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Les administrations continuent de gaspiller le papier : à quoi servent les documents biométriques ?

À quoi sert une carte d’identité nationale biométrique si les institutions, les administrations et les entreprises publiques -et privées- continuent à exiger aux citoyens des piles de documents pour constituer un quelconque dossier administratif ?

En Algérie, pour postuler à un examen de permis de conduire, obtenir un crédit bancaire, acquérir un produit électroménager… il vous est exigé de présenter un extrait d’acte de naissance, un certificat de résidence et une photocopie de la carte d’identité nationale, voire des photos d’identité. Les mêmes documents -et bien d’autres certificats et attestations- sont demandés pour se faire délivrer une carte nationale d’identité. Le paradoxe total, quoi !

Au moment où l’Etat table sur une administration avec zéro papier, le citoyen est toujours, exposé à des abus de la part d’irascibles bureaucrates planqués dans ses rouages. Le moins que l’on puisse dire, c’est que tous les « papiers » qu’on nous exige sont inutiles. Car, dans le meilleur des cas, ils finissent dans les « archives », oubliés des responsables et des préposés aux guichets. Ces documents sont jetés dans des caves humides et insalubres et finissent, quelque temps plus tard, par être incinérés ou jetés tels quels dans des décharges publiques.

Pour ces bureaucrates qui feignent l’ignorance, la carte d’identité nationale biométrique comporte une puce incorporée infalsifiable où sont stockées des données biométriques comme les empreintes digitales, la photo numérique de son détenteur, un code QR comprenant le nom, le sexe et le lieu de naissance, un code à scanner pour lire une signature numérique et un dispositif holographique élaboré, sorte d’étiquette changeant de couleur appliquée sur la photo d’identité qui protège la photo et empêche sa falsification. Cela suffit largement pour que la pièce soit un document valable et avéré.

Le gaspillage de papier dans les administrations s’apparente à un crime économique vu les tonnes de feuilles de papier blanc (A4) consommées chaque jour que dieu dans les services de l’état-civil des communes et des autres institutions publiques. Depuis deux ans environ, le prix du papier a triplé, la rame de papier de 500 feuilles passant de 350 à près de 1000 DA.

C’est ce qui explique la flambée des prix des cahiers en particulier, qui a choqué les parents d’élèves. Le coût excessif du papier a mis dans l’embarras total les éditeurs et les imprimeurs.

Il est temps que les autorités suprêmes du pays pensent à alléger la consistance des dossiers administratifs en accordant plus d’importance aux documents biométriques. Cela suppose évidemment la mise en service de terminaux dans les administrations (APC, daïras, wilayas, ministères) et les institutions publiques (gendarmerie, police, douanes, impôts…). Cette mesure fera gagner à l’Etat des économies substantielles sur le papier.

En attendant que cette mesure soit mise en application, le citoyen continuera à subir les affres de l’administration et l’État à gaspiller inutilement son argent.

Abdelkader Ham

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