice que d’accepter de travailler alors que l’on sait que notre vie est en danger ? N’est-ce pas un dévouement à la cause nationale quand on donne sa vie pour le pays ? N’est-ce pas être juste que d’avoir une reconnaissance envers tous ces hommes et femmes, en blouses blanches qui, partout dans le monde, se donnent corps et âmes pour sauver des vies ? N’est-ce pas, comme dit le Coran, que celui qui sauve une vie c’est comme s’il a sauvé toutes les vies ?…
Ils ont des familles. Ils ont des amis. Ils les ont laissés et choisi de combattre l’épidémie. Les masques et les lunettes de protection leur ont laissé des traces sur leurs visages. Ils n’ont pas assez de temps pour dormir et ne se nourrissent que quand ils ont le temps de le faire. C’est vers vous que convergent tous les regards. Aussi les remerciements sincères.
A vous tous, hommes et femmes en blouses blanches, je vous dédie cette chronique. Et je vous souhaite, en ce mois de Ramadhan, que Dieu fasse de vos actions des montagnes de «hassanate» et des fleuves de bien-être. Vous avez honoré le serment d’Hippocrate et le noble travail de la médecine. Vous venez d’écrire la plus belle page de l’humanité en ces temps aigris et douteux…
Merci à vous les spécialistes et les médecins. Merci à vous le personnel paramédical. A vous aussi les ambulanciers et le personnel administratif. Sans oublier les biologistes dans les laboratoires qui travaillent dans l’ombre et le risque. Je vous offre, du fond de mon cœur, ce bouquet de «mots en roses».
Il est de votre droit d’avoir la reconnaissance du pays et des citoyens. Et il est plus que nécessaire, pour le bien de tous, de voir votre situation sociale et salariale être équivalente au risque que vous encourez dans l’exercice de votre fonction. Car il n’y a pas plus noble métier que celui qui soulage la douleur des autres. Braves parmi les braves, vous méritez toute notre considération. Nous sommes de tous nos cœurs avec vous…Et nous vous prions de nous excuser nos jugements passés, notre incompréhension envers vous durant des années. Aujourd’hui, vous avez touché le cœur de millions dans le monde. Vous méritez toute notre considération. Vous êtes la fierté de tout un peuple. Ce bouquet de roses partagez-le avec vos semblables de par le monde ; eux aussi méritent cette reconnaissance.
R. E.