Dans un communiqué signé ce samedi 3 décembre 2022, le gouvernement burkinabè a annoncé « la suspension immédiate et jusqu’à nouvel ordre » de Radio France Internationale (RFI), suite à des manquements graves sur des informations véhiculées. Le gouvernement reproche notamment d’avoir relayé un « message d’intimidation » attribué à un « chef terroriste ». À travers cette décision, les militaires burkinabés aux commandes emboîtent le pas à ceux de Bamako qui avaient suspendu en mars dernier la diffusion de deux chaînes publiques françaises, Radio France Internationale (RFI) et France 24, accusées de diffuser de « fausses allégations » d’exactions commises par l’armée malienne.
Le porte-parole du gouvernement burkinabè, Jean-Emmanuel Ouédraogo, a justifié cette décision en expliquant que dans un reportage diffusé ce samedi 3 décembre 2022, Radio France Internationale (RFI) « se fait le relais d’un message d’intimidation des populations attribué à un chef terroriste ». RFI « contribue ainsi à une manœuvre désespérée des groupes terroristes en vue de dissuader les milliers de Burkinabés mobilisés pour la défense de la Patrie », lit-on dans le communiqué.
Le gouvernement reproche également à RFI, d’avoir repris dans sa revue de presse de vendredi « une information mensongère, indiquant que : »Le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, assure qu’une tentative de coup d’État a visé son pouvoir » ».
Toutefois, le gouvernement réaffirme son attachement à la liberté de presse et d’opinion, mais également au droit public à l’information. « Il n’a jamais été question de tentative de coup d’État, parce qu’elle suppose une préparation et même un début d’exécution », a démenti, vendredi, le porte-parole du gouvernement, ajoutant que « la transition n’est pas dans une dynamique de purge ».