L’insécurité se fait de plus en plus préoccupante au Mali. Même les environs de Bamako ne sont plus sûrs, affirment des confrères journalistes maliens. Dans un article consacré à la question, Ousmane Mahamane, du site malien « Maliweb », note « une recrudescence des attaques djihadistes vers le Sud et quelques périphéries de Bamako » et se pose la question de savoir si les environs de la capitale malienne sont devenus la nouvelle cible des groupes djihadistes ?
« Comment mettre fin à ces attaques urbaines qui guette la capitale ? », s’interroge-t-il tout en soulignant que malgré la montée en puissance des FAMa (Forces armées maliennes, étatiques), la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader au nord, centre et sud du pays avec les récentes attaques de Kasséla et de Marakacoungo toutes sur l’axe Bamako-Ségou.
Selon lui, beaucoup d’analystes sécuritaires font la même lecture du fait que depuis décembre de l’année dernière jusqu’à maintenant il y a eu une série d’accrochages entre les groupes djihadistes et les FAMa aux alentours de la capitale.
Et de citer le Dr. Aly Tounkara, expert au Centre des Études sécuritaires et stratégique toutes ces attaques des groupes djihadistes qui estime, de son côté, qu’elles visent à montrer « en premier lieu qu’ils peuvent attaquer là où ils veulent et à des endroits qui étaient considérés comme non sensibles pour beaucoup de gens y compris les militaires au pouvoir. Le second, c’est pour rendre impopulaires les militaires au pouvoir qui mènent une lutte implacable contre les groupes radicaux violents aux yeux l’opinion nationale et internationale ».
Plus loin, l’expert ajoute que « lorsqu’on va continuer à toucher les centres urbains, nous assisterons à de possibles soulèvements, et un rejet de l’autorité militaires, voire des sentiments d’incapacité des militaires à asseoir une paix durable ».
Plus grave, affirme l’expert, si des stratégies adéquates ne sont pas mises en place, ce sont des aspects qui finiront par avoir raison sur les militaires au pouvoir depuis deux ans.
A la question de savoir comment mettre fin à ces attaques urbaines qui guettent la capitale Bamako, sans langue de bois Dr. Aly Tounkara, affirme que la seule réponse militaire ne peut pas mettre fin à ces incursions urbaines et préconise des solutions : « Il est extrêmement important de jouer sur des causes profondes notamment le fait qu’on a fini par ethniciser le conflit, communautariser l’action violente. Si l’on ne travaille pas sur ces dimensions, ce sera difficile pour l’Armée malienne d’arriver au bout de cette insécurité ».
Source : Ousmane Mahamane in Maliweb