Traverser la RN 4, au lieudit la Cité, à Chlef, s’apparente à un véritable suicide pour les piétons. La double-voie qui coupe le quartier Bensouna en deux ne dispose d’aucune indication de limitation de vitesse ou de signalisation de passage de piétons. Qui plus est, parce que large et bien faite, la route autorise les fous du volant à rouler largement au-dessus de la vitesse autorisée en milieu urbain.
Parce qu’ici, malgré les apparences, nous sommes en pleine ville de Chlef. Le quartier est très peuplé et la voie est traversée à chaque instant par des dizaines de piétons. Ces derniers doivent toutefois patienter plusieurs minutes durant avant de se risquer à traverser la voie. Les chauffeurs, lancés à toute allure, ne font pas cas de la présence sur les deux côtés de ces jeunes écoliers, collégiens, travailleurs, femmes et vieillards qui risquent à tout moment d’être percutés mortellement. Plusieurs fois, piétons et automobilistes s’insultent copieusement quand ils n’en viennent pas aux mains.
Ces derniers jours, on a installé des ralentisseurs plats en caoutchouc et débarrassé les quelques passages piétons (non signalés par ailleurs) des anciens dos d’ânes déformés et aplatis. Du gâteau pour les automobilistes qui, au lieu de ralentir, enjambent à toute allure les nouveaux obstacles. En somme, c’est tout le contraire de ce qu’il est attendu d’eux.
Assurément, la mairie de Chlef devrait revoir sa copie et adopter la solution idoine pour assurer sécurité et quiétude aux piétons lors de la traversée périlleuse de la RN 4. Parmi ces solutions, la mise en place de la signalisation (limitation de vitesse, signalisation d’écoliers, de passants, double ou triple ralentisseur, voire des caméras de surveillance). Elus et responsables savent qu’on ne joue pas avec la vie des citoyens.
En fait, le problème se pose depuis Oum Drou jusqu’à la sortie ouest de la ville de Chlef. Les quelques passerelles ne sont pas empruntées par les piétons qui se risquent à traverser la double voie où la vitesse est limitée à 80km/h. Le danger est permanent au niveau du marché de gros des fruits et légumes, de la station-service Boudjemaa, du côté de la mosquée de Carmella et de la station Zemmouri et, plus loin, en dépassant le pont du Tsighaout. A partir de là, il faut compter jusqu’au jet d’eau de Hay Bensouna, soit quelque 300 mètres linéaires qu’il faut traverser avec la plus grande vigilance.
Il faut signaler que la cité des 500 logements, qui compte aussi des centaines de maisons individuelles, des établissements scolaires, des centres d’imagerie, des cliniques médicales et médico-chirurgicales grouille de monde à toute heure de la journée. D’où un mouvement de va-et-vient dense dans le quartier et entre lui et le reste de la Cité.
Cette mobilité est toutefois contrariée par le manque de vision chez les autorités locales qui tardent à assurer les conditions minimales de sécurité pour les citoyens.
A. L.