Où commence et où s’arrête exactement Haï Bensouna, l’un des plus grands quartiers de Chlef ? Nul ne saurait le dire, pas même les élus et les responsables locaux, qui ne semblent apparemment pas s’en inquiéter. Et pourtant, il faut bien délimiter les secteurs urbains en donnant les noms qu’il faut aux extensions, très nombreuses, qu’a connues ce quartier mythique de la capitale du centre-ouest.
« En principe, explique M’hamed, un sexagénaire natif du quartier, Haï Bensouna regroupe les cités construites dans l’urgence au lendemain du séisme du 9 septembre 1954. Pour loger les sinistrés, les autorités coloniales avaient érigé des cités pour les indigènes, comme la Cité d’urgence, la Cité rurale, la Cité Chaniau, la Cité Hala… Donc le quartier commence à partir de la rive ouest du Tsighaout pour s’étendre jusqu’à l’actuelle station-service de Naftal, à la sortie de la ville. Même le marché central ne devrait pas y être inclus parce qu’en réalité il est situé dans le prolongement du quartier Les Vergers. »
Pour Hamid, également natif du quartier, « tous les immeubles et équipements sociaux s’étendant vers le sud, à l’image de l’hôpital des sœurs Bedj, des logements sociaux ou promotionnels et des nouvelles cités érigées après la voie ferrée, autrement dit la nouvelle ville de Hay Bensouna, ne devraient pas porter ce nom. « Il faut nécessairement donner une appellation officielle à chaque secteur de façon à éviter les confusions et, surtout, rendre la vie plus facile au citoyen. »
La réaction de notre interlocuteur est compréhensible car comment se retrouver quand on cherche à localiser une habitation, un immeuble, un magasin ou une administration dans ces vastes quartiers périphériques s’étendant aux quatre vents ? Et dans quelle zone de Haï Bensouna doit-on se diriger lorsqu’une administration vous désigne une de ses antennes ?
Il ne faut pas oublier que même une grande partie de la ville située au bord du Chélif, où se trouvent notamment les 500 logements + 16 logements, les lotissements sociaux et les cliniques privées, porte également Haï Bensouna. De quoi dérouter même les plus avertis des natifs de la ville d’El Asnam.
Une réflexion s’impose sur la nécessité de segmenter Haï Bensouna en plusieurs quartiers pour une meilleure gestion de la ville.
L. C.